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Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

LEFASO.NET
lundi 6 avril 2020.

 

Dans une adresse à la nation le 2 avril 2020, le chef de l’Etat burkinabè a égrené un chapelet de mesures pour accompagner ses compatriotes et les entreprises. Difficile de dire pour l’instant si cette thérapie sera suffisante, mais on peut se demander si ces engagements cadrent réellement avec les attentes des populations. Quand on est dans un pays où une grande majorité de la population baigne dans la misère, où l’insécurité alimentaire tourmente des millions de citoyens, il faut travailler à trouver des solutions à nos problèmes et éviter le copier-coller.

La plupart de ceux qui exercent dans le secteur informel disent ne pas se retrouver dans les engagements du président du Faso. Certains iront même jusqu’à dire qu’avec ces mesures, ils risquent de mourir de faim avant que le coronavirus n’ait raison d’eux. Au niveau des marchés et yaars, beaucoup n’ont pas de boutiques. Ils prennent des échantillons avec les grossistes pour vendre et se faire des bénéfices, afin de subvenir à leurs besoins.


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Face au Covid-19, Roch Kaboré aurait dû convoquer tous les acteurs pour présenter la situation du pays et demander des propositions. Il aurait aussi fallu leur demander de taire les divergences afin qu’on puisse trouver les voies et moyens pour sortir le pays de cette crise. Il fallait également consulter les instituts œuvrant dans divers domaines pour voir les mesures qui sont utiles à prendre pour tous les Burkinabè. Mais quand on regarde les propositions faites par le président du Faso, on reste sur sa faim.

Nous devrons travailler à trouver des solutions burkinabè aux problèmes burkinabè. Avant cette crise, le pays était dans une situation difficile, surtout avec la tension entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Dans cette crise que les Burkinabè traversent, il faut prendre des engagements qui touchent tous les Burkinabè.


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La réactivation des boutiques-témoins de la SONAGES, la sécurisation des stocks de produits de grande consommation et le contrôle économique renforcé des prix sur le territoire national. Telles sont, entre autres, des mesures prises dans le domaine social. Mais ils sont combien, les Burkinabè qui peuvent s’offrir un sac de vivres dans ces boutiques ? Comment feront les villageois, les paysans, les maraîchers et les gens des quartiers périphériques de nos villes ?

Le président a aussi annoncé la réduction, voire la gratuité, des factures d’eau et d’électricité. Mais au Burkina, ils sont combien à avoir de l’électricité et l’eau courante ? Il y a donc un écart entre les engagements et la réalité. On a toujours reproché à ce pouvoir certaines pratiques qui n’ont pas d’impact direct sur les populations. Mais ses défenseurs voient toujours d’un mauvais œil certains reproches. Pis, ils sont toujours prêts à tirer à boulets rouges sur ceux qui attirent l’attention des gouvernants.


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Les syndicats de la santé ont maintes fois attiré l’attention du gouvernement sur le manque de matériel dans les hôpitaux. On les a traités de tous les noms d’oiseaux. Et maintenant, face à la situation, le constat est effarant. La preuve, avant l’ouverture du laboratoire d’analyses de Ouagadougou, il n’y avait qu’un seul laboratoire capable de faire des tests de Covid-19 au Burkina. Allez-y comprendre ! Dans d’autres pays, dans la même situation, le président, en se comportant comme un père, a consulté tous les acteurs pour trouver des solutions qui répondent aux attentes des populations.

Depuis le 9 mars 2020, ce n’est pas sûr que le président connaisse la réalité de ce qui se passe à l’hôpital de Tengandogo. Certes, la ministre de la Santé joue son rôle, mais rien n’exclut que le président aille au moins voir les conditions de travail et encourager le personnel de santé.

En somme, nous devons travailler à unir les Burkinabè dans de pareilles situations, car un adage moaga dit qu’une seule main ne ramasse pas la farine.

O.I.
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 7 avril 2020 à 03:54, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    Hum... Si vous voulez qu’on écoute vos critiques et vos "interpellations", il faut dire des choses sensées. Le plus énervant, c’est qu’on n’a même pas besoin de vouloir défendre ce gouvernement (qui déconne d’ailleurs au hasard), tellement ceux qui veulent l’attaquer disent n’importe quoi.

    Revoyons quelques "critiques" prises au hasard dans la presse et les fora ces derniers jours dont certaines sont reprises dans cet "article" :

    1°) Les mesures annoncées pour la période de crise ne touchent pas tout le monde. Mais est ce que le but était de toucher tout le monde ?
    Un pays pauvre très endetté, où au moins un tiers de la population est pauvre, on n’arrive pas à les en sortir depuis 70 ans d’indépendance, et c’est à l’occasion d’une crise qui nous appauvrit encore qu’il faudrait pouvoir contenter tout le monde ???
    Réduire un peu les conséquences des mesures prises par le gouvernement qui affectent les gens, ce n’est pas contenter tout le monde. A ce rythme là, bientôt, ils vont demander d’indemniser les voleurs "impactés" par la crise !

    2°) Les paysans et maraichers péri-urbains vont faire comment ? Mais ils faisaient comment avant le coronavirus ? Qu’est ce qui a changé pour un cultivateur de maïs ou de tomates de Pabré ou de Boulmiougou avec le coronavirus ?

    3°) La réduction du prix des hydrocarbures n’était pas "opportune" (si si, ils ont dit ça !). C’était mieux d’augmenter peut être ?

    4°) La libération par grâce présidentielle d’un millier de prisonniers n’était pas "opportune". Il valait mieux selon certains les garder entassés, risquant d’être décimés par le virus, tout en interdisant les visites pour focaliser les tensions et ressentiments à l’intérieur de la prison et des parents dehors. Sachant d’ailleurs que ce n’est qu’une anticipation puisque cela se fait chaque année, des fois plusieurs fois et que la mesure, recommandée par l’ONU est appliquée un peu partout dans le monde.

    5°) Le président doit faire tout lui même : Les points de presse ; Il doit être à l’hôpital (quitte à attraper le virus !). Il doit parler à la nation régulièrement (tous les jours ?). Il doit se rendre dans les localités (les 45 chefs lieux de province ?), Il doit réunir les gens pour discuter...
    Mais franchement, est-ce l’idée que l’on se fait du travail, de l’agenda d’un Président ? C’est l’homme à tout faire du pays ? Vous pensez que la démocratie, c’est de faire ce que n’importe qui dit ? Combien de temps faudrait-il si on doit consulter tout le monde et non nos représentants connus ? Pensez vous que 20 millions de Burkinabè puissent s’entendre sur tout ? Sinon pourquoi élisons nous des gens pour nous représenter ?

    Je m’arrête là, c’est déjà trop long... Si vous voulez qu’on soutienne vos critiques, posez les bonnes questions, pas des attaques d’opposant systématique faisant feu de tout bois !

    * Pourquoi des malades sont-ils laissés à la maison ?
    * Pourquoi les agents de santés ne sont-ils pas encore formés et équipés (et motivés !) pour affronter la maladie chacun à son poste ?
    * Pourquoi ne nous explique-t-on pas le bien fondé des mesures restrictives ? Et pourquoi tombent-elles toujours par surprise ? Par exemple...

    • Le 7 avril 2020 à 12:19, par Kouda En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

      Sidpawalemdé Sebgo,
      Merci bien. Ma journée est bien gagnée avec votre post.
      C’est le propre du Burkinabè que vous avez décrit, surtout les soi-disant experts, consultants et machins. Il faut les fuir comme le coronavirus.

    • Le 7 avril 2020 à 12:20, par Dazougou En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

      Cher Sidpawalemdé,
      Vous dénoncez, avec raison parfois, les trop nombreuses choses attendues du Président du Faso. Je voudrais tout simplement vous rappeler que le même Président s’est très souvent livré à des critiques violentes et insensées de ses prédécesseurs, en particulier Blaise Compaoré. Le plus cocasse , c’est qu’il tente aujourd’hui, sans vergogne et même sans dignité, de se démarquer totalement des actes jugés négatifs de Compaoré. Ce dernier serait donc le seul comptable des "mauvais actes" commis pendant 27 ans, Malgré deux décennies de compagnonnage au sommet de l’Etat avec les nommés Salif Diallo, et Roch Kabore,.
      Aujourd’hui, la critique facile a changé de camp.
      Ayez donc la force de supporter les points de vue sur la gouvernance actuelle, même les plus farfelus .

      • Le 7 avril 2020 à 17:25, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

        @Dazougou, d’accord pour critiquer l’actuel président et les RSS !!!
        Critiquez tous leurs actes passés, présents et à venir ! Insistez sur leur(s) responsabilité(s). Chassez-les du pouvoir si vous voulez et pouvez (par les urnes de préférence).

        Seulement, s’il vous plait, évitez de prendre TOUT pour prétexte à cette critique. On parle d’une pandémie mondiale qui TUE nos parents, et on cherche d’une part à limiter les dégâts et d’autre part à en sortir.

        Écouter et lire des gens à longueur de journée parler des RSS et du MPP quand nous on parle de nouveaux contaminés et de nombre de morts nous donne l’impression que certains fêtent nos morts comme des "épines" dans le pied de Roch ! Les voir pratiquement se réjouir à chaque attaque terroriste où nous avons perdu des gens nous mets en colère !

        Alors non, on n’est pas d’accord avec ça !!!

  • Le 7 avril 2020 à 04:00, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    Ehi ! Une maladie qui existe depuis Décembre à coté, découverte à l’autre bout du monde en Chine, ko pourquoi nous (parmi les pays les moins avancés du monde) on n’a pas les laboratoires nombreux pour la détecter !!!

    Est ce qu’ils savent que leur pays ne fabrique toujours pas de simple aiguille là ? Ko "laboratoireS" ! Ils se croient au Wakanda !!! C’est film hein...

  • Le 7 avril 2020 à 08:13, par Tagrou En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    Parce que vous croyez que ces mésures ont été prises sans concertations préalables ?
    C’est à croire que vous n’êtes pas dans ce pays.
    En réalité avec les burkinabè, même si on leur donne tout cadeau, il y en aura parmi eux pour dire que "c’est bon, mais c’est pas arrivé".
    Pensez-vous réellement que le gouvernement peut satisfaire tout le monde sans que le pays ne sombre totalement ?
    Prenons ce qu’il y a déjà et essayons de nous y adapter, tout en poursuivant les réflexions pouvant permettre d’améliorer davantage les choses.
    Encore que toutes ces souffrances et contraintes peuvent rapidement prendre fin, si nous acceptons de respecter scrupuleusement les mésures barrières. Mais faites un tour au niveau des marchés et yards, vous verrez ces mêmes commerçants assis par groupes et entrain de deviser tranquillement, sans aucune protection.

  • Le 7 avril 2020 à 09:32, par nekrenoma En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    O.I, tout dans ce que vous avez avancé dans cet article est cohérent, bien dit et bien à propos.
    Le péché mignon du gouvernement est de se recroqueviller en pareille circonstance, dans sa vanité, pour prendre des mesures dont il sait qu’elles ne seront pas à la hauteur des attentes.
    Mais, j’ai comme l’impression que ce pouvoir s’est habitué à agir sans prendre en compte les besoins des bénéficiaires. C’est dire qu’il assume définitivement la fracture de gestion entre lui et son peuple. La gestion du covid-19 est venue révélée au grand jour toutes les tares du gouvernement : l’isolement, la non-considération de la population, le sectarisme et la prédation du peu de richesse du pays
    sont ces marques déposées. Il n’est pas trop tard pour bien faire. Un peu d’humilité, un appel à l’opposition, une demande d epardon, pour calmer la situation et on repart sur de bonnes bases en associant tout le monde. Le Burkinabé aime son pays et est prêt à mettre de côté son antagonisme politique pour résoudre collectivement un problème vital, avant de rembarquer dans la politique politicienne. Merci pour l’article

  • Le 7 avril 2020 à 10:56, par Ibmafrique issa mahamoud DION En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    FACE A LA SITUATION....SANITAIRE ALARMANTE
    INPOSTURE & NON INPOSTURE IL EST PRIMORDIAL DE PRENDRE LES CHOSES AU SÉRIEUX EN TENANT COMPTE DES CONSÉQUENCES PROCHES(INSUFFISANCE ALIMENTAIRE ,MANQUE DE STOCK DE SECURITÉ POUR LA POPULATION) & TENIR COMPTE D’UNE ÉVENTUELLE CRISE ÉCONOMIQUE POUVANT RESSEMBLÉ À LA CRISE ÉCONOMIQUE DE 1929.ET N’OUBLIONS PAS QUE TRÈS SOUVENT LES MÊMES COSES PROVOQUES LES MÊMES CONSÉQUENCES.
    ET C’EST EN ACCEPTANT L’EXPÉRIENCE DES AUTRES QUE NOUS DEVENONS EXPERT.
    EVITONS EFFECTIVEMENT LE COUPER COLLER SANS EXPÉRIENCE ;MAIS ACCEPTONS LE COUPER COLLÉ DE LA COMPILATION POUR PROUVER NOTRE EXPERTISE.

    IBMAFRIQUE
    Issa Mahamoud DIONou...

  • Le 7 avril 2020 à 11:58, par Jonassan En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    Un appel à l’opposition, un appel aux syndicats... Ouvertement les burkinabé ne ratent rien pour profiter de la situation à leurs avantages. Le gouvernement doit accepter la défaite maintenant que le coronavirus est là.
    Vous n’allez pas oublier politique-là, mettre de côté la lutte des classes et puis on va défendre nos vies contre le coronavirus et puis on va voir après ?

  • Le 7 avril 2020 à 23:20, par AROUNA YONABA En réponse à : Mesures sociales au Burkina Faso : Evitons le copier-coller

    A force de s’opposer au regime au pouvoir ,on finit par devenir aveugle.Si protester etait un metie’ les Burkinabe’ allaient etre tous des travailleurs.Ils sont forts dans les critiques mais rien a proposer de concret.Je trouve que le regime Compaore’ etait bien fait pour ces gens la.On entendait personne chier de la sorte sinon insulter le president.