La Coordination régionale des réseaux des religieux contre le Sida en Afrique de l’Ouest et du Centre (CRRRA), conduite par le Mauritanien Baba Ould Mata a animé mardi dernier, une conférence de presse dont l’articulation essentielle était le bilan de la caravane « Ambassadeurs de l’espoir », que cette coordination a organisée en 2005.
La caravane « Ambassadeurs de l’espoir » initiée et exécutée par la Coordination régionale des réseaux des religieux contre le Sida en Afrique de l’Ouest et du Centre (CRRRA) en 2005, a concerné 26 villes africaines. Le but de cette caravane était de mener un lobbying en direction du politique, des religieux, des réseaux nationaux aux fins de les impliquer grandement dans la lutte contre le Sida.
Au cours de cette caravane, 1 500 leaders religieux ont bénéficié d’une formation qui a eu pour résultante de briser le silence qui entourait le Sida et de lutter contre la stigmatisation des malades. Cet élan de formation et de sensibilisation permet aujourd’hui dans les milieux religieux, une meilleure prise en charge des malades au triple plan psychosocial, juridique et administratif. Il en a découlé un acquis d’importance : le Sida n’est plus perçu comme une malédiction divine.
La caravane « Ambassadeurs de l’espoir » a permis également à ses initiateurs de vulgariser des outils adaptés à la sensibilisation au Sida en conformité avec les enseignements religieux. C’est ainsi que de plus en plus, des prêches, des serments sont livrés aux fidèles de diverses confessions religieuses, sur le thème du Sida, notamment la solidarité avec les malades, la promotion de l’abstinence jusqu’au mariage, la fidélité dans la vie de couple...
Dans certains pays, des expériences font leur petit bonhomme de chemin. Il s’agit de la collecte de fonds tous les vendredis dans les mosquées au profit de la lutte contre le Sida, de l’aumône les dimanches dans les églises pour venir en aide aux malades du Sida ou aux familles en détresse du fait de cette maladie.
La caravane « Ambassadeurs de l’espoir » a permis enfin, à la Coordination régionale des réseaux des religieux contre le Sida en Afrique de mener un plaidoyer auprès des hommes et femmes politiques dans le sens de leur implication plus grande dans la lutte.
L’accueil et l’écoute qui ont caractérisé leurs diverses rencontres et audiences présagent d’actions futures plus percutantes dans la lutte collective et individuelle contre ce mal qui trouble le sommeil de l’humanité.
Au Burkina Faso, la contribution des confessions religieuses à la lutte contre le Sida est énorme et à saluer.
Entre autres actions à inscrire à leur actif, il convient de retenir les formations des leaders religieux, les soutiens multiples et multiformes aux familles infectées et/ou affectées, aux orphelins, la perception positive que les fidèles ont de plus en plus des malades, la prise en compte du thème du Sida dans les prêches des imams et prédicateurs, des pasteurs et curés. Cet engagement des religieux dans la lutte aux côtés d’autres acteurs a permis de briser bien des tabous et de faire baisser considérablement le taux de la séroprévalence au pays des Hommes intègres.
Sita TARBAGDO
Sidwaya
