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Passage du franc CFA à l’Eco : La non-dépréciation des réserves n’est plus une garantie

25 mai 2020, 10:08, par Sidpassata Veritas

Ceci n’est pas vraiment une réforme du franc CFA. On peut, à la limite, y voir une étape avant une vraie réforme.

1- Le changement de nom CFA pour Eco, est une vraie arnaque. Jugez-en vous-même : « Les autorités de l’UMOA ont émis le souhait de passer du « franc CFA » (XOF) à l’« Eco », en référence à l’acronyme ECOWAS, traduction anglaise de CEDEAO ». Si ce CFA "réformé" est la monnaie de l’UMOA, pourquoi porte-t-il un nom qui fait référence à la CEDEAO ? C’est encore un coup foireux de la France et de ses valets locaux ouest-africains pour faire échec à l’intégration sous-régionale qui a toujours fait peur à la France, parce que ses anciennes colonies lui échapperaient par là. Souvenons-nous, que le général De Gaule n’a jamais accepté l’idée de nos indépendance comme une autonomie, parce que la France a besoin de nos ressources. Raison pour laquelle elle n’a jamais voulue accorder l’indépendance nationale souveraine à l’AOF (Afrique Occidentale Française) mais elle a imposé que chaque micro-état de l’AOF accède individuellement à la souveraineté nationale (avec à sa tête un chef d’état privé de pouvoir réel, obligé de composer avec son maître français). Elle a tout fait, avec la complicité de certains chefs d’état, pour faire échec à la Fédération du Soudan, dans laquelle nos états voulaient se rassembler après leur accession à l’indépendance. C’est cette même logique qui opère ici pour empêcher ou au moins compliquer la création de la monnaie de l’intégration sous-régionale ECO de la CEDEAO. Malheureusement, ADO et les autres autorités silencieuses de l’UMOA se font complices de la France et leurs noms seront inscrits sur les pages noires de l’Histoire de l’Afrique.

2- La France intervient trop dans le fonctionnement des institutions de gestion cette monnaie dite réformée pour qu’on puisse dire qu’il y a vraiment un changement de paradigme : C’est toujours la même monnaie créée par la France, gérée par elle et ceux pour qui elle l’a créée même si on a modifier légèrement le rôle des uns et des autres dans la gestion, et dont la convertibilité est toujours garantie par la France avec le même principe de parité fixe avec la monnaie de la république française. Politiquement, cette monnaie qui n’appartient pas au pays de l’UMOA n’est pas un gage de souveraineté puisqu’elle est toujours imposée à aux peuples sans consultation (sans référendum), par simple accord des chefs d’état, qui poursuivent la même complicité avec la France que leurs prédécesseurs, avec parfois une naïveté et peut-être une ignorance de bonne foi pour certains d’entre eux.

finalement :
- Il faut que les citoyens des pays de l’UMOA se fassent entendre, en réclamant à nos chef d’état de se prononcer clairement sur le projet de la monnaie commune de la CEDEAO, le vrai ECO.
- Il faut aussi demander aux différents candidats aux élections présidentielles ou législatives dans nos pays (c’est ici le rôle de médias ; des OSC et des journalistes...) de dire quelle est la politique d’intégration monétaire qu’il ont dans leur programme politique pour l’Afrique de l’Ouest. Qu’est-ce qu’ils pensent de ce que devrait être un parlement Ouest-africain ?
- Il nous faut aussi faire une résistance populaire pacifique contre l’arnaque qui se prépare, en refusant l’appellation de camouflage "eco" pour la monnaie de l’UMOA et en continuant à l’appeler "CFA" qui est son vrai nom, en attendant le vrai ECO de la CEDEAO qui n’a rien à voir avec la France et son cfa.

"On ne développe pas un pays, c’est le pays (le peuple) qui se développe" Joseph Ki-Zerbo. "Personne ne viendra faire l’Afrique à notre place" Tiken Jah Fah Koly


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