Mariam, la veuve du président Thomas Sankara a exprimé son insatisfaction à la suite des réquisitions du parquet militaire contre notamment les accusés Jean Pierre Palm et Tibo Ouédraogo.
A l’audience de ce mardi 8 février 2022, le parquet militaire a requis 11 ans de prison avec sursis contre le colonel-major de gendarmerie à la retraite Jean Pierre Palm. Accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, il lui est reproché entre autres d’avoir débranché la table d’écoute des services de renseignement de la gendarmerie et d’avoir permis l’arrestation et la détention de plusieurs camarades de Thomas Sankara, au lendemain du coup d’Etat du 15 octobre 1987.
Interrogée à la fin de l’audience, l’épouse du défunt président, Mariam Sankara a déploré ces réquisitions car, selon elle, « beaucoup d’éléments du dossier montrent sa culpabilité ».
Elle dit espérer que le président de la Chambre de jugement va corriger cet impair lors de sa décision finale.
La veuve a également déploré les réquisitions d’acquittement en faveur de Tibo Ouédraogo, commandant de l’Escadron motocycliste commando (EMC) au moment des faits. Il est ressorti des débats que l’accusé avait reçu l’ordre du chef du haut commandement des forces armées populaires, Jean-Baptiste Lingani, d’aller neutraliser la Force d’intervention et de transport du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité (FIMATS). Mais une fois sur les lieux, il n’y eut pas de combats. « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », s’était-il défendu à la barre.
Après les réquisitions du parquet, le président du tribunal a accordé trois semaines aux avocats de la Défense pour leurs plaidoiries. L’audience reprendra donc le 1er mars 2022 à 9h.
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