Et de deux ! La traversée du désert semble bel et bien terminée pour les Etalons qui viennent de signer leur seconde victoire en deux sorties face aux Bafana-Bafana (les garçons) de l’Afrique du Sud. Cette victoire acquise de fort belle manière achève de convaincre ceux qui doutaient encore de la valeur intrinsèque de nos Etalons quoique rajeunis à 80%.
Du reste, avant le match contre l’Afrique du Sud, le maire de Kumasi (Ghana), venu à la tête de 150 supporters encourager le Onze national burkinabè, disait avoir confiance dans les Etalons qui ont, selon lui, un volume de jeu et une marge de progression importante. Il pronostiquait d’ailleurs un score de 3-1 en faveur des nôtres et invitait les Burkinabè à croire en leur équipe qui sera d’après lui à Egypte 2006.
Certes, nul n’est prophète chez soi mais les Etalons, eux-mêmes avaient-ils réellement foi en leurs potentialités ?
Profondément humiliés après leur campagne tunisienne, les Etalons ne s’étaient plus fait, véritablement, une raison de gagner, de remporter des victoires. Le moral n’y était plus même après un bon début face au Ghana et plus tard, une victoire devant l’Ouganda. La passe de deux n’arrivait pas. Ceci explique-t-il cela ? La crise de confiance avec le peuple assoiffé de victoires s’accentua à tel point que l’on commença à douter même de l’intérêt réel du recrutement du coach, Bernard Simondi.
Plus rien ne marchait maintenant dans la maison Etalons. "Si ce n’est guère toi, c’est donc ton frère...", disait-on dans la fable du loup et l’agneau de La Fontaine. On évoqua même la poisse supposée de l’équipe fédérale dirigée par Seydou Diakité. Même la presse sportive s’en mêlera. "La victoire SVP", lira-t-on même à la veille de cette sortie.
Tout y passera ; oubliant que ce n’était qu’un jeu et que mieux, la défaite d’aujourd’hui prépare la victoire de demain. Aujourd’hui, on rit tandis que le doute s’installe dans d’autres camps... C’est la loi du sport. Et puisqu’il n’y a pas deux sans trois, l’Ouganda peut se le tenir pour dit.
Ce qui suppose que les nôtres continuent le travail entamé surtout au plan psychologique car bien souvent c’est le mental qui manque le plus. Pour cela, ils devront sentir que le peuple a pardonné, oublié et est derrière son équipe pour que notre part du chemin qui mène vers Le Caire soit parcouru aisément.
La chance fera le reste !
Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr )
Sidwaya
