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Lutte contre le terrorisme au Sahel : Les vérités que l’on refuse de nous dire….

31 décembre 2021, 16:31, par Sidpawalemde Sebgo

Hum... Beaucoup d’affirmations qui ne reposent sur aucun fait. On pourrait croire que certains depuis New York ont accès aux appartements présidentiels pour rapporter ce qui s’y passe. Il ne suffit pas d’entendre une rumeur pour qu’elle soit "la vérité".

Comme je le répète souvent aux activistes anti-français, le tout n’est pas de "dénoncer" les "crimes" passés de la France ou ses actions actuelles mais de travailler à construire les nations que nous souhaitons dans nos pays malgré les volontés antagonistes, y compris celle de la France. L’esclave ne peut pas attendre de son maître qu’il l’aide à se libérer !

Vous avez un ex-empire reposant sur ses ex-colonies qui veut les conserver coûte que coûte sous sa coupe afin de rester une puissance de niveau mondial, qu’est ce qui est surprenant dans ça ? Elle travaille pour ses intérêts, et paye pour cela, comme ce que Serval et Barkhane lui coûtent en hommes et en argent.

Comme tous les peuples, français, américains, chinois, etc, c’est à nous de nous libérer, au lieu de pleurnicher et de taper du pied en croyant que cela amènera les autres à aller contre leurs propres intérêts.

La France, depuis Mitterrand, n’a jamais vraiment caché son "amitié" avec ceux que nous appelons terroristes, depuis les rebelles Touaregs jusqu’aux actuels promoteurs de l’Azawad.

Elle a pratiquement parrainé les mouvements de l’Azawad lors des négociations d’Alger, après leur avoir donné Kidal. Elle a repris à son compte le demande d’un changement de constitution au Mali en faveur du fédéralisme pour donner une quasi-indépendance à leur Azawad autour de Kidal, une sorte de Kossovo-sous-Sahel.

Plus récemment, après le sommet de Pau alors qu’on annonçait une "intensification" de la lutte contre le terrorisme et une augmentation des effectifs de Barkhane, la presse française faisait état de la nouvelle orientation donnée par le président Macron : Ne plus combattre le GSIM (Groupe de Soutien à l’islam et aux musulmans) de Iyag Ag Ghali, mais se concentrer sur l’état islamique au grand Sahara, EIGS.

Or, c’est le GSIM et ses démembrements qui endeuille le plus les états du Sahel, et qui a le sang de plusieurs soldats de Barkhane sur les mains. Et les combattants passent du GSIM à l’EIGS et vice-versa. Ce choix de Macron et donc difficile à comprendre, sauf si on se rappelle que Iyag Ag Ghali était le chef de "Ansar Dine" et avait pour second un certain Alghabass Ag Intalla.

Après la défaite suite à l’intervention française, le premier est allé créer le GSIM, et le second parti fonder le mouvement islamique de l’Azawad (MIA) devenu Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), principale force militaire de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) afin d’avoir une vitrine politique pour négocier à Alger. Son père Intalla Ag Attahir, "amenokal" chef touareg, nommé président du HCUA et secondé par ses fils Alghabass et Mohamed, soutient ouvertement le GSIM et a annoncé vouloir siéger dans un gouvernement dirigé par Iyag Ag Ghali. Les Mouvements de l’Azawad et le GSIM sont donc la face politique et la face militaire d’une même tendance ayant Kidal pour base arrière. Difficile de combattre l’un en étant ami avec l’autre...

Ce jeu d’équilibriste de la France consistant à combattre le terrorisme en épargnant certains terroristes, a eu un impact négatif sur la lutte contre le terrorisme au Sahel, même si cela n’explique pas tout. Les accords d’Alger contenaient en eux-mêmes les germes du pourrissement. Mais c’est une autre histoire.

Au Burkina, même si le terrorisme a été "importé" par le GSIM, la plupart des combattants sont des burkinabè recrutés sur place et endoctrinés selon une théorie de "l’insurrectionnel d’une minorité opprimée" (les peuhl pour ne pas les citer) teintée d’islamisme. En dehors donc du soutien en financement, formation et armement qui pourrait venir du GSIM ou de l’EIGS, c’est devenu une autre guerre .

Il faut comprendre que la France a peu d’intérêt pour "nos" terroristes par rapport à avoir la tête d’un chef de l’EIGS comme Al Saharaoui par exemple, qu’elle considère comme plus capable de susciter des attentats en France et en Europe..
Même si Barkhane semble changer de politique récemment et s’attaquer au GSIM, elle est plus encline à "chasser" la tête d’un Iyag Ag Ghali et ses lieutenants plutôt que de pourchasser nos djihadistes "locaux" au Burkina. Elle l’a dit clairement : Elle n’a pas vocation à remplacer nos soldats pour combattre les terroristes, et c’est vrai.

Voilà la triste réalité, nous ne sommes pas une priorité pour eux, ni pour leurs satellites et leurs drones non plus. Surtout qu’on a tapé notre poitrine "patriotique" pour dire qu’on ne veut pas qu’ils s’installent chez nous. Sauf peut être si des groupes passent par le Burkina pour attaquer la Cote d’Ivoire où les intérêts français sont nombreux.

Une autre réalité, c’est que se fournir en armes pour un petit pays à tendance non-alignée comme le Burkina est très difficile actuellement. Entre les sanctions votées par les uns contre les autres, les soupçons de revente et la concurrence entre grands vendeurs d’armes qui sont aussi ceux qui font la pluie et le beau temps à l’ONU, on peut se retrouver bloqué. Et je ne parle pas des délais de livraison, des autorisations de survol de territoire par un vol militaire, etc.

Il serait donc vraiment réducteur de tout ramener à une affaire d’hommes et de président. Mais la patrie ou la mort, nous vaincrons ! C’est dur, mais on va y arriver.

P.S. : Mon frère, c’est pas parce qu’on n’a pas donné le marché à votre "type" à Ouaga qu’il y a corruption. Et l’armée n’a pas vocation à communiquer sur toutes ses acquisitions...