Pour une surprise, s’en est vraiment une. Une Espagnole qui s’investit dans le landerneau décoratif et mobilier au Faso. Entre mélange de traditions et d’innovations, Mme CaLala entend conquérir la clientèle burkinabè.
Au Burkina Faso, l’art décoratif et mobilier a un visage espagnol. Mme Calala de Boisset incarne cette figure. « Le mobilier africain est ma passion, » dit-elle. En effet, cette Espagnole a passée 25 ans de son existence sur le continent noir dont plus d’une quinzaine au Burkina. En s’investissant dans le mobilier et l’art décoratif, Mme Calala nourrit un espoir : faire quelque chose de différent, développer des choses qui n’existent pas. Et le résultat est là.
A la boutique K-lala, le mobilier traditionnel et celui moderne se confondent. Un canapé en coton, un Thermos tissé, des fauteuils type modèle Korogho qui tire sa source des fauteuils de gardien, une pièce dédiée à la sculpture africaine, des masques intégrées sous des lampes ... la beauté et l’utilitaire des objets se côtoient en permanence. Sur une surface d’environ 150m2, la boutique Calala séduit, retient l’attention des visiteurs. Pour toujours se hisser au hit-parade du mobilier africain, Mme Calala se dit pleine de projets.
Pour réussir ce pari, le mélange d’influences et l’apprentissage à travers les voyages semblent être le leitmotiv de la patronne.
Le modèle 70 est inspiré du Ghana. Aussi, des meubles et objets fabriqués en Asie inspirent les artisans de Calala, d’autant plus qu’ils sont fabriqués à partir de matériaux que l’on retrouve en Afrique. Pour Mme Calala, son ambition est de créer un service de tables décorées avec des motifs spécifiques du Burkina. Elle envisage aussi, exposé en Espagne au Salon de la décoration.
Ce travail sur l’artisanat burkinabè et africain est sous-tendu par une équipe soudée et motivée, multiculturel (Burkinabè, Français...) Le tissage, la peinture, le bronze, la fonte, la broderie sont, entre autres, les spécialités de la boutique K-Lala. On y fabrique du mobilier nouveau en se servant de l’ancien. La paille tressée sert à fabriquer des albums ou des assiettes de table en forme rectangulaire. L’art chinois ou asiatique est présent.
Des pendentifs touaregs aux lampes en passant par les tissages, c’est le savoir-faire africain qui est mis en exergue. « Je me sens une artisane intéressée par le savoir-faire africain : les tissages, les lampes, les masques, etc. », explique Mme Calala qui se définit ainsi : « Je ne me sens pas une artiste. Je fonctionne à partir de ce qui existe ».
Ainsi, une chaise se conçoit à partir de fer et de coton, un masque détourné comme pied de table. « Nous voulons mélangé les matières, cela nous fait énormément plaisir », précise Mme Calala
Elle participe régulièrement au SIAO et se dit passionnée de l’amélioration de l’intérieur des maisons. Ceci pour un meilleur cadre de vie. Et c’est donc, l’artisanat burkinabè qui gagne, qui grandit !
S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya
