A Ouagadougou, dans la capitale burkinabè, où la plupart des grandes institutions sont installées, il est regrettable de constater que certaines ruelles de la ville sont mal entretenues. Certaines ruelles et rues, surtout dans les quartiers populaires, sont très insalubres.
A Karpala, dans l’arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou, la plupart des ruelles sont insalubres. Certains ménages vident leurs ordures ménagères sur les ruelles et les incinèrent. D’autres jettent les ordures et continuent leur route. La question de l’hygiène leur importe peu. Au secteur 51, à proximité du marché principal appelé « arzume raaga », c’est avec amertume que certains riverains subissent le comportement incivique de leurs voisins. Certains font de l’élevage de bovins. Les déchets des animaux sont déversés sur la voie. Ce qui rend la ruelle très très insalubre. Personne n’ose dire un mot.
- Devant la cour d’un celibatorium au quartier karpala au secteur 51
Interrogé, un voisin dit : « Si on parle, ils vont dire qu’on se prend pour un Blanc. Aussi, ils vont dire que ce n’est pas dans notre cour qu’ils viennent déverser les ordures et les déchets des animaux. Pour ne pas se créer des ennemis, je préfère me taire. C’est la mairie qui peut venir mettre de l’ordre. Malheureusement, la mairie ne passe pas par ici. Donc, nous sommes obligés de supporter ».
Dans certains endroits, l’eau des toilettes se déverse sur la route. Ce qui attire les mouches et autres nuisibles. Pendant la saison pluvieuse, certains se permettent de vider le contenu de leurs latrines sur la voie publique espérant que les eaux de pluie viennent les emporter. Or, les enfants jouent sur ces voies.
- Les déchets de bovins versés dans une rue à karpala
Au quartier Patte d’oie, non loin de la cité universitaire, les ruelles de la zone connaissent le même problème. Les eaux usées inondent les voies. Il est souvent impossible de passer à moto sans éclabousser un piéton ou soi-même de cette eau insalubre. Le constat est que la plupart des cours dans les quartiers populaires n’ont pas de fosses septiques pour permettre aux locataires d’y verser les eaux usées.
A la Zone I, à proximité du marché principal, les ruelles connaissent les mêmes problèmes d’insalubrité.
A qui doit-on attribuer la responsabilité de l’insalubrité de certaines voies dans la capitale burkinabè ? Est-ce les riverains qui sont inciviques ? Pourquoi les mairies ne réagissent pas pour la salubrité de Ouagadougou ? Pourquoi ne pas exiger aux bailleurs de construire des fosses septiques pour éviter que les locataires versent les eaux usées sur la voie publique ?
Rama Diallo
LeFaso.net
