ActualitésDOSSIERS :: Terrorisme dans les pays du Sahel : « Une gouvernance désormais hypothéquée (...)

Le WANEP (West Africa Network for Peace Bulding) vient de produire un rapport thématique spécial, dans le cadre de son Programme d’alerte précoce (WARN). Ce document présente des analyses et des interprétations spécifiques axées sur la démocratie et la gouvernance. Il analyse aussi les attaques terroristes survenues dans la période de janvier à juin 2018 au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

« États du Sahel : une gouvernance désormais hypothéquée ? », c’est le titre du rapport thématique 2018 de l’organisme West Africa Network for Peace Bulding (WANEP). Ce document est élaboré dans le cadre du Programme d’alerte précoce de l’organisation. Il ressort que des infrastructures stratégiques sont dans la ligne de mire du terrorisme au Burkina Faso, au Mali, au Niger… Dans ces pays, des attaques ciblées visent des infrastructures administratives.

Le rapport attribue la responsabilité de cette situation aussi bien aux terroristes qu’aux gouvernements et aux populations. Il estime que la partie nord de la plupart des États du Sahel a un développement économique et social à la traîne par rapport au reste du pays.
Le rapport révèle que des jeunes sont enrôlés de gré ou de force dans le terrorisme. Ils sèment la mort et la désolation dans leur propre communauté qu’ils considèrent désormais comme complice des États par leur inaction ou suivisme. Il y a une inquiétude car, selon le rapport, il y a une sorte d’inculcation de la violence à la jeune génération. Cette crainte se justifie par l’absence de service d’éducation formelle.

Les victimes de cette guerre asymétrique se comptent dans toutes les couches de la société. Des pères de famille y perdent la vie suite aux assassinats perpétrés par les groupes terroristes ou lors des attaques de tous ordres. Il ressort également que le terrorisme est un facteur accélérateur de la paupérisation des populations.
Ce rapport note que « la sécurité de l’être humain n’est pas une question d’armes, c’est une question de vie et de dignité » qui passe obligatoirement « par l’économie, la nourriture, la santé, l’environnement, la sécurité politique... ». « Le combat contre le terrorisme doit être aussi une guerre menée contre le dénuement, la discrimination et le désespoir », lit-on.

Pour cela, il y a des suggestions à l’endroit des acteurs. Au gouvernement et à ses partenaires, le rapport suggère d’œuvrer pour une « gouvernance vertueuse, porteuse de prospérité pour tous et surtout pour les populations défavorisées ». Ils doivent, au niveau structurel, accroître les investissements dans les secteurs sociaux, notamment la santé, l’éducation, les infrastructures routières dans toutes les régions des pays concernés ; multiplier des programmes locaux de développement pour la fixation des jeunes dans leurs terroirs en leur offrant des opportunités d’emplois.

Au niveau opérationnel, ils doivent doter les forces de défense et de sécurité de moyens adéquats notamment humains, technologiques et logistiques ; renforcer le secteur du renseignement, apporter l’assistance humanitaire et psycho-sociale conséquente aux populations déplacées.
Aux populations, il s’agit de renforcer la vigilance et d’adopter une culture d’alerte en intégrant les questions sécuritaires dans les comportements quotidiens surtout lors des grands rassemblements, dans les lieux de culte, les marchés, les hôtels, les restaurants-bars ; éviter la stigmatisation et les amalgames entre certains groupes ethniques et les groupes terroristes, etc.

Face aux messages de haine et extrémistes prêchés par les terroristes, le rapport préconise que les acteurs de la société civile opposent des messages de paix et de cohésion en rappelant le « vivre-ensemble » séculaire qui caractérise leurs pays.

Aux plans sous-régional et international, il s’agit d’œuvrer pour le renforcement de la collaboration entre les différentes forces de défense et de sécurité des États du Sahel. Le WANEP reste convaincu que « la création de sociétés ouvertes, équitables, inclusives et pluralistes, fondées sur le plein respect des droits de l’homme et des opportunités économiques pour tous, représente l’alternative la plus tangible et la plus significative à l’extrémisme violent ».

Dimitri Ouédraogo
Lefaso.net

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