Actualités :: Maison du peuple : Un bâtiment solide comme du roc
Raphael Kompaoré

S’il y a un lieu de spectacle où les gens vont avec la peur au ventre, c’est
bien la Maison du peuple. Construite dans les années soixante, cette vieille
bâtisse, selon dame rumeur, risque l’effondrement. Avec les grands
rendez-vous électoraux qui s’annoncent, plus d’un s’interroge sur la
possibilité ( en terme de résistance) de ce cadre d’abriter des manifestations
(meetings, concerts...).

Nous avons rencontré Raphaël Kompaoré, directeur
des Arts, du spectacle et de la coopération culturelle du ministère de la
Culture, des Arts et du Tourisme qui nous parle de cette bâtisse dont l’état
actuel suscite des commentaires.


"Le pays" : Comment se porte la culture au Burkina dans le domaine des Arts
et du spectacle ?

Raphaël Kompaoré, directeur des Arts, du spectacle et de la coopération
culturelle (DASC) : C’est une question pertinente, mais qui a tout de suite ses
réponses. Lorsque nous voyons aujourd’hui le foisonnement artistique tant
sur le plan de la musique, de la danse, de la chorégraphie, on se rend
compte que par le passé, ce pays n’a jamais connu une telle effervescence.
Je crois que tout est à l’honneur de notre culture qui a amorcé ce cap, et cela
interpelle tous les acteurs culturels, aussi bien de l’Administration publique
comme celle du privé à une synergie d’actions pour maintenir l’élan. Et c’est à
ce prix que notre culture connaîtra des lendemains meilleurs. Il ne faut pas se
leurrer car c’est dans le travail qu’on retrouve l’excellence.

Certains lieux de spectacle sont souffrants. L’état actuel de la maison du
peuple en est un exemple

Je peux vous affirmer sans détour que la maison du peuple demeure de nos
jours une des maisons les plus solides de notre capitale. Ce n’est pas moi qui
le dis, cela a été confirmé par une étude qui a été commanditée par le cabinet
auprès du ministère des Infrastructures. Quant à son état de flexibilité ou
d’élasticité lors des grands spectacles, (la maison du peuple bouge quand
elle est pleine de spectateurs NDLR), ça a ainsi été conçu.

Et puisque les
inquiétudes se font entendre de façon récurrente, je voudrais une fois de plus
lever l’équivoque en soulignant qu’il n’en est rien. Rassurez-vous que nous
n’irons pas exposer la vie des gens pour quelque raison que ce soit. Nous
sommes suffisamment responsables pour ne pas être vigilants sur ces
questions délicates de sécurité publique. Mieux, les techniciens soutiennent
fermement que sans cette élasticité, la maison du peuple ne tiendrait pas au
regard de son gabarit.

Dans l’optique de remettre la maison à neuf, l’Etat va
injecter près de 500 millions pour sa réfection et sa climatisation. C’est une
preuve que cette maison est toujours en état. Autrement, on n’allait pas
s’engager à une telle hauteur. Dites-vous aussi que c’est la seule salle de
spectacle digne de ce nom à Ouagadougou, et nous n’avons aucune raison
de ne pas la protéger pour le bonheur de nos artistes et de notre culture.

A quand exactement le démarrage des travaux de cette réfection ?

C’est pour bientôt, car l’appel d’offres a été lancé et les marchés ont été
attribués. Les travaux sont prévus pour durer quatre mois. Autrement dit, le
processus est enclenché.

En attendant sa réfection, pourquoi ne pas mieux l’entretenir ? On y voit de
nos jours par exemple des toilettes non fonctionnelles ?

Le ministère de tutelle consent beaucoup d’efforts pour l’entretien de cette
maison. Nous avons récemment investi pour refaire les toilettes dont vous
parlez. Aujourd’hui, ces toilettes présentent un beau visage. C’est vrai qu’il y a
des toilettes qui ne sont pas fonctionnelles comme vous en faites cas, mais
nous pensons que dans le cadre des réfections en vue, nous résoudrons tous
ces problèmes.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que la maison du peuple serait mieux
gérée et entretenue si elle était entre les mains du privé ?

Privatiser la maison du peuple... (hésitations) De toutes les façons, des voix
mieux autorisées pourraient se prononcer sur la question , mais ce que je
peux constater, c’est que dans tous les pays du monde, il y a des
infrastructures de ce genre que l’Etat ou des collectivités gèrent. Cela permet
de gérer au mieux la promotion des artistes. Si nous privatisons toutes les
salles de spectacles, nous courrons une catastrophe du fait d’une éventuelle
inaccessibilité en matière de coût locatif.

De nos jours, on remarque de plus en plus des hangars et autres stands qui
se dressent dans la cour de cette bâtisse, entraînant un encombrement des
espaces.

La maison du peuple est quand même assez aérée. Il y a un cadre convivial
qui a été créé pour que les gens puissent facilement se restaurer ou se
rafraîchir.

Il y a tout de même un grand hangar à l’entrée de cette maison

Oui, c’est pour les raisons que je viens de mentionner. C’est suite à une
demande qui a été entreprise par SODIBO, que ce cadre a été créé pour
renforcer les structures déjà existantes. Je ne voudrais pas faire la publicité
de ce cadre, mais les gens trouveront que c’est un lieu très propice aux
rencontres. C’est un des rares restaurants-bars climatisés de Ouagadougou.

Un appel particulier ?

Je voudrais inviter les usagers de la maison du peuple à un meilleur
comportement, notamment sur le plan hygiénique, vis-à-vis des lieux de
spectacles. On y jette pêle-mêle des sachets d’eau, des papiers, des
emballages etc., qui ne font que compliquer la tâche des agents chargés de
l’entretien. Les gens doivent nous aider à garder ces lieux sains et propres.

Propos recueillis par Armel ILBOUDO (stagiaire)

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