Actualités :: Hospitalisation de Chirac : A l’épreuve des appétits

Après son problème auditif, évoqué à une époque donnée, le président français Jacques Chirac séjourne depuis la nuit du 2 septembre 2005 à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris pour « un petit accident vasculaire ayant entraîné un léger trouble de la vision, qui devrait disparaître en quelques jours », selon un communiqué émanant dudit établissement.

Depuis lors, les informations sur l’état de santé sont pesées et soupesées par l’entourage du président français et cela a suscité samedi et dimanche derniers un appel à la « transparence » concernant la santé du premier secrétaire du PS (Parti socialiste), François Hollande, et du président de l’UDF, François Bayrou. En effet, les Français se rappellent la maladie cachée de Georges Pompidou, élu en 1969 et décédé en avril 1974 des suites d’un cancer révélé seulement après sa mort ; des promesses de publication régulière d’un bulletin de santé, jamais tenues par Valéry Giscard d’Estaing ; et des mensonges de François Mitterrand dans des faux bulletins de santé, suscitant à nouveau les présents débats qui ont - il faut le dire - touché aussi à l’intimité.

Mais entre les justifications des médecins de l’hôpital militaire, qui tenaient à s’assurer du caractère non évolutif et sans complication de l’accident vasculaire de leur malade avant de se prononcer, et le show des rivalités entre le Premier ministre Dominique de Villepin et le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, par ailleurs président du l’UMP, la cacophonie était perceptible.

Bien que De Villepin refuse « la politique de rivalités » et prône plutôt la complémentarité avec son adversaire intime, Sarkozy, il a fallu juste un « petit accident vasculaire de Chirac » pour que ces deux personnalités oublient cette notion de complémentarité et, pire, le patient de gros calibre du Val-de-Grâce. La première attaque est venue du Sarkozy prétendant au trône de Jacques Chirac au terme de son quinquennat en avril 2007. Ce dernier apostrophera le chef du gouvernement en ces termes : « Votre présence n’est pas justifiée », alors que De Villepin avait manifesté son intention de participer au bureau « des Jeunes populaires » de l’UMP (Union pour une majorité populaire).

Avec l’affirmation d’autorité du président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, c’était parti pour une crispation de l’ambiance entre les deux hommes. La revanche de Dominique de Villepin, qui dit qu’il n’a pas d’ambition présidentielle, ne se fera pas attendre puisque c’est en présence de milliers de militants criant à tue-tête « Sarko président », que ce dernier apprendra la nouvelle de l’hospitalisation du président français au téléphone ; et suivra peu de temps après l’annonce officielle de la nouvelle aux Français au petit écran.

Celui qui se voit déjà l’héritier de l’Elysée n’aurait alors pas pu contenir son énervement, car pris à défaut d’information. C’est donc dire que la rivalité entre les deux hommes n’est pas près de s’estomper et en toile de fond, c’est l’après Chirac qui se prépare déjà. Le Premier ministre, qui doit en principe présider, « à titre exceptionnel », le Conseil des ministres aujourd’hui dans ses bureaux à Matignon pourrait se targuer déjà d’avoir géré, ne serait-ce que pendant quelques jours, la France avant son rival.

Mais au-delà de toutes ces empoignades verbales, celui qui est plus que conforté dans son envie folle d’occuper l’Elysée est sans conteste « Sarko », qui pense que les problèmes de santé du président de la République pourraient fort bien le dissuader de rebeloter à la fin du présent quinquennat. Ce qui veut dire que même s’il ne se moque pas ouvertement des ennuis de santé de Chirac, il a le moral plus que gonflé à bloc, car à cette allure, le président actuel risque de prendre sa retraite politique en 2007, peut-être même avant.

Mais pour l’heure, l’épreuve des appétits, à laquelle se livrent Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy pour hausser chacun sa cote de popularité ou imposer son leadership, est révélatrice des enjeux électoraux de 2007. En tout cas, pour rien au monde, Sarkozy n’entendra ne pas être candidat, car pour lui, l’Elysée est à portée de main. Mais d’ici à 2007, bien de choses peuvent se passer.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

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