Actualités :: Suspension des activités des partis politiques : "Il est plus que temps de (…)

"Nous assistons tous depuis le coup d’état du 30 septembre qui instaura le MPSR2, l’interdiction totale des activités des partis politiques rendue publique par son communiqué N°3. Cette interdiction a étonnamment été maintenue malgré le rétablissement de la constitution, mais également durant toute la période d’exercice de la Transition. Du coup, cet acte qui s’était voulu bref s’est poursuivi dans le temps pour devenir un instrument de répressions, de mise à l’écart et de liquidation des partis politiques. On pourrait donc le dire sans risque de se tromper que cette mesure vise à empêcher tout parti d’exposer son point de vue sur la gestion du pays par la Transition et d’émettre une quelconque perspective de sortie de crise par un sursaut salvateur des filles et fils de la nation qui s’expriment essentiellement dans les différents partis politiques." Tels sont les mots du président du Socle citoyen pour la libération (SOCL), David Moyenga, pour réclamer la levée de la suspension des activités des partis politiques, alors que le 26 avril 2024, l’ALT donnait son aval pour la tenue des assises nationales pour une prolongation de la transition.

Pour lui, cette suspension n’a plus lieu d’être dans ce contexte. "Il est plus que temps de lever immédiatement cette décision devenue impertinente, inappropriée, discriminatoire et liquidatrice. Par conséquent, il y a lieu, plus que jamais de procéder à la levée sans condition de cette mesure de suspension différentielle, délibérément partiale et injuste ! Du reste, il est grand temps pour notre pays de tourner définitivement les pages sombres de l’incompréhension politique qui ruine notre nation par la convocation d’une conférence nationale souveraine avec une pleine participation des forces vives et politiques. La conférence reste en effet un cadre plus approprié pour examiner les déterminants réels à la crise et pour définir la véritable voie d’issue et d’alternative heureuses", propose t-il.

L’entièreté de la déclaration ci-après.
Lefaso.net

APPEL A LEVER DE LA SUSPENSION DES ACTIVITES DES PARTIS POLITIQUES AU BURKINA

Chers compatriotes,
L’Assemblée nationale de la transition (ALT) a adopté le 26 avril 2024, une loi envisageant le recours aux assises nationales pour permettre d’anticiper les issues possibles pour la fin de la Transition prévue en fin juillet 2024. C’est visiblement dans seulement deux (2) mois.

Nous pouvons dore et déjà remarquer un délai techniquement limité ne laissant pas le temps pour un vraie débat nationale dans le contexte d’une crise d’une ampleur inédite de toute l’histoire du pays. En outre, nous faisons le constat que l’ALT a d’ores et déjà fait le choix de son mode " Assises nationales" comme instance de rencontre, à l’image des deux dernières assises qui ont instaurée la Transition actuelle, et dont les résultats restent toujours attendus par les burkinabè.

Compatriotes,

Nous assistons tous depuis le coup d’état du 30 septembre qui instaura le MPSR2, l’interdiction totale des activités des partis politiques rendue public par son communiqué N°3. Cette interdiction a étonnamment été maintenue malgré le rétablissement de la constitution, mais également durant toute la période d’exercice de la Transition. Du coup, cet acte qui s’était voulu bref s’est poursuivi dans le temps pour devenir un instrument de répressions, de mise à l’écart et de liquidation des partis politiques. On pourrait donc le dire sans se tromper que cette mesure vise à empêcher tout parti d’exposer son point de vue sur la gestion du pays par la Transition et d’émettre une quelconque perspective de sortie de crise par un sursaut salvateur des filles et fils de la nation qui s’impriment essentiellement dans les différents partis politiques.

C’est faisant les constats ci-haut à ce moment crucial et d’interrogations sur les perspectives de sortie de la crise nationale et sur l’issue de la Transition elle-même ainsi que sur l’avenir du Burkina Faso, que nous tenons à ce qu’il soit accordé un intérêt profond et fondamental aux aspirations du peuple burkinabé et aux considérations ci-après :

• Considérant le profond attachement du peuple burkinabè au pluralisme des idées, aux libertés politique et citoyenne sur lesquelles repose le ciment qui soude les entités sociales et politiques qui fondent notre unité et notre Etat,

• Considérant que la recherche de l’unité des acteurs de la vie nationale s’est révélée être l’une des conditions majeures de succès dans la grave crise sécuritaire qu’endure notre pays depuis les huit(8) dernières années,

• Ayant fait le constat que c’était pour mieux domestiquer les partis politiques aux dernières assises passées, qu’ils avaient été unilatéralement mis au forceps sous la tutelle de quatre (4) entités tenues par l’ex-majorité l’ex-cfop ; l’ex-Ona, et Autres partis. Et que cet état de fait s’est poursuivi par une dichotomie différentielle dans le traitement des activités politiques qui se manifeste par la présence d’une douzaine de partis politiques qui siègent actuellement à l’ALT, mènent tranquillement leurs activités, et prennent des décisions politiques dans les instances transitoires actuelles.

• Voyant d’une part, aux yeux de tous, des groupuscules et associations qui se créent quotidiennement, ces derniers organisant des meetings et manifestations diverses pour soutenir le régime de Transition, profèrent régulièrement des menaces ouvertes contre les citoyens sous le regard et le silence de l’autorité. Et qu’à contrario, les partis et formations politiques, pourtant légalement reconnus, se voient interdire les mêmes activités, provoquant à l’évidence une politique deux poids deux mesures et posant un problème d’équité, d’impartialité, de justesse et de justice. Remarquant d’autre part une agitation savamment insufflée et des voix distillant la réduction ou la totale suppression des partis politique, laissant entrevoir les visées monopolistiques ou les velléités futures de la pense unique et du parti unique,

• Se questionnant enfin : la classe politique va-t-elle s’aventurer à participer à d’éventuelles assises pendant que leurs activités sont suspendues et leurs libertés remises en cause ? Un quelconque parti politique acceptera-t-il dans ces conditions porter cette lourde responsabilité explosive pour fondement constitutionnel et républicain ?

• Vu qu’il est urgence et la nécessaire en cette fin de transition d’ouvrir un débat franc et libre avec les acteurs de la vie nationale et surtout la nécessité pour tous les partis et formations politiques de pouvoir se retrouver pour examiner les enjeux de fin de transition, et, de pouvoir se pencher librement sur une trajectoire post-Transition bénéfique pour notre cher pays ;

Et, étant entendu que c’est au prix de la conjugaison de nos efforts communs que notre pays s’engagera véritablement dans les voies salvatrices de paix et de progrès !

1- Le Cercle de réflexion politique du Socle citoyen pour la libération (SOCL), déclare qu’il n’est plus tolérable outre mesure de maintenir la suspension des activités politiques dans la situation actuelle au Burkina Faso, et qu’il est plus que temps de lever immédiatement cette décision devenue impertinente, inappropriée, discriminatoire et liquidatrice. Par conséquent, il y a lieu, plus que jamais de procéder à la levée sans condition de cette mesure de suspension différentielle, délibérément partiale et injuste !

2- Du reste, il est grand temps pour notre pays de tourner définitivement les pages sombres de l’incompréhension politique qui ruine notre nation par la convocation d’une conférence nationale souveraine avec une pleine participation des la force vives et politiques. La conférence reste en effet un cadre plus approprié pour examiner les déterminants réels à la crise et pour définir la véritable voie d’issue et d’alternative heureuses. Nous y reviendrons !

Ouagadougou le, 12 mai 2024

Pour le cercle de réflexion du Socle citoyen pour la libération(SOCL)
David MOYENGA, Président du SOCL

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