La 16e conférence biennale des pasteurs de l’Église de l’Alliance chrétienne (AEC) du Burkina Faso a ouvert ses portes le mardi 3 septembre 2024, au Lycée de l’Alliance Chrétienne de Kamboinsin, à Ouagadougou. Cette rencontre, qui se tient jusqu’au 7 septembre, s’articule autour du thème principal : « Réinterroger les fondements de notre vocation pastorale ». L’ouverture officielle a été marquée par une cérémonie solennelle réunissant les pasteurs des quinze districts de l’église venus des quatre coins du pays pour se ressourcer et renforcer leur engagement spirituel.
La tenue de cette 16e conférence biennale des pasteurs de l’Église de l’Alliance chrétienne (AEC) du Burkina Faso s’inscrit dans un contexte de renouvellement spirituel et de renforcement de la vocation pastorale, essentielle pour faire face aux défis actuels de l’Église et de la société. Alors que le Burkina Faso traverse une période marquée par des crises socio-économiques, des incertitudes politiques et des tensions culturelles, il est crucial pour les pasteurs de revisiter les fondements de leur vocation afin de rester fidèles à leur mission d’accompagnement spirituel et de leadership communautaire.
Cette conférence offre un espace de réflexion, de formation et de communion, permettant aux pasteurs de se ressourcer, de partager des expériences et de développer des stratégies pastorales adaptées aux besoins contemporains des fidèles. En réinterrogeant les bases de leur engagement, les pasteurs sont mieux équipés pour prêcher avec intégrité, inspirer leurs communautés et contribuer à la paix et à la cohésion sociale au sein du pays.
La reprise de la conférence biennale des pasteurs malgré les défis
La cérémonie d’ouverture a été marquée par des cantiques d’adoration et de louange adressés à l’Éternel, la lecture biblique du Psaume 46, une prière introductive, suivis des interventions du président du comité d’organisation, pasteur Jacques Kaba, du président du district de Ouagadougou, pasteur Benjamin Tamini, et du président du comité exécutif national, pasteur Job Dao.
Dans son discours de bienvenue, le président du district de Ouagadougou, le pasteur Benjamin Tamini, a d’abord rendu grâce à Dieu, reconnaissant qu’Il fait toutes choses belles en son temps. « Bien que parfois, il soit difficile de comprendre les voies de Dieu, Il sait toujours ce qu’Il fait », a-t-il affirmé. Le pasteur Tamini a également rappelé que depuis la conférence de Bobo en 2018, l’organisation de la biennale a été perturbée par des défis majeurs, notamment l’émergence de la covid-19 et de l’insécurité. Il a souligné que malgré ces obstacles, la foi et la persévérance ont permis la tenue de la présente édition.
« En cette année 2024, Dieu a ouvert les portes pour la tenue de cette conférence, malgré le contexte sécuritaire difficile », a souligné le pasteur. « Cela a exigé de nombreux sacrifices de votre part pour être présents à ce rendez-vous. En effet, la participation de plusieurs d’entre vous a été sérieusement mise à l’épreuve par la complexité des déplacements et la rareté des ressources, d’autant plus que certains pasteurs sont eux-mêmes des déplacés internes », a-t-il ajouté, reconnaissant la détermination et la résilience de tous les participants face à ces défis.
Une pensée à l’endroit des victimes des attaques terroristes
Pour sa part, le président du comité exécutif national, pasteur Job Dao, a dit avoir une pensée pieuse et formuler ses prières à l’égard des familles victimes des massacres tragiques à travers le pays. « Je pense à l’attaque la plus récente de Barsalogho, le 24 août 2024 ; aux fidèles de l’Élise de l’Alliance chrétienne, le 18 août dernier, et l’attaque de Kounla, dans le district de Nouna, dans la soirée du 27 août 2024, pour ne citer que cela. Nous voulons aussi avoir une pensée pour les serviteurs arrachés à notre affection et des pasteurs dont nous n’avons plus de leurs nouvelles », a-t-il déclaré.
Le pasteur Dao a déploré ces pertes « énormes » et ces « cas d’enlèvements », demandant à Dieu de les réconforter. Il a insisté qu’ils continueront de prier pour la consolation des familles et que les personnes disparues puissent être retrouvées. Les pasteurs présents ont exprimé leur gratitude envers Dieu pour l’opportunité de se retrouver, malgré les défis socio-politiques que traverse le Burkina Faso.
Le Dr Andrew Schaeffer, responsable de la Christian and Missionary Alliance (C&MA) au Burkina, a exprimé sa profonde préoccupation face aux temps difficiles que traverse l’Église au Burkina Faso, notamment en raison de la perte récente de plusieurs pasteurs. Il a partagé son souhait ardent de voir les serviteurs de Dieu présents à cette conférence, être encouragés et fortifiés dans leur foi et leur ministère, malgré les épreuves actuelles.
« Mon désir est que cette rencontre soit un véritable soutien pour chaque pasteur, afin de renouveler leur engagement envers l’œuvre de Dieu », a-t-il affirmé. Le Dr Schaeffer a également souligné son engagement personnel dans la prière pour le Burkina Faso et ses dirigeants, demandant que la sagesse divine les guide dans la gestion des défis complexes auxquels le pays est confronté.
Le pasteur Jacques Kaba a quant à lui, souligné que l’organisation de cette rencontre a nécessité plusieurs mois de préparation minutieuse pour atteindre ce résultat. « Nous espérons sincèrement que nous pourrons rectifier les éventuelles imperfections que vous pourriez constater. Que le Seigneur nous accorde des moments agréables et enrichissants ensemble, au nom de Jésus ! », a-t-il ajouté, tout en présentant ses excuses pour les éventuelles insuffisances de cette conférence.
Plusieurs sous-thèmes vont être abordés à cette conférence pastorale. Ces thématiques s’intitulent notamment « Plan stratégique : comprendre-adhérer-agir ensemble », « Le management de l’église locale : un défi pastoral pour le nouveau centenaire », « Pastorat et traditions africaines dans le contexte actuel burkinabè ». À cela s’ajoutent les sous-thèmes « Le pasteur et sa santé (physique, mentale) ainsi que « Le pasteur et l’utilisation des réseaux sociaux ». Des ateliers sont également au programme autour des sujets tels que « Le pasteur et sa famille », « Le pasteur et la culture personnelle », et « La contribution des épouses des pasteurs dans le ministère pastoral ».
Ces moments de communion fraternelle visent à renforcer l’unité et la solidarité entre les participants, rappelant que la vocation pastorale est avant tout un service rendu à Dieu et aux hommes.
Avec ce lancement réussi, la 16e conférence biennale des pasteurs de l’Église de l’Alliance Chrétienne du Burkina Faso s’annonce comme un temps fort de redécouverte et de renouvellement, destiné à équiper les pasteurs pour relever les défis de leur mission dans un monde en constante mutation. Les organisateurs espèrent que ces réflexions sur les fondements de la vocation pastorale permettront de renforcer l’impact des pasteurs au sein de leurs Églises et dans la société burkinabè en général.
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Hamed Nanéma
Lefaso.net
