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Développement du Burkina : « Si on nous prive de l’aide extérieure, nous allons retourner à l’âge de la pierre taillée », dixit le Pr Taladidia Thiombiano

30 décembre 2019, 04:22, par To mi ta to zi. La to bangr daaré, to na san !

@yannick, il n’y a pas eu de peuple de diseurs ou peuple de faiseurs au Burkina. Il y a eu un régime travailleur et des régimes gueulards. Et pour ce qui est de parler juste pour s’entendre parler, le régime actuel remporte la palme d’or, toutes catégories confondues.

Il n’y a pas eu dans l’histoire du Burkina un régime qui ait eu plus que celui-là, l’opportunité de transformer radicalement le Burkina Faso. Rappelez-vous la mobilisation populaire qu’il y a eu pour renverser le CND de Gilbert Dienderé. Au lendemain de l’abandon de Dienderé tout comme au lendemain de la fuite de Compaoré, les mots d’ordre étaient exécutés à la lettre. Le peuple, surtout dans sa composante jeune était prêt à reprendre "sa marche triomphale vers l’horizon du bonheur". Les jeunes étaient tout excités à l’idée de vivre les réalités de la révolution de Thomas Sankara. Mais que nenni...

La transition n’a pas su et n’a pu exploiter cette chance extraordinaire de poser les bases d’un Burkina nouveau. Ce n’était pas tout à fait sa mission d’ailleurs. Le peuple, pour aller vite, va choisir de confier la direction du pays à ceux qui prétendaient disposer d’une expérience encore récente de la gestion d’un pays. Mais ce sera sa pire erreur. Et il allait vite déchanter : les nominations de complaisance, les inepties de certains hauts "cadres" du nouveau régime, le retour en force de certains vomis de la République allaient engendrer une anarchie sans précédent dans le pays. Grèves à répétition, indiscipline générale que l’on a malicieusement rebaptisée incivisme n’ont finalement été que des manifestations de dépit.

Il a manqué un leader pour canaliser toutes ces énergies et les transformer en force capable de contraindre le régime à se recentrer uniquement sur le développement du pays plutôt que sur l’épanouissement égoïste de ses "cadres". Et pour le malheur du pays, le terrorisme est venu sauver et surtout conforter l’assise de ce régime. Car le terrorisme a déplacé le centre d’intérêt des Burkinabè, du besoin de développement vers la seule sécurité collective. Depuis, le peuple est tombé dans une sorte d’apathie. Et c’est pour jusqu’à en avoir ras le bol...