Actualités :: Affaire d’escroquerie dans le don du sang : Gnoulla Wenceslas (...)

Suite à l’interview accordée à Mathias Bayili, président de l’Association des donneurs de sang bénévoles du Burkina (ADOSABB) dans "Le Pays" N°3878 du mardi 29 mai 2007 où Gnoulla Wenceslas était mis en cause pour fait d’escroquerie, celui-ci s’est rendu dans nos locaux le même jour.

Il réagit à travers les lignes suivantes contre les propos de M. Bayili qu’il juge indigne de lui faire des leçons de morale.

Le Pays" : Qu’est-ce qui vous emmène dans nos locaux cet après-midi ?

Gnoulla Télesphore Wenceslas (GTW) : C’est suite à l’interview de M. Mathias Bayili, parue dans l’édition du journal, "Le Pays" du jour, où j’ai lu un passage me concernant. Il m’a nommément cité. Je me suis donc retrouvé dans l’obligation de venir rétablir les faits.

Quels sont les faits ?

Dans l’interview accordée à M. Bayili, il m’accuse d’escroquerie et d’un certain nombre de faits, notamment de diriger deux associations de dénominations différentes. Tout d’abord, il ne revient pas à monsieur Bayili de dénoncer une quelconque escroquerie. Qu’une association soeur se rende coupable d’une escroquerie, cela ne revient pas à lui, mais aux autorités de le dénoncer. Cette manière de faire de M. Bayili est à mon sens inqualifiable. Il dit que je suis entre les mains de la justice, voilà que je suis physiquement présent devant vous ce soir. Ce qui dément ses propos. Je tiens donc à démentir ce que ce monsieur dit dans son interview. Ma présence physique devant vous témoigne que je ne suis détenu à quelque niveau que ce soit.

Deuxièmement, il dit que je pilote deux associations différentes avec le même recépissé. Je crois qu’il n’a qu’à aller à l’information juste. L’Association pour le don bénévole de sang (ADBS) est en fait un changement de dénomination qui est intervenu au niveau du club des propagandistes du don de sang (CPDS). C’est donc le CPDS qui est devenu ADBS, et ce depuis fin 2006. A cela, je tiens à ajouter que l’ADBS que je dirige, selon le bilan 2006 du Centre régional de transfusion sanguine, se retrouve en tête de liste en terme d’efficacité et de rendement sur le terrain.

En 2006, nous avons pu organiser 33 collectes mobiles de sang, ce qui nous a permis de collecter 1376 poches ; pendant ce temps, l’ADOSAB se retrouvait avec une seule collecte mobile avec 35 poches de sang. Donc, à l’opinion de juger entre les deux associations, quelle est la plus crédible ? Si de nous deux, il y a bien quelqu’un qui ternit l’image des donneurs de sang, je crois que c’est M. Bayili.

Je cite L’Observateur n°3571 du 29 décembre 1993 où M. Bayili s’est rendu coupable de braquage, de vol à main armée et a été arrêté par la Brigade spéciale du Kadiogo. Les gens peuvent se référer à ce numéro de L’Observateur en page 3. Il a endeuillé des familles, c’est pas moi qui le dis, c’est la Brigade spéciale du Kadiogo qui a mis la main sur lui. Un individu de ce genre donc, qui parachute à la tête d’une association de donneurs de sang bénévoles et qui veut donner des leçons de morale à ses autres collègues présidents.

S’il est honnête, s’il est conscient, s’il veut vraiment redorer l’image du don de sang, il doit reconnaître qu’il est inapte, en tant que braqueur et voleur à main armée, donc doit démissionner, parce qu’il n’est pas digne de diriger l’ADOSABB. Cette association n’est plus ce qu’elle était du temps du docteur Kagambéga. Parce que c’est lui qui l’a créée et qui a vraiment rehaussé l’image du don de sang, qui a vraiment donné l’envie aux gens de donner le sang. C’est grâce à lui que moi même je suis intervenu dans le mouvement du don de sang.

C’est suite à un stage en Europe, que M. Bayili a profité de son absence pour s’accaparer la présidence et en faire une affaire personnelle. Je tiens à lancer un appel aux partenaires financiers de l’ADOSABB d’être plus regardants quant à la gestion financière parce qu’il est inadmissible qu’avec les millions que Bayili engrange, qu’en 2006, il n’ait organisé qu’une seule collecte mobile de sang pour ne collecter que 35 poches.

Le tableau récapitulatif que le Centre régional de transfusion sanguine (CRTS) a publié en 2006, que voici (NDLR : il présente les documents avec entête du CRTS) est largement parlant. Même quand on prend le bilan du 1er trimestre de 2007, puisque nous sommes en 2007, l’ADBS que l’ADOSABB présente comme non crédible, s’est toujours trouvée en tête de liste avec 637 poches et l’ADOSABB en 4e position avec 296 poches. Une association n’est crédible qu’au vu des activités et de son bilan sur le terrain.

Chaque année, une association qui mène des activités, a l’obligation de dire au cours de l’année, ce qu’elle a pu réaliser comme activités en fonction des objectifs qu’elle s’est fixés. Je crois que la mission première de l’ADOSABB, c’est d’aider le Centre de transfusion sanguine à collecter les poches de sang et si en 2006, elle s’est retrouvée avec 35 poches, elle doit se remettre en cause et ne pas chercher à discréditer les autres associations qui travaillent pour pourvoir le CNTS en poches de sang.

Démentez-vous donc que vous ayez été arrêté par la police ?

Oui, je démens.

Et pourtant la police de Nongr-Masson soutient qu’elle vous a bel et bien arrêté et déferré au parquet la semaine dernière.

Vous détenez ces informations de la police ou de M. Bayili ?

Je dis bien la police soutient.

Ok, mais voilà que je suis devant vous. Ce qui témoigne que je suis libre de mes mouvements.

Libre de vos mouvements après avoir été arrêté par la police, non ? Ne bénéficiez-vous pas d’une liberté provisoire en attendant votre procès ?

Là, je ne suis pas au courant de cela. Je ne sais pas de qui vous détenez ces informations. Dans tous les cas, si procès il y a, vous serez tenus informés. Et ça viendra démentir ce que je dis.

Mais vous avez tout de même séjourné au commissariat de Nongr-Massom.

Oui, j’ai séjourné au commissariat, certes, mais déferré, c’est autre chose.

Lorsque vous avez décidé de changer de dénomination, avez-vous notifié cela au niveau de l’administration ? N’y a-t-il pas de problème à ce niveau ?

Je crois que s’il y avait problème à ce niveau, on serait rappelé à l’ordre, non seulement par le MATD, mais aussi par le CNTS. La loi donne la liberté d’association. Une association peut se créer et attendre 1 à 2 ans avant de notifier son existence à l’administration qui prend acte. Le récépissé n’est qu’un document qui montre que l’administration prend acte de votre existence. Ce n’est pas un document qui donne la reconnaissance officielle. Celle-ci est issue de l’assemblée générale constitutive. Une fois que l’assemblée générale constitutive est tenue, l’association existe. A ce niveau, je ne pense pas que nous soyons dans l’illégalité. L’ADBS n’est qu’un prolongement du CPDS.

Dans son interview, M. Bayili parle d’escroquerie de portable et d’imprimeurs. Effectivement, le 25 avril, j’ai été interpellé par la police de Nongr-Massom, suite à une plainte déposée par Mobile Africa. Je ne sais pas s’il faut assimiler cela à de l’escroquerie. En effet, courant novembre 2006, l’association a émis un bon de commande en bonne et due forme à Mobile Africa dans le but d’acquérir trois portables pour ses sections de Koudougou, Fada et Bobo Dioulasso, avec un délai de règlement de 3 mois. Malheureusement, quand le délai est arrivé, nous n’étions pas en mesure de régler ladite facture parce qu’on n’avait pas reçu de financement de la part de nos partenaires.

C’est suite à cela que Mobile Africa a saisi la police de Nong-Massom qui m’a interpellé. A mon avis, ce n’est pas de l’escroquerie. Comme Bayili lui-même a eu à le dire, c’est grâce à M. Lanssiné Diawara qu’ils ont eu à éponger leurs dettes ; toute association est appelée à avoir des dettes, quitte à chaque association de trouver les voies et moyens pour éponger ses dettes. Cela rentre dans le cadre du fonctionnement normal de toute association. Il n’a jamais été question d’escroquerie à l’endroit d’imprimeur ou de commerçant de quelque nature que ce soit.

Propos recueillis par Ladji Bama

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