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Affaire de Pazani : Selon le ministre Clément Sawadogo, le propriétaire légal a cédé volontairement son terrain

8 mai 2021, 21:27, par Sidpawalemde Sebgo

Hum... Cela me rappelle un certain verger à Koudougou, retiré de force à un vieil homme, parcellé et offert aux ténors du régime par le maire d’alors. On dirait que l’histoire se répète dangereusement avec certains politiciens.

Si ce monsieur ne tenait pas à son terrain, aurait-il intenté une action en justice ? Le projet qu’il avait pour ce terrain peut-il se réaliser ailleurs ? Si les occupants illégaux n’avaient pas refusé de partir malgré la décision de justice, la destruction-expulsion qu’on trouve "scandaleuse"aurait-elle été nécessaire ?

La version mal ficelée de la "cession volontaire" est-elle compatible avec les déclarations préalables du Président de l’assemblée nationale, puis la décision administrative d’expropriation forcée dont même le conseil des ministres s’est fait l’écho ? S’il avait volontairement cédé le terrain, pourquoi avait-on besoin d’un acte d’expropriation ?

Peut-on accepter que les menaces de violences prévalent sur le droit et qu’on se plie à la volonté des uns pour nier les droits des autres, quitte à vouloir le masquer par des artifices et malgré une décision de justice ?

En définitive, sous prétexte de "paix sociale", on nous montre clairement que c’est la force qui marche ici, et pas le droit, et qu’on se fout du qu’en dira-t-on. Désormais, si on a un groupe de pression derrière soi, tout est permis. Si un pasteur ou un imam a des vues sur votre parcelle, vous êtes foutu et la justice ne peut rien pour vous. N’est-ce pas un appel à se faire justice soi-même et à la violence et le retour au far-west que nos dirigeants ont ainsi inauguré ?

C’est l’injustice et l’impunité qui ont fait chuter le régime de Blaise Compaoré, et il semble que les mauvaises habitudes ont la vie dure chez certains transfuges au pouvoir actuellement.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, et dans ce cas, on n’aura pas longtemps à attendre avant que la "jurisprudence Pazani" ne rattrape ses inventeurs. Car tout le monde connait maintenant la "recette" pour s’approprier un terrain convoité : Occupation, refus de se plier à la justice et menace de violences. Et hop, pour la "paix sociale, "l’état" (est-ce vraiment l’état, ou des "amis" bien placés ?) vous attribue le terrain, et gracieusement même !

Mais peut-être y a-t-il encore quelques sages à la FAIB pour refuser ce "cadeau" empoisonné et mettre fin à ce feuilleton honteux pour tout notre pays...