Lors de son passage à la télévision nationale, le samedi 30 septembre 2023, le général Abdourahamane Tiani a annoncé que son régime envisage de « futures relations avec la France ».
Cette coopération en perspective va se matérialiser autrement. « Le peuple nigérien va désormais dicter la forme des futures relations avec la France » a déclaré le général Tiani, dans deux interviews en langues locales, une en djerma, l’autre en haoussa. Dans l’attente de la fumée blanche, cette décision intervient une semaine après l’annonce par le président français Emmanuel Macron du départ de l’ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, rentré à Paris mercredi, et de celui des troupes françaises d’ici la fin de l’année.
Les quelques 1 500 militaires basés au Niger étaient avant le coup d’Etat du 26 juillet 2023, l’un des derniers alliés de Paris au Sahel. « Nous sommes dans les préparatifs en vue de leur départ » a affirmé le général Tiani. Il justifie le passage de force qui a renversé le président Mohamed Bazoum, allié de la France, en ces termes : « non seulement les Français n’ont pas chassé les terroristes mais les terroristes sont de plus en plus nombreux. Si on fermait les yeux sur ça, le pays risqu(ait) un jour de disparaître, nous avons alors décidé de prendre des mesures puisque les gens (au pouvoir sous Bazoum) n’écoutaient pas leurs conseillers militaires ».
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Le chef de l’Etat nigérien a aussi critiqué la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour avoir imposé des sanctions politiques et économiques au lendemain du coup d’Etat et menacé son pays d’une intervention armée. « La Cedeao n’a même pas cherché à connaître les raisons du coup d’Etat », a estimé le général, déplorant que « les populations souffrent de l’embargo ». Même si des pays occidentaux et africains ont condamné le coup d’Etat, le régime nigérien s’est trouvé de nouveaux alliés comme le Mali et le Burkina, tous deux dirigés par des militaires.
Le général Tiani a, de ce fait, rappelé avoir créé avec eux une coopération de défense, l’Alliance des Etats du Sahel (AES), précisant qu’« un accord économique viendra(it) ensuite ». Cette nouvelle alliance vise à assurer la défense collective des populations de ces États.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source : AFP
