Le terrain communal de Saaba est un espace qui draine bon nombre de sportifs. Parmi les groupes de personnes qui s’y retrouvent chaque soir, il y a les joueurs de pétanque. Nous avons approché les boulistes de cette aire qui, au-delà du sport, partagent des moments fraternels.
Sur plusieurs terrains et espaces de Ouagadougou, des clubs de jeu de pétanque sont formés. Ces boulistes se retrouvent très souvent à la descente du travail pour des parties de pétanque sans limites. Dans la commune rurale de Saaba, près de Ouagadougou, Abdoul Dramane Zoungrana et ses coéquipiers manquent rarement ces rendez-vous. À partir de 16h, les pétanqueurs se rejoignent peu à peu dans leur carré de jeu.
« La pétanque a commencé à Saaba ici depuis plus de 20 ans mais ne réunissait pas autant de monde qu’aujourd’hui. Nous avons un club maintenant et chaque soir, nous pouvons compter une cinquantaine de personnes qui jouent. Au-delà du jeu, c’est un cadre de cohésion et de fraternité », confie Abdoul Dramane Zoungrana, président de l’association pétanque "Tigme Kamba".
- Selon Abdoul Dramane Zoungrana, c’est un cadre de cohésion et de fraternité
Cette association participe à des compétitions inter-quartiers et inter-clubs. « Entre nous aussi, nous faisons des confrontations en équipes de deux ou de trois personnes » ajoute le président de l’association. Selon lui, leur club possède une licence à la Fédération burkinabè de pétanque.
Amado Ouédraogo a rejoint ce groupe en 2021. C’est le côté rassembleur et fraternel du jeu qui l’a séduit. « Il faut de la vivacité et de la malice pour jouer à la pétanque. Même si les boules sont pesantes, il faut beaucoup faire travailler la tête pour être un bon joueur », explique le bouliste qui pense aussi que l’expérience est importante.
- Amadou Ouédraogo a rejoint le club en 2021
Selon ces joueurs, de nombreuses personnes pensent que c’est faute de travail ou d’activités qu’ils se réunissent devant les boules. Pourtant, dans le groupe on retrouve plusieurs profils de pétanqueurs. « Nous avons surtout des jeunes, nous avons des retraités, des commerçants, des fonctionnaires, des menuisiers, un peu de tout. C’est la passion qui les fait venir ici mais pas le chômage », lance Abdoul Dramane Zoungrana.
Chaque bouliste a un rôle bien précis dans le club. À en croire Évariste Ouédraogo, qui est tireur, le jeu de pétanque n’est pas difficile à apprendre. Cependant, il faut s’y intéresser et être observateur.
- Évariste Ouédraogo, tireur, s’arrête chaque soir à la descente du travail pour jouer
L’association "Tigme Kamba" et son club de boules, malgré le nombre de membres, n’est pas solide financièrement. Son président pointe du doigt le manque de soutien. « Les gens considèrent mieux le football que la pétanque. On demande donc aux personnes de bonne volonté qui habitent Saaba ou ailleurs de nous aider car les boules sont chères », lance-t-il comme cri de cœur. Abdoul Dramane Zoungrana fait par ailleurs savoir qu’il faut débourser entre 60 000 ou 80 000 francs CFA pour en avoir trois.
- Les boules de pétanque coûtent chers et l’association "Tigme Kamba" appelle les bonnes volontés à les soutenir
La pétanque est un jeu populaire au Burkina Faso. Lors du championnat du monde de pétanque Benin 2023, les Étalons ont terminé à la troisième place. Ce fut la meilleure participation de l’équipe depuis sa première participation au mondial de pétanque en 2008 à Dakar, au Sénégal.
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Farida Thiombiano
Lefaso.net
