Sous la présidence du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, il s’est tenu, le vendredi 29 juillet 2005 à Ouagadougou, un atelier de capitalisation du Programme de soutien aux initiatives culturelles décentralisées (PSIC). Un programme dont la fin a suscité des inquiétudes chez les artistes.
Le Programme de soutien aux initiatives culturelles décentralisées (PSIC) a été mis en place en février 2000. Ceci, afin d’œuvrer à un développement culturel durable en soutenant davantage les initiatives culturelles émanant d’acteurs indépendants. Après cinq ans et demi d’activités, et avant de procéder à sa clôture, il importe de s’interroger sur ses résultats et impacts.
D’où l’organisation d’un atelier de capitalisation du PSIC, le vendredi 29 juillet 2005. L’atelier a permis de mettre en exergue les acquis du programme afin de faciliter leur appropriation par les responsables de l’administration culturelle et les acteurs culturels majeurs. Il s’est agi, par ailleurs, d’interpeller les acteurs culturels et décideurs sur les "importants chantiers" ouverts qu’il faudrait nécessairement poursuivre et achever.
Les participants se sont imprégnés de la synthèse du rapport du PSIC et y ont fait des amendements.
Tout en saluant la qualité du rapport et l’organisation de l’atelier dont les objectifs sont "nobles", les participants ont suggéré à la coordination du PSIC, de mentionner les difficultés et contraintes vécues par le programme afin qu’elles servent aux programmes à venir. Par ailleurs, ils ont proposé de rendre les données disponibles sur des supports accessibles, de compléter la liste des personnes et structures partenaires avec leurs contacts et adresses.
Les participants ayant en majorité manifesté leurs inquiétudes par rapport à la fin du PSIC et son incidence sur les initiatives culturelles ont fait des recommandations. Il s’agit de la mise en place rapide d’un mécanisme national de soutien aux initiatives ouvert à plusieurs partenaires et prenant en compte l’appui institutionnel. Il y a également l’organisation d’une souscription nationale pour soutenir les activités culturelles...
Par rapport au statut de l’artiste et à l’organisation des acteurs culturels, ils ont souhaité que les structures partenaires de ceux-ci, développent des actions de lobbying au niveau du gouvernement, du Conseil économique et social, de l’Assemblée nationale... Par rapport aux acteurs et initiatives culturelles des régions, il a été recommandé aux décideurs locaux (gouverneurs, maires...) la prise en compte de la dimension culturelle du développement à travers leurs budgets et actions...
212 projets soutenus
En matière d’appui aux initiatives culturelles, 212 projets ont été soutenus pour une enveloppe d’un milliard quatre cent millions (1. 400. 000. 000) de F CFA environ. Au-delà de ces chiffres, dira le ministre chargé de la Culture, Mahamoudou Ouédraogo, il y a "tout un ensemble d’activités que le PSIC a développées et qui contribuent à rendre plus visibles les potentialités du secteur, au renforcement des capacités des acteurs culturels, à leur organisation et structuration". Aussi peut-on se réjouir de la mise en place des structures faîtières dans les principales filières artistiques et culturelles sans oublier la coalition nationale pour la diversité culturelle...
Face à ces résultats jugés "satisfaisants" les artistes ont manifesté leur inquiétude par rapport à "la fin du programme" et son incidence sur les initiatives culturelles. Mahamoudou Ouédraogo les a rassurés en ces termes : "Je suis parfaitement à l’aise pour vous informer que le gouvernement ne saurait laisser les choses en si bon chemin. D’ores et déjà des dispositions sont prises pour soutenir concrètement la mise en place du cadre national de concertation des artistes et de la mutuelle de santé qui sont en gestation..."
A l’union européenne, partenaire financier du PSIC, M. Ouédraogo a dit merci pour l’intérêt accordé au secteur culturel.
Aïssata BANGRE
Sidwaya
