L’article 408 du chapitre 1 du titre V relatif à la séparation des corps stipule que "la séparation de corps peut être prononcée dans les mêmes formes et aux mêmes conditions que le divorce".
Parlant du divorce, il écrit : "le divorce peut résulter du consentement mutuel des époux constaté par le Tribunal civil ou d’une décision judiciaire prononçant la dissolution du mariage à la demande de l’un des époux".
Article 354, titre IV du code des personnes et de la famille. Parmi les causes du divorce, il est mentionné ce qui suit "le divorce peut être demandé par un époux : lorsque la vie commune est devenue intolérable par suite d’adultère, d’excès de sévices ou injures graves, lorsque la vie familiale et la sécurité des enfants sont gravement compromises par l’inconduite notaire ou l’abandon moral ou matériel du foyer". C’est dire que la séparation de corps obéit également à cette règle. Seulement, nous aurons voulu voir le but, les objectifs que vise cette procédure.
A notre avis la séparation de corps n’est pas et ne devrait pas aboutir à la séparation des cours. D’ailleurs, le Code des personnes et de la famille laisse entrevoir la possibilité pour les auteurs de mettre fin positivement à cette situation. Il stipule en son chapitre III et à l’article 416 que "la séparation de corps prend fin par la reprise volontaire de la vie commune constatée par une ordonnance de réconciliation prise par le juge...".
Il y a des situations effectivement où la séparation de corps reste une alternative possible et même souhaitable. Quand entre époux, la tendresse, l’amour, la retenue et la considération mutuelles ont fait place à la haine, à des sévices corporelles, à une insécurité accrue, il n’y a plus à vrai dire une vie conjugale au sens plein du terme.
Et cela arrive quand les époux se déconsidèrent et vivent dans l’indifférence totale l’un avec l’autre.
Que faut-il faire ?
La séparation de corps est recul salutaire pour :
sentir le vide tant physique que moral que provoque l’absence de l’autre ;
faire une introspection profonde en soi-même
réaliser la valeur de l’autre
revoir ses propres erreurs
envisager un retour à la vie commune avec des engagements pour mieux faire pour le futur. La séparation de corps ne devrait pas être un pas vers le divorce, car rien ne dit que la mort de la vie conjugale va aboutir à une autre vie plus harmonieuse et plus réussie.
S’engager dans une autre aventure, c’est prendre le risque d’affronter d’autres aléas de la vie à deux que l’on n’est jamais sûr de vaincre. Ne vaut-il pas mieux de continuer avec le déjà connu qu’avec l’inconnu ?
Rien ne dit que le prochain conjoint sera mieux que le premier. Il pourrait même être pire avec peut-être d’autres vices plus pernicieuses les unes que les autres.
La séparation de corps doit conduire au rapprochement des cours et se conclure pour le rétablissement de la vie commune. Réconciliés, maintenant qu’ils ont pu mieux se connaître et mieux s’apprécier les époux bâtiront ensemble une vie conjugale plus sûre, car érigée sur une somme d’expériences.
De façon lucide et réaliste, ils se résoudront à ne plus perdre du temps pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Le programme d’une vie de mariage ne doit pas se cramponner à résoudre des conflits incessants, mais à faire des projets dont l’accomplissement apportera joie, paix, quiétude et harmonie.
Roch Audacien D. Damiba,
Conseiller conjugal
E-mail:damibashalom@yahoo.fr
Sidwaya
