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Réforme du baccalauréat : Selon le gouvernement, il n’y aura pas d’impact sur l’accès des bacheliers à l’université

18 mars 2021, 15:39, par Mahamoud Ouedraogo

B

Bonjour,
Nous pensons que la sortie du gouvernement est malheureuse et démontre l’impréparation et le caractère irresponsable de cette décision.
Tout d’abord, je suis très étonné que ce soit deux professeurs d’université hautement qualifiés qui osent commettre et/ou laisser passer une telle forfaiture.
Nous pensons que l’éducation au Burkina a des problèmes plus importants. Au lieu de s’y attaquer et proposer des mesures courageuses et constructives, nous préférons nous vautrer
dans des décisions attentatoires à la jeunesse et que je qualifierai de crime contre l’humanité. Car il n’y a pas une meilleure façon de détruire un pays que de saper les fondements de son système éducatif.
Tout simplement pour des raisons bassement pécuniaires d’indemnités ou d’une quelconque préséance, des décideurs acceptent de cautionner une telle décision afin de satisfaire les appétits de quelques uns.
Mais là, il s’agit de l’avenir de nos enfants, de la jeunesse et de celui du pays tout entier.
Ceux qui aujourd’hui, d’une manière égoïste et irresponsable prennent ces mesures et ont le culot de faire des saillies pour le justifier ne seront pas là demain pour nettoyer ce qu’ils ont détruit et n’aurons pas le courage de revendiquer la faillite que cela causera.
Ceux qui aujourd’hui veulent l’imposer à nos enfants ne l’ont pas subi et ont majoritairement leurs enfants dans d’autres cycles mieux pensés et plus organisés.
Avant de continuer je tiens à attirer l’attention que les jurys des examens du BEPC ( en fin du 1er cycle) sont présidés par des enseignants du second cycle. On s’attendrait biensûr, pour la même raison que les jurys du baccalauréat soient présidés par des enseignants du supérieur.
Nous devons noter également que certains pays voisins cités pour avoir pris et appliqué une telle décision ont un baccalauréat qui n’est pas reconnu par beaucoup d’autres pays. contrairement au Bac du Burkina.
Pour les étudiants qui sont allés fréquenter en France (un exemple parmi d’autres) après avoir réussi au Bac du Burkina recevaient leurs parchemins par l’entremise du rectorat de la ville où ils poursuivaient leurs études.
J’attendrais du gouvernement que les points essentiels soient soulevés et résolus plutôt que de botter en touche afin de ramener des sujets polémiques et destructeurs pour l’enseignement et les enseignants en semant la zizanie entre les enseignants et divisant le peuple en pour ou contre alors que le problème est ailleurs.
Nous suggérons que le gouvernement s’attèle plutôt à solutionner les problèmes suivants
1- Le financement général de l’éducation. Il est vrai que l’éducation est chère mais c’est le seul investissement digne qu’un pays peu faire pour espérer un jour à un progrès socio-économique. Comme on donne des exemples de pays voisins, osons un exemple qui marche car elle rétablit la souveraineté du pays sur l’éducation de ses enfants. Le Ghana retient une partie de la TVA pour alimenter un fond destiné à l’éducation et c’est une réussite. Alors pourquoi ne pas prendre 2 des 18% de TVA pour alimenter un tel fond. Où ramener la TVA à 20% pour que les 2% soit affecté à ce fonds.
2 La rémunération et le respect des enseignants. Nous devons attirer les meilleurs dans l’enseignement pour qu’ils s’occupent de ceux qui constituent le futur du pays. Le pauvre enseignant bouffeur de craie est celui qui nous a tous forgé. Nous devons mettre en place un système qui restaure son respect, sa dignité à la hauteur de sa tâche. Il doit également être à l’abri du besoin par un traitement salarial adapté. Pour ce faire on doit aussi parler du niveau des enseignants et des plans de carrières qui leur sont proposés.
3 La mise en œuvre d’un corps des enseignants afin d’instaurer un continum entre les professeurs des écoles ( primaire), du secondaire et de l’université
4 La création de plusieurs formations professionnelles au niveau des universités.
5 Une évaluation globale des enseignants afin de projeter des mises à niveau et des formations pour ceux qui en auront besoin afin de les affecter dans ce nouveau système.
Nous pensons que si le Gouvernement proposait à l’assemblée et au peuple une telle réforme, nous les remercierons pour un tel courage et une telle hauteur de vue.
La mesurette assassine que le gouvernement tient à appliquer est un attentat contre la jeunesse et par conséquent contre l’avenir de tout ce pays que nous chérissons tous. C’est une mesure scélérate et terroriste contre nos enfants et contre le pays.
Notre gouvernement ne pourra pas imposer à un autre pays de ne pas exiger un test d’entrée dans son université. Notre gouvernement ne pourra pas imposer aux universités et écoles de ne pas exiger un test d’entrée.
Dans les explications du Gouvernement, je n’ai rien vu qui justifie l’abandon de l’ancien système pour prendre le nouveau. En aucun moment, il ne nous dit l’avantage du nouveau sur l’ancien.
Par contre, Nous, nous voyons le désavantage du nouveau
Alors s’il vous plaît,
Arrêtez de détruire nos enfants, notre jeunesse et hypothéquer l’avenir de notre pays.
Le chantier est ailleurs et vous le savez !!
Mahamoud Ouedraogo