Le gouvernement burkinabè a enfin rendu public des mesures pour faire face aux conséquences des effets néfastes du covid-19. Le président du Faso dans son allocution a annoncé la suspension de paiement des factures d’eau et d’électricités. Les personnes vulnérables des marchés et yaars bénéficieront d’accompagnement.

Des boutiques de témoin seront également réactivées. Tout cela est beau, mais il y a encore des choses à faire. Pour ce qui concerne l’électricité, les post payé n’auront pas à se faire. La nationale d’électricité n’amènera pas de facture. Mais en ce qui concerne les prépayés, rien n’est clair. Pourtant, il y a des personnes vulnérables qui en disposent.

La réactivation des boutiques de rue va aussi soulager des personnes. Mais le hic ici, même si le prix des denrées est bas, on doit quand même débrousser de l’argent. Ce que le président du Faso a oublié, c’est qu’il y a des Burkinabè même si on dit que le sac de riz coûte 1000 f, ils ne pourront pas l’acheter. Les mesures pour les entreprises, c’est juste pour qu’elles ne ferment pas. Mais pour celles dont les activités sont suspendues, que vont-elles faire de leurs employés. Pour payer des salaires, il faut qu’il y ait des entrées. Donc tous ses milliers de personnes vont se retrouver sans argent. Vont-ils se contenter seulement de boire de l’eau gratuite et rester éveiller sous la lumière ? Et s’ils tombent malades autre que du covid-19.

Comment vont-ils se soigner ?

Ce n’est pas tout, le président du Faso a aussi omis un sectaire très important. C’est l’éducation. Les élèves ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés. Les cours sont suspendus. Les temples du savoir sont fermés. Au cas où on ne maitrise pas la maladie à temps, l’année sera-t-elle déclarée blanche ? A priori les cours en ligne pourraient être une alternative. Mais jusque-là, aucune mesure dans ce sens ne pointe à l’horizon. C’est donc un gros problème qui est là. Les artistes quant à eux sont à la limite ignorés. Même si les entreprises culturelles seront accompagnées, les praticiens de l’art, techniquement, il n’y a rien pour eux.

Le président du Faso a certainement annoncé ce que l’Etat peut faire. Ne dit-on pas que la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a ? On ne peut donc « promettre des œufs à sa belle-mère alors qu’on en pont pas ». Cela est compréhensible. Les mesures sont en deçà des attentes. C’est une réalité. Mais, on doit apprendre tout de même à gérer le peu dont on dispose. Il faut une gestion rationnelle des services. Cela sous-entend qu’on ne doit pas abuser de la consommation de l’eau et de l’électricité. Il y a des gens qui sont spécialistes du gaspillage.

Sachant qu’ils ne vont pas payer, certains vont vouloir se donner un luxe qu’ils n’osaient pas faire avant. En abusant, on se condamne soit même. En solidarité avec la nation, les personnes qui sont en mesure de payer leurs factures devraient continuer à le faire de façon volontaire. On ne doit pas non plus aller acheter dans les boutiques témoins pour venir revendre à d’autres personnes. Apprenons à gérer le peu que nous avons. En attendant d’autres mesures, il faut continuer d’observer toutes les mesures d’hygiènes pour stopper la propagation. Ainsi, chacun pourra reprendre le cours normal de sa vie.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net