Actualités :: Séni Nana, Imam de l’AEEMB et du CERFI : « Il ne doit pas y avoir de pauses (...)

Durant le mois saint du Ramadan, les mosquées sont prises d’assaut par des femmes, enfants, jeunes et vieux pour les prières, surtout lors des prières surérogatoires, communément appelées nafilas. Un signe de dévotion qui risque, cependant, de ne durer qu’un seul mois chez certaines personnes. Dans une interview accordée au journal Lefaso.net, l’imam de l’AEEMB et du CERFI, Séni Nana, s’est prononcé sur cette question.

Lefaso.net : Nous sommes dans la période du jeûne du Ramadan. Un mot à l’endroit des musulmans qui observent ce mois béni ?

Imam Séni Nana : Ramadan, c’est un mois long de vue, mais court de pratique. Il est déjà passé. Il revient à chacun de nous d’augmenter de rythme et de profiter de chaque instant de Ramadan. Je demande à chaque jeûneur de ne pas oublier notre bien commun, la nation burkinabè, qui connaît des difficultés depuis quelques années. Enfin, nous avons une religion de miséricorde et en faisant miséricorde on obtient la miséricorde de la part du Tout Miséricordieux.

Depuis le début du jeune du Ramadan, les mosquées refusent du monde. Est-ce qu’il faut attendre le Ramadan pour prouver sa foi ?

Le mois de Ramadan facilite la pratique religieuse, c’est une particularité qu’il a de plus que les autres mois. Les mosquées connaissent une grande fréquentation, la pratique de l’aumône s’améliore, les gens se réconcilient. Plusieurs personnes font un retour sur la voie du bien. Il ne faut pas attendre évidemment Ramadan pour faire preuve de foi, ça doit être une réalité de tous les jours : « craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourez qu’en pleine soumission ». Mais la réalité de l’humain est qu’il connaît des hauts et des bas, cela existe aussi sur le plan de la spiritualité. C’est sûrement ce qui se traduit au niveau des mosquées qui se remplissent durant le Ramadan et se vident rien que le jour de la fin.

Comment remédier à cette situation ?

Il faut déjà que chaque musulman prenne conscience qu’il ne doit pas avoir de pauses sur la pratique des piliers de l’islam. La chahada, la prière, la zakat, le jeûne et le hadj ont les mêmes exigences de régularité et de constance. La prière doit être présente durant toute l’année. Elle doit nous aider à respecter les autres obligations et à être la meilleure version de nous-mêmes d’année en année parce que, « en vérité, la prière préserve de la turpitude et du blâmable ».

A ce titre, quel message avez-vous à l’endroit des musulmans qui ont des insuffisances dans l’observation des obligations religieuses ?

Des insuffisances, nous en avons tous et il revient à chacun de prendre conscience de ses faiblesses et de travailler à s’améliorer. Le problème n’est pas que de disparaître après Ramadan, mais de penser que cela est normal, de ne pas sentir de gêne en prenant congé de la prière, de se donner des justificatifs que l’on croit valables dans le fait de s’éloigner de la pratique. Plus globalement, le musulman est celui qui s’éloigne du mal, appelle au bien, interdit le mal. C’est dans ce sens que le hadith nous apprend que les interdits comme le mensonge et la calomnie vident le jeûne de toute sa valeur : « Celui qui ne s’abstient pas de ce qui est illicite dans ses paroles et ses actes, Allah n’a nul besoin de son abstinence de nourriture et de boisson ».

On observe souvent certains jeûneurs sous les arbres à longueur de la journée, d’autres réduisent le temps de leurs activités quotidiennes... Ces attitudes sont-elles permises par l’islam ?

Il est possible que le jeûne influence nos habitudes mais nous ne devons pas prétexter du jeûne pour abandonner le travail. Nous pouvons cependant réviser nos horaires de travail pour mieux le concilier avec le jeûne. Cela est d’autant plus nécessaire pour les personnes qui ont des activités physiques assez intenses comme l’activité de maçonnerie. Prendre du repos, réduire le temps d’activités sont des choses permises sans tomber dans l’excès ou dans l’exagération. Il ne faut pas s’attendre non plus à une situation où on est en jeûne sans sentir cela dans nos habitudes, ce n’est d’ailleurs pas l’objectif d’éducation du jeûne.

Quels sont les bienfaits du jeûne ?

Le jeûne est une prescription religieuse et renferme beaucoup de bienfaits. Dieu n’a pas voulu divulguer le mérite du jeûneur, Il a gardé la récompense secrète. C’est dire toute la place du jeûne auprès du Seigneur. Le jeûne est une école de patience, de bienfaisance, de maîtrise de soi. Le jeûne renforce également la santé conformément au hadith qui dit : « jeûnez et acquérez la santé ».

Est-ce qu’il y a des propos qui annulent la foi ?

Il est exigé du musulman qu’il dise du bien ou qu’il se taise. C’est dire l’importance de la maîtrise de la langue « maîtrisez votre langue et votre sexe et gagnez le paradis ». Certains propos nous rendent incroyants, autrement dit annulent notre foi. Rentre dans ce lot le fait de qualifier dans ses propos un musulman comme ne l’étant pas, le fait de se moquer de Dieu ou de Ses attributs, le fait de ne pas croire à un prophète que Dieu a envoyé et le fait d’associer d’autres divinités à Dieu, entre autres.

Interview réalisée par Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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