ActualitésDOSSIERS :: Instabilité dans le nord Mali : Bref cours d’histoire avec Bassolma (...)

Il raffole des dates et des chiffres quand il s’agit de tacler le gouvernement et le rappeler à l’ordre pour non-respect de ses engagements, même si il doit brandir ses preuves (huile, sel, arachides, haricot, sucre) cachées dans les poches de sa veste (Voire l’émission « Grand déballage » sur la chaine Burkina Info). Le 19 avril dernier, alors qu’il réagissait au discours sur la situation de la Nation du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, c’est un Bassolma Bazié, offensif, qui a fait un petit cours d’histoire sur l’origine de l’instabilité au Mali voisin.

Selon Bassolma Bazié, le mouvement syndical a attiré l’attention des autorités burkinabè, depuis 2012, sur la situation au Nord Mali, mais a toujours été traité de tous les noms d’oiseaux. Pour lui, l’instabilité que vit le nord du Mali ne date pas de maintenant mais de 1952. « Il y a eu une mission de l’Assemblée de l’Union française, raconte-t-il, sur cette zone qui est vachement riche en matières premières. Heureusement que Modibo Kéita et l’opposition malienne se sont réunis et ont dit qu’il n’était pas question de venir s’installer pour ré-exploiter les ressources du pays. »

Face au refus des autorités maliennes de se laisser gruger, la France, toujours selon le SG de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), a fait voter la loi française n°57-27 du 10 janvier 1957 portant création d’une Organisation commune des régions sahariennes (OCRS). L’objet de cette organisation, selon la loi disponible ici (https://www.legifrance.gouv.fr) est « la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la république française et à la gestion de laquelle participent l’Algérie, la Mauritanie, le Soudan, le Niger et le Tchad ». Et l’article 3 indique que l’une des missions de l’OCRS sur le plan économique et social est de « susciter l’installation d’industries extractives et de transformation, et de créer, lorsque les conditions le permettent, des ensembles industriels ».

Cette même zone malienne, à en croire Bassolma Bazié, deviendra plus tard l’AZAWAD. « Quand ils sont revenus, ils ont fabriqué le Mouvement national de libération de l’AZAWAD (MNLA en 1963). Comment comprendre que vous voulez sauver un pays, vous combattez les terroristes jusqu’à Kidal et vous dites que les rebelles qui y sont ne sont pas des djihadistes et qu’il faut négocier avec eux ? », s’interroge M. Bazié. Et de poursuivre « Vous pensez que la France va venir verser ses militaires dans une zone parce qu’elle aime les beaux yeux des Burkinabè ou des Maliens ? ».

« Le système qui nous dirige n’est pas un système d’émotion, de sentiment. C’est un système de l’exploitation de l’homme par l’homme. La guerre est un moyen pour pouvoir mieux exploiter. Le BUMIGEB vient de dire que nous avons des traces de pétrole et de diamant au Burkina. Pourtant, pendant des dizaines d’années, on a caché les données géologiques pour dire qu’il n’y a rien dans le sous-sol burkinabè. Si ces pays (les Occidentaux, ndlr) étaient là pour défendre la justice, ils n’allaient pas bombarder la Syrie, la Libye, l’Iraq. C’est le même mensonge qu’ils vont utiliser pour saccager notre zone », prédit le SG CGT-B, qui rappelons-le, a toujours eu une position tranchée sur la présence des bases militaires étrangères dans la sous-région.

« Quand vous parlez, les gens vous demandent si vous n’avez pas peur de mourir. Il y a deux façons de mourir : il y a la mort matérielle qui est la mort de la chair. Elle vaut mieux que la mort morale. Quand vous êtes complices du mal et que vous ne le dénoncez pas, c’est que vous êtes aussi acteur », a conclu Bassolma Bazié, qui dit s’inquiéter aujourd’hui de la démission ou de la compromission des intellectuels burkinabè.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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