Du 11 au 12 octobre 2018 se tient, au ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants, un atelier de mise en œuvre des recommandations de l’Assemblée nationale sur la situation sécuritaire. Ces recommandations avaient été adoptées en session extraordinaire tenue, du 12 au 24 septembre 2018, après audition de plusieurs membres du gouvernement. C’est dans ce contexte de crise sécuritaire préoccupante que le ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda ; le chef d’Etat-major général des armées, général Oumarou Sadou ; et leurs ouailles entendent se pencher sur ces recommandations afin de « renforcer les capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité ».
Dès l’entame de la cérémonie, Jean-Claude Bouda dit avoir une pensée pieuse pour ceux qui sont tombés sur les champs d’honneur pour la défense de la patrie. Puis, il a invité les participants, notamment ceux venus des garnisons extérieures, à mener « des débats francs et fructueux et sans tabou sur chacune de ces recommandations, pour qu’au sortir des travaux, nous soyons fixés sur les conditions de leur exécution ».
Il n’a pas manqué de préciser que la mise en œuvre de ces recommandations incombe à son département. Par ailleurs, il a invité les officiers présents à fournir des efforts pour réussir la mise en œuvre et à proposer d’autres recommandations qu’ils jugeraient opportunes au regard du contexte sécuritaire, afin de nourrir la réflexion.
Ainsi donc, il considère cet atelier comme un cadre de travail duquel sortiront des propositions concrètes à même d’endiguer le fléau terroriste.
Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net
Les 14 recommandations de l’Assemblée nationale
1. Accélérer la relecture de la loi sur la politique nationale de défense et les réformes de l’armée ;
2. Adopter un plan d’urgence de soutien aux armées prenant en compte les motivations, les renseignements et un recrutement exceptionnel massif et rapide d’un contingent en 2018 ;
3. Accélérer l’application de la loi n°062-2015/CNT portant statut de pupille de la nation afin de rendre plus efficaces les mécanismes de prise en charge des victimes et leurs familles ;
4. Appliquer les dispositions de la loi de programmation militaire et en assurer le respect par la mise en œuvre effective de la programmation budgétaire annuelles ;
5. Renforcer le dispositif de défense et de sécurité le long des frontières ;
6. Réintroduire la formation militaire dans le Service national de développement ;
7. Mettre en place un organe autonome doté d’une personnalité morale et d’une autonomie financière pour gérer le Plan d’urgence pour le sahel (PUS) pour une meilleure coordination des actions. Cet organe aura un siège au Sahel. En outre, étendre le plan d’Urgence aux différentes zones touchées.
8. Opérationnaliser l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM) ;
9. Mobiliser des ressources exceptionnelles pour le financement des mesures d’urgences à travers entres autres :
a. Un élargissement de l’assiette fiscale ;
b. Un appel à souscription populaire pour soutenir l’effort de lutte contre le terrorisme et l’insécurité ;
c. Une initiation des Travaux d’intérêt commun (TIC) pour clôturer les brigades de gendarmerie et les commissariats de police ;
10. Relire la loi n°032-2003/AN du 31 juillet 2003 sur la police de proximité afin d’encadrer les Initiatives locales de sécurité (ILS) notamment les Koglwéogo, les Dozos et les Rougas ;
11. Mettre à contribution les autorités coutumières et religieuses dans la lutte contre les prêches radicaux et l’extrémisme violent ;
12. Relire le décret portant évacuation sanitaire des malades afin d’instaurer un régime dérogatoire à la procédure classique en ce qui concerne les FDS blessés sur le théâtre des opérations ;
13. Mettre en place des mécanismes de protection des fonctionnaires et des élus locaux dans les zones touchées ;
14. L’Assemblée nationale prendra des mesures nécessaires pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations ci-dessus.
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