Actualités :: Ousséni Touré (associations de lutte contre la drogue) : "La drogue doit (...)
Ousséni Touré

Le combat contre le trafic et l’abus des drogues est aussi l’affaire de la société civile, en témoigne la mise en place du réseau des associations de lutte contre la drogue et le Sida. Créé depuis 2005, son credo est la sensibilisation.

A travers cet entretien, son coordonnateur, Ousséni Touré, inspecteur des douanes, rend compte de sa démarche et nous situe sur les activités du 26 juin 2007, Journée mondiale de la lutte contre la drogue.

S. : Qui est Ousséni Touré ?

T. O. : Je suis inspecteur des douanes de formation. Je suis le coordonnateur du réseau des associations de lutte contre la drogue et le Sida. C’est un réseau créé depuis 2005 au Burkina.

S. : Quels sont les objectifs assignés à ce réseau ?

T. O. : Nous nous sommes fixés pour objectif, de battre le rappel des associations et ONG pour les impliquer davantage dans la lutte contre la drogue ; un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur dans notre pays.

Nous avons également opté de faire un plaidoyer auprès des décideurs pour que des perspectives se dégagent afin de pouvoir mettre en œuvre des plans et des programmes à moyen ou long termes. Ceci devrait nous permettre de juguler soit l’offre soit la demande.

S. : Quel est votre axe stratégique de communication ?

T. O. : Nous mettons particulièrement l’accent sur la sensibilisation, l’éducation et la formation. En matière de drogue, les soins coûtent excessivement chers. Pour soigner un jeune qui est plongé dans la drogue depuis pratiquement deux ou trois ans, il faut mobiliser entre douze et quinze millions de francs CFA. Nous estimons alors que pour un pays sous-développé comme le nôtre, il vaut mieux mettre l’accent sur la sensibilisation à la non consommation de la drogue pour éviter que beaucoup de jeunes ne prennent goût à la drogue. La seconde éventualité, c’est de pouvoir mettre des programmes en place pour récupérer ceux qui en consomment déjà.

S. : Comment êtes-vous organisés ? Avez-vous des démembrements un peu partout dans le pays ?

T. O. : A la création du réseau en 2005, nous avions une vingtaine de membres. Aujourd’hui, nous avons une trentaine d’associations réparties à travers cinq régions du pays.
Notre ambition, c’est de couvrir toutes les treize régions du Burkina. Pour cela, il nous faut des moyens. Actuellement nous sommes présents dans la région du Centre, du Nord, du Centre-Est et celle des Hauts-Bassins.

S. : L’actualité fait cas de saisies fréquentes de drogue dans les Hauts-Bassins. Avez-vous le sentiment que votre message passe ?

T.O : Cela est vrai ! Nous suivons l’actualité de toutes ces saisies. Nous avons même des bases de données que nous recensons en partenariat avec le Comité national de lutte contre la drogue qui est notre structure de tutelle.
Cette année, nous avons choisi de célébrer la Journée mondiale de lutte contre la drogue à Orodara, chef-lieu de la province du Kénédougou dans les Hauts-Bassins. La commémoration aura lieu le mardi 26 juin 2007. Nous œuvrons actuellement pour une mobilisation effective des associations-membres.
Le thème est : "Ta vie, ta communauté : pas de place pour la drogue !" Nous voulons interpeller les communautés à resserrer les rangs autour des structures de lutte contre la drogue, des services de répression et en même temps, travailler à réduire la demande.

S. : Qu’attendez-vous concrètement de cette journée de commémoration ?

T.O : Nous voulons surtout interpeller l’ensemble de la communauté du Burkina et particulièrement, les décideurs et les partenaires au développement pour dire que la drogue est devenue un phénomène qui menace notre jeunesse et celle de l’Afrique en général. Il ne se passe plus une semaine, un mois sans qu’on évoque dans les journaux, des cas de saisies de drogues. L’ampleur du phénomène est évident. Notre ambition, c’est que les différentes communautés s’engagent dans la lutte. La drogue doit constituer désormais un tabou dans notre pays. Nous ne devrons plus la tolérer. L’offre qui observe est vraiment inquiétante. Communautés, décideurs, partenaires au développement doivent faire de la question des drogues, un problème de développement.

S. : Les autorités politiques sont-ils conscientes de la situation ? Vous accordent-ils suffisamment de soutien ?

T.O : Je puis affirmer qu’elles sont conscientes de la situation parce qu’elles ont mis en place un comité interministériel de lutte contre la drogue. Mais, ce sont les moyens qui manquent à ce comité pour qu’il puisse d’abord se structurer et ensuite, mener des actions de terrain et soutenir enfin, des associations de la société civile. Notre réseau depuis son existence, n’a reçu aucun soutien de la part des autorités. Notre principal partenaire est l’Office des Nations unies de lutte contre la drogue et les crimes basé à Dakar. Celui-ci nous soutient dans la logistique. Depuis 2005 cependant, nous faisons du plaidoyer pour que certains bailleurs de fonds puissent nous accompagner dans nos activités.

S. : Dans un futur proche, quelles pourraient être les grandes actions de votre réseau ?

T.O : Nous préparons activement la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue prévue le 26 juin 2007 à Orodara. Au niveau du Centre dans la commune de Ouagadougou, nous prévoyons également une série d’activités. Nous avons un ciné-débat à la MACO. Parallèlement à la mairie de Sigh-Nonghin, nous organisons un ciné-forum sur la question de la drogue, notamment les aspects trafic et abus. Dans les sièges des différentes associations-membres, il y aura enfin des débats autour du sujet de la drogue.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA

Sidwaya

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