Sœur (Sr) Joséphine Gnalo Gouba et quinze autres ont prononcé leur profession perpétuelle ce mardi 16 juillet 2024, au Noviciat de la commune rurale de Pabré. La célébration eucharistique de cette consécration a été présidée par l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, Mgr Prosper Kontiébo.
Après les vœux temporaires chaque année, le moment est venu de faire les vœux définitifs, synonyme d’un engagement à vie dans la vie religieuse. Cinq heures durant (9h à 13h) sous les tentes, sous les arbres, des centaines de personnes ont tenu à être des témoins oculaires et privilégiés de cette profession perpétuelle de seize religieuses au Noviciat de Pabré. Dans leur traditionnelle tenue (robe blanche) et devant Dieu et les hommes, Sœur Joséphine Gnalo Gouba et ses consœurs de la Congrégation des Sœurs de l’Immaculée Conception de Ouagadougou ont publiquement déclaré leur appartenance à Dieu. Elles ont prononcé haut et fort le « Oui » perpétuel à Dieu et décidé de vivre dans la « pauvreté », la « chasteté » et « l’obéissance » selon les trois conseils évangéliques.
Dans son homélie, l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, a salué l’engagement des sœurs. Il leur a exprimé sa joie de voir des religieuses engagées pour le ministère de Dieu alors que les vocations s’affirment de moins en moins. Comment comprendre les conseils évangéliques comme des valeurs et des clés du bonheur dans ce contexte, s’interroge t-il ? L’opinion publique, poursuit-il, s’interroge sur quel sens donné à la pauvreté lorsque la lutte contre la pauvreté est un chantier prioritaire du développement, de quelle chasteté parle t-on dans un monde sans pudeur, quelle obéissance quand le refus systématique, l’opposition de principe devient synonyme d’affirmation de soi ?
A travers ces questionnements, l’archevêque a levé l’équivoque sur les fondements réels des trois vœux aux nouvelles sœurs. Pour lui, la chasteté constitue le reflet de l’amour infini, un don de sa vie qui pousse à un amour profond pour Dieu et pour ses pairs. La pauvreté, explique t-il, est la reconnaissance que Dieu est vrai et unique. Elle dévient une expression de don total de soi. A l’entendre, l’obéissance quant à elle, est la responsabilité animée par une confiance réciproque. Après ce cours de pédagogie, il a exhorté les nouvelles professes à vivre pleinement leur vie religieuse. « Vivez pleinement votre offrande à Dieu », a t-il indiqué, rappelant qu’elles sont les premières à faire la profession perpétuelle après la célébration du centenaire de cette congrégation. Ce rôle de pionnière est une responsabilité pour vous, a t-il déclaré.
Leurs bagues aux doigts, symbole de leur alliance avec Dieu, les professes ont entonné l’hymne de la congrégation pour rendre grâce au seigneur. Dans son discours, Sr Joséphine Gnalo Gouba, visiblement émue comme ses consœurs, a traduit leur reconnaissance à l’évêque pour avoir accepté de présider cette messe de profession. Aux parents, elles ont salué leur indispensable engagement et accompagnement pour cette consécration.
« Je suis dans la joie, mon cœur déborde d’allégresse. C’est une grâce et un don de Dieu. Je lui rends grâce pour ces huit années qu’il m’a donné de passer auprès de cette congrégation et de m’avoir admis à prononcer mes vœux définitifs », a laissé entendre Sr Joséphine Gnalo Gouba. Contrairement à d’autres camarades qui ont quitté les rangs dans le cheminement, Sr Gnalo Gouba dit être guidée par la prière. « C’est la prière qui a renforcé ma foi. Sur une vingtaine, nous sommes une dizaine à prononcer nos vœux. C’est une grâce », s’est t-elle réjouie, donnant rendez-vous le 28 juillet 2024, à Zabré, chez elle, pour son action de grâce.
En effet, la profession perpétuelle est la déclaration publique et officielle par laquelle une femme entre dans la vie religieuse. Par cet acte, elle s’engage à vivre selon les conseils évangéliques à travers trois vœux, notamment : la chasteté, qui les engage au célibat, le vœu de pauvreté qui les engage à renoncer aux possessions matérielles et aussi à laisser la Congrégation disposer de leur personne et de leurs talents et le vœu d’obéissance qui les engage à adhérer cordialement et dans la foi aux décisions prises par leurs supérieures.
Pour rappel, Sr Joséphine Gnalo Gouba a été journaliste stagiaire à Lefaso.net.
Serge Ika Ki
Lefaso.net
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