Pour avoir apporté son soutien aux ressortissants de la commune de Tougouri le jeudi 16 mars 2023 à Kaya, le président de l’Appel de Kaya, Boukari Ouédraogo, aurait reçu plusieurs menaces directes ou par personnes interposées.

Présents aux côtés des membres du Conseil communal des OSC (Organisation de la société civile) de Tougouri durant leur conférence de presse, le président de l’Appel de Kaya, Boukari Ouédraogo, avait invité le chef de l’Etat de ne pas se fier aux publications sur les réseaux sociaux et de redescendre sur le terrain.

Cette sortie médiatique n’a pas été du goût de certaines personnes. « Le collectif Appel de Kaya porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que suite à la conférence de presse sur la situation de Tougouri organisée le jeudi 16 mars 2023 à laquelle a pris part le premier responsable du collectif Appel de Kaya, des menaces et intimidations sont proférées à l’endroit de sa personne », peut-on lire sur le communiqué dudit collectif.

Contacté par téléphone ce lundi 20 mars 2023, Boukari Ouédraogo nous apporte plus de précisions. Ce sont, pour la plupart, des messages et appels anonymes indiquant qu’il joue le jeu des terroristes. « Les gens ne veulent pas qu’on critique le gouvernement », a-t-il confié. En plus de sa personne, ses camarades de l’Appel de Kaya ont également reçu les mêmes menaces.

Le président de l’Appel de Kaya a mentionné que la conférence de presse du jeudi 16 mars 2023 qui est critiquée par ces personnes anonymes a porté fruit. Selon son témoignage, dès le lendemain, une unité de militaires a débarqué à Tougouri pour sécuriser la zone. Cette action a permis à certains déplacés de regagner leur localité.

Et le porte-parole Roland Lallogo de préciser qu’ils leur manquent des véhicules pour ramener les gens à Tougouri. « Nous sommes en quête de véhicules », nous a-t-il écrit.

Lire aussi : Insécurité dans le Centre-nord du Burkina : La commune de Tougouri se vide de sa population, alertent les ressortissants

Ces menaces, Boukari Ouédraogo dit les avoir signalés à certaines autorités et organisations de droits de l’homme. Il s’est entretenu avec une équipe du MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples).

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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