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Procès du putsch de septembre 2015 : Accusés (enfin) à la barre !

30 juin 2018, 09:48, par Ka

LAGUI ADAMA le sinistre : Soit très heureux pour tes amis criminels, car il est particulièrement la preuve que le Burkina de 2018 après une insurrection ou le peuple et sa jeunesse a dit que ‘’’rien ne sera plus comme avant,’’’ est en train de tourner la page des procès expéditifs et dignes des Etats d’exception.

A la connaissance du peuple souverain, des putschs supposés ou réels, le Burkina en a connu à profusion : Mais des putschs manqués qui ont donné lieu à un procès juste et équilibré comme ça se passe de nos jours, sauf oubli ou omission de notre part, l’on peut dire que le Burkina n’en a point connu.
Celui d’aujourd’hui est le premier. Sous Lamizana, des proches de Maurice Yaméogo, accusés d’avoir tenté un coup d’Etat, avaient été jugés à la sauvette et jetés en prison. Sous le capitaine Thomas Sankara, des Burkinabè accusés du même crime, après un simulacre de procès dans l’enceinte du camp Guillaume Ouédraogo, ont été fusillés au grand désarroi de leurs proches.

Mais comme je l’ai toujours dis et répéter dans mes critiques fondées sur la vérité et des vécus, la palme d’or des exécutions sommaires liées à des putsch supposés ou réels, revient au régime de l’introverti Blaise Compaoré et ses complices Diendéré Gilbert, Djibril Bassolé, Hermann Yameogo. Et celui qui était vraiment à la manoeuvre, ironie de l’histoire, est le Général Diendéré. Il peut donc se réjouir de ne pas connaître le sort que lui a réservé au commandant Lingani et au Capitaine Henri Zongo. La tenue même de ce procès, sous ce format malgré sa ruse de sauver sa tête avec des avocats aussi criminels que lui, est une avancée de notre jeune démocratie qui commence sa vraie maturité avec un régime qui tourne au diesel mais qui commence à ne pas oublier les erreurs du passé. Et celui qui doit être le premier à le reconnaître cette avancé est le Général Diendéré lui-même. Il reste à souhaiter que toutes les zones d’ombres qui l’entourent, soient élucidées. C’est en cela que l’on peut dire que l’heure de vérité a sonné.

L’on peut également affirmer que la Justice burkinabè joue aussi sa crédibilité. Et au-delà de cette institution, c’est tout l’édifice démocratique que nous sommes en train de construire, qui sera évalué. C’est pourquoi, toutes les passions, tous les ressentiments, les a priori, les tirades guerrières, les envolées lyriques et autres courtes analyses à caractère politicien et subjectif, doivent maintenant céder la place au droit, sans pour autant oublier que du fait de ce putsch a la maternelle, des vies innocentes ont été fauchées. Aujourd’hui encore, des Burkinabè portent dans leur âme et dans leur corps, des blessures qui y sont liées. Autant les présumés auteurs de ce putsch ont droit à un procès digne de ce nom, autant les victimes ont droit qu’on leur rende justice. C’est, en tout cas, à ce prix que les grandes nations soldent leurs comptes avec l’histoire. C’est à ce prix aussi que l’on peut poser les bases d’une réconciliation vraie. C’est à ce prix enfin que l’on peut arrimer notre cher pays à la démocratie, la vraie.

Surtout que ces généraux qui veulent jouer les anges pour échapper à la justice des hommes sachent qu’ils ne s’en sortiront, car il y a aussi une certitude divine qui dit que l’on récolte toujours sur terre ce que l’on a semé, malgré la miséricorde de Dieu et la foi après le pardon de Dieu. Si tu as semé la mort, attends-toi à la récolter aussi.