Actualités :: Laurent Bado, président de la Transition ? : « C’est une idée folle (...)

« Il ne viendra à l’idée de personne de mettre Laurent Bado comme président de la Transition, parce qu’ils savent que je suis autoritaire », a déclaré le Pr Laurent Bado lui-même, à l’émission Le grand déballage diffusé, ce dimanche 9 octobre 2022 à la télévision Burkina Info. Âgé aujourd’hui de 77 ans, l’homme politique, connu pour ne pas avoir sa langue dans la poche, a confié avoir été approché par l’ex-président Paul-Henri Damiba pour intégrer son équipe. Nous vous proposons quelques extraits de son entretien.

« Je me porte assez bien. Le matin, j’ai fait du sport. Chaque matin, je fais du sport. Je ne fume pas. Je fumais avant. Deux paquets de gaulois par jour. Je ne bois pas de whisky, mais j’aime bien la bière. Et je mange beaucoup le tô. J’aime le tô. Chaque matin, je commence par le tô ».

Les Burkinabè se demandent pourquoi vous ne parlez pas ?

« Pourquoi je vais parler ? Qu’on pose la question aux 20 millions de Burkinabè ? Parler, pour dire quoi ? Vous parlez, on vous insulte. Que vous êtes un beau parleur. Un jour, il y a une personne qui a dit qu’il ne faut plus jamais présenter un micro à cet oiseau de mauvaise augure, parce que j’ai dit que les portes de l’enfer vont s’ouvrir bientôt devant les Burkinabè ».

La jeunesse est-elle une opportunité ou un problème ?

« Nous avons une jeunesse qui est capable de faire des miracles au Burkina Faso. Mais il faut encore un gouvernement intelligent qui sache utiliser cette jeunesse. Jusqu’à présent, on l’a exploitée. (…) J’imagine qu’avec ce qui s’est passé, les jeunes prendront conscience que c’est de leur devoir - un devoir mortel - de se battre aujourd’hui pour le vrai, le juste, le bien ».

Sur les événements du 30 septembre 2022

« Ça fait la troisième insurrection populaire au Burkina. Mais qu’est-ce qu’on en a tiré ? Il faut éviter que ce soient des choses à répétition pour rien. J’espère que cette fois-ci, il n’y aura plus de soulèvement populaire. J’espère ! Mais, à condition que le gouvernement fasse face à un certain nombre de questions qui brûlent la jeunesse. Vous voyez un jeune qui a 20, 30 ans qui n’a pas d’emploi et surtout qui est sûr de ne pas avoir d’emploi, comment voulez-vous empêcher ce type-là de tuer, de voler, de ne pas respecter l’Etat ? »

Le coup d’Etat contre Roch, est-ce un gâchis ou un coup d’Etat salvateur ?

« C’est difficile de parler parce qu’il y a le cœur, il y a la raison. Un type comme Roch Marc Christian Kaboré est un homme gentil, doux, rigolo et c’est peut-être cela sa faiblesse. Il ne savait pas donner un coup de poing. Je n’ai pas exactement été surpris par sa chute. S’il m’avait demandé mon avis - Qui suis-je pour qu’il puisse demander mon avis ? - j’allais lui dire de faire attention ».

« Je ne peux pas dire que la gouvernance de Roch était mauvaise. Il se débrouillait et les affaires reprenaient, même si c’était, d’après moi, dans le mauvais sens. Parce que, c’était pour enrichir des amis et appauvrir des millions d’hommes. Oui, il faisait ce qu’il pouvait, mais seulement ce qui lui est arrivé est une leçon pour tout autre chef d’Etat de savoir qu’en politique, on n’est pas là pour les amis. On s’en fout des amitiés. C’est le peuple. Si ton ami vole, il ira en prison. Va lui rendre visite. Un régime ne doit plus être là avec une histoire de copinage. On doit choisir les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Quand quelqu’un est incapable, immédiatement, on l’enlève ».

Sur le retour de Blaise Compaoré…

« Je n’ai pas de pitié dans ma vie. Quand quelqu’un est un criminel, quand quelqu’un fait le mal et ne sait pas s’humilier, au contraire, ça augmente ma colère. Blaise avait une chance dès le départ de demander pardon et de venir. Je ne sais pas qui l’a conseillé, qui l’a convaincu. Il attend qu’on dise qu’il y a une réunion de réconciliation pour venir. Il pouvait venir bien avant et dire `ˋMe voici peuple burkinabè avec mes qualités et mes défauts. Jugez-moi, condamnez-moi ! Tuez-moi si vous voulez. Je vous ai servi avec mes possibilités. Je vous demande donc pardon pour mes échecs’´. On connaît ce peuple, ii ne vaut rien. Je veux dire que ce peuple pardonne très facilement. (…) Qu’il se présente ici. Qu’on l’enferme. C’est un individu. Il n’est pas supérieur aux autres. Le 11 décembre, le peuple va sortir pour demander une amnistie.

Consulté par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba

« Damiba a demandé à ce que je sois un maillon de son régime. Je lui ai dit que je suis vieux, je suis fatigué, mais je peux rendre service. C’est toujours mon pays. Je suis vieux, mais je suis plus jeune que des jeunes de 25, 30 ans. J’ai dit que s’ils ont des décisions importantes, qu’ils m’appellent pour que je donne mon point de vue. Malheureusement, je n’ai rien vu. »

Pr Laurent Bado, président de la Transition ?

« D’abord, écarte ça complètement ! C’est une idée folle qui te fatigue la tête pour rien. Tu sais, moi j’ai toujours fait horreur aux hommes politiques (…). Jamais, ils n’accepteront. C’est moi qui le dis. Ce que je demande à Dieu, c’est que tout simplement, on se dise quelles institutions mettre en place. Pas de trucs lourds avec beaucoup d’argent. Maintenant, pour le reste, même moi qui suis retraité, j’ai un rôle à jouer. Il ne viendra à l’idée de personne de mettre Laurent Bado comme président de la Transition parce qu’ils savent que je suis autoritaire. Là où il y a le bien, je ne m’amuse pas. Le monde est pourri, corrompu à mort. »

Je n’aime pas les manières de voir de la CEDEAO

« Moi, je rejette la CEDEAO. Ça n’a qu’à disparaître. Ça est là pour nourrir des individus. Des petits copains. Ils ont 9...12 millions par mois. Ils pensent qu’on ne connaît pas la vie qu’ils mènent. Nous au Burkina Faso, nous souffrons. Oui ou non ? Mais, la CEDEAO nous a-t-elle déjà donné un franc pour notre armée ? Nous ont-ils déjà envoyé un soldat, un fusil ? Ils se prennent pour qui ces gens là ? Ils défendent des chefs d’Etat qui sont indignes d’être des chefs d’Etat. (…) Je n’aime pas les manières de voir de la CEDEAO. Ils ne peuvent pas se lever pour dire qu’il faut remettre le gouvernement à un civil. Ce n’est pas seulement un civil qui peut sauver un pays. De Gaulle n’était pas un civil. Napoléon n’était pas un civil. Je peux passer mon temps à citer des pays qui sont sortis de l’ombre par des militaires. La démocratie avec des élections où des partis au pouvoir triche, vole, que dit la CEDEAO ? Quand on me parle de la CEDEAO, j’ai envie de vomir. Ces gars n’aiment pas l’Afrique ».

Retranscription Fredo Bassolé
LeFaso.net

Source : Emission Le Grand Déballage sur Burkina Info

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