Actualités :: Côte d’Ivoire : La quadrature du cercle

A un mois du 30 octobre, date de la fin du mandat du président de la Côte d’Ivoire, Laurent Koudou Gbagbo, et après les échecs de toutes les négociations sur un retour de la paix dans ce pays, le chef de l’Etat ivoirien laisse tomber le masque en refusant toute négociation sur la transition la paix en Côte d’Ivoire. Que reste-t-il sinon le pire.

Apparemment l’on ne s’achemine pas vers une « transition des braves » en Côte d’Ivoire. Pas plus tard que le mardi 20 septembre 2005, le président Koudou Laurent Gbagbo affirme qu’il n’y aura plus de négociations ni avec les rebelles ni avec l’opposition politique. Ce radicalisme du chef de l’Etat ivoirien ne surprend guère dans le principe même si cela conduit son pays un peu plus vers le chaos. Laurent Gbagbo avait du reste montrer les couleurs dans une lettre datée du 17 septembre dernier adressée au secrétaire général de l’ONU.

Une lettre qui fait suite à la publication d’un communiqué de presse émanant de la mission permanente d’observation de l’Union africaine auprès des Nations unies intitulé « communiqué de la 38e réunion (NDLR du 14 septembre 2005) du Conseil de paix et de sécurité. Ce communiqué souligne entre autre « la nécessité de réexaminer la situation en Côte d’Ivoire avant le 30 octobre 2005 et demande à la CEDEAO de faire une évaluation et de soumettre un rapport au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui prendra les décisions ».

En réaction à cette prise de position de cette instance le numéro un ivoirien exprime à Kofi Annan, son « rejet par avance d’une saisine de la CEDEAO sur la Côte d’Ivoire en raison de l’implication directe de certains pays membres de cette organisation dans le conflit ivoirien ». Un échec de cette organisation sous régionale qui a abouti à Linas-Marcoussis, rappelle-t-il à Kofi Annan.

Par conséquent, toute nouvelle reprise en main du dossier ivoirien par la CEDEAO constitue à ses yeux un retour en arrière et une menace très grave pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire. « Par ailleurs, je considère que nous sommes à la fin du processus entamé à Linas-Marcoussis et j’ai, en ce qui me concerne, honoré tous mes engagements.

Le médiateur (NDLR : Thabo MBeki) a présenté un rapport au Conseil de sécurité des Nations unies, le 31 août 2005. Il revient donc à l’Organisation des Nations unies, qui est engagée en Côte d’Ivoire à tous les niveaux, de prendre ses responsabilités pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire, conformément aux accords de Prétoria », écrit Koudou Laurent Gbagbo.

Il justifie également la mise à l’écart de la CEDEAO par le fait que certains chefs d’Etat membres reçoivent les rebelles. Des chefs d’Etat qu’il a qualifiés au cours d’une cérémonie le 19 septembre dans un village « de faux amis de la Côte d’Ivoire ». Dans la même lancée il a rejeté la transition tant appelée par ses opposants. « Transition d’où vient ce mot ? Mon rôle n’est pas d’appliquer les rêves des gens.

Mon rôle, c’est d’appliquer la constitution. Je n’aime pas les arrangements. En 1990, j’étais dans l’opposition (...), j’ai dit en présence, du président Houphouët Boigny qu’on ne fera aucune conférence nationale. On a une constitution qu’il faut appliquer. J’ai refusé en 1990, je le refuse en 2005. On ne peut pas donner le pays à quelqu’un qui n’a aucune légitimité ». Gbagbo tombe même dans l’auto-culte de la personnalité en affirmant que « le pays est trop important pour le donner à n’importe qui » non sans inviter ses adversaires à la négociation à Yamoussoukro sur de nouvelles dates de l’élection présidentielle.

Des adversaires que « le général » Charles Blé Goudé a qualifiés de « virgules » lors d’une cérémonie d’investiture à Bouaflé le 18 septembre dernier. Cette contradiction dans le discours des hommes du pouvoir ivoirien n’augure manifestement rien de bon, surtout à quelques encablures de la fin légale du mandat du président Laurent Gbagbo. Mais comme le disait si bien un confrère ivoirien du journal « Le nouveau Réveil », cela fait partie du dada politique de Laurent Gbagbo : dire « non » pour dire « ouï ».

Alassane NEYA
(Stagiaire)

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