ActualitésDOSSIERS :: Sécurité : Et si on y mettait un peu (plus) de sérieux ?

Il est révolu ce temps où le Burkina Faso était dans l’œil du cyclone, protégé comme un œuf de Pâques. Aujourd’hui, le pays dandine sous la furie des terroristes prêts à ne laisser aucun régime quitter le pouvoir, immaculé. La récente attaque perpétrée contre l’Etat-major général des Armées et qui a drainé une énième fois du monde au cimetière municipal de Gounghin vient remettre à l’ordre du jour la question de la sécurité des institutions, mais aussi la vigilance des forces de sécurité. A défaut de déjouer toutes les attaques à l’avenir, il est temps de minimiser les risques et de faire passer l’envie à ces « fous » de jouer avec les nerfs des Burkinabè.

Les condamnations n’y feront rien, les décorations à titre posthume non plus : l’hydre terroriste aura toujours le Burkina Faso dans son viseur. Même les « potions » concoctées au cours du forum national sur la sécurité ne seront d’aucune utilité contre ces monstres tant qu’elles sommeilleront dans les tiroirs des ministères et seront brandies à l’approche des élections. Ce n’est pas faire preuve de pessimisme que d’y penser. Le qualificatif sceptique serait plus indiqué. En repensant aux attaques terroristes, depuis Samorogouan, en octobre 2015, jusqu’à Ouagadougou, le 2 mars 2018, l’on se demande si l’armée a véritablement « tiré les enseignements nécessaires » comme, le rassurait le Général de Brigade, Pingrennoma Zagré, en octobre 2016 juste après l’attaque d’Intagom qui a fait quatre victimes côté militaires. Certes des mesures ont été prises, des patrouilles ont été accentuées, les hommes sont « mieux » équipés, mais les autorités militaires et politiques peuvent mieux faire. Et ils le doivent.

Sécuriser les soldats du feu

S’il y a bien un Burkinabè qui est prêt à « sauver ou périr », c’est bien le Sapeur-pompier. En septembre 2015, alors que les kalachnikovs crépitaient à Ouagadougou, ils étaient dans les rues pour porter secours aux résistants atteints par les balles assassines de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Leur ambulance a même été prise pour cible aux alentours du stade Joseph Issoufou Conombo (ex-stade municipal) par les putschistes. Fort heureusement, aucune victime n’a été enregistrée dans le corps des sapeurs-pompiers. Ça, c’était en 2015. Nous sommes en 2018. L’Etat-major de la Gendarmerie nationale, la Base aérienne, la Police nationale n’ont pas attendu que la capitale soit « giflée » une troisième fois avant de se fondre derrière du barbelé, du sable et des blindés.

Que diantre attendent les premiers responsables de la Brigade nationale de sapeurs-pompiers (BNSP) pour sécuriser les casernes. Il est rare de voir une sentinelle faire le guet, arme au poing devant ces lieux vulnérables. La BNSP est compétente en matière de protection civile et les sapeurs-pompiers devraient savoir que le danger est omniprésent. La nouvelle menace exige une vigilance à 360° de tous les « boys », qu’ils soient militaires ou paramilitaires. La sécurité est non négociable et même s’il faut détacher deux ou trois bidasses pour sécuriser les soldats du feu, il faut le faire car avec « une seule lance on n‘abat pas l’éléphant ».

Autre mesure à prendre pour permettre à nos hommes d’être toujours aux aguets, c’est de sanctionner tous ceux qui utilisent leurs téléphones portables pendant la garde. Il n’est pas rare de voir des hommes en tenue, autour des édifices qu’ils sont censés protéger, dégainer leur téléphone et commencer à le bidouiller comme des geeks. Allez savoir ce qu’ils font ? SMS, internet ou réseaux sociaux. Certes, il arrive de vouloir prendre les nouvelles des enfants et de madame, mais cela ne doit pas être une habitude de toujours tripoter son smartphone. Les hommes sur le terrain doivent prendre conscience que le téléphone n’est pas un jouet et ne doit être utilisé qu’en cas d’urgence. Quant à la hiérarchie, elle doit miser sur la sensibilisation, encore et encore. Et si la négligence persiste, il faudra alors sévir. Il y va de la sécurité de tous. Car comme le disait l’acteur français, Patrick Louis Richard, « C’est quand tout va bien que la vigilance doit être maximale ».

Depuis la recrudescence des actes terroristes, les principales routes du pays sont contrôlées à l’entrée des villes par les forces de sécurité. Un travail lassant sous cette canicule pour ces hommes qui doivent vérifier l’identité des passagers des véhicules qui entrent et sortent des principales villes. Il n’est pas rare de voir un véhicule d’une compagnie de transport stationner 15 minutes voire plus, à cause de certains voyageurs sans papiers d’identité. De quoi provoquer le courroux des autres passagers, pressés d’arriver à destination.

Que faire ? Exiger que tout voyageur, avant d’embarquer dans un car, présente le document d’identité qui a servi à l’achat de son ticket de voyage. Certes, cette mesure pourrait provoquer des grincements de dents mais la discipline doit être de rigueur dans les gares routières. Exiger les pièces d’identité ne va peut-être pas empêcher des hors-la-loi de passer comme une lettre à la poste au niveau des postes de contrôle, mais cela contribuera certainement à éviter les longues « pauses » constatées sur les routes nationales et facilitera le contrôle des individus par les forces de sécurité. Imaginez, dix personnes arrêtées sans document d’identité et conduites devant le chef d’une équipe de police ou de gendarmerie. Imaginez ensuite l’attroupement que cela pourrait créer… et la vulnérabilité des hommes en cas d’attaque soudaine…

La sécurité ne doit pas être une panacée et il est temps de se réveiller. Il ne faut pas attendre que l’Etat-major soit attaqué pour fouiller les citoyens au cimetière. Nos autorités et chefs militaires gagneraient également à se soumettre aux contrôles de sécurité. La confiance n’exclut pas le contrôle et un contrôle, ça ne tue pas. A bon entendeur…

HFB
Lefaso.net

Burkina : « Comme je l’ai dit, le terrorisme sera vaincu (...)
Région de l’Est : Une soixantaine de terroristes (...)
Burkina/ Lutte contre le terrorisme : Un terroriste tué (...)
Burkina : Une grande base terroriste détruite au (...)
Burkina : Des vecteurs aériens détruisent dans le Soum (...)
Burkina/Insécurité : Un chef terroriste neutralisé à (...)
Crise sécuritaire au Burkina : Le gouvernement fixe les (...)
Insécurité dans le Centre-est : "Tenkodogo-Ouargaye sera (...)
Burkina / Lutte contre le terrorisme : Le ministre (...)
Sécurisation du territoire national : Les unités de (...)
Boucle du Mouhoun : Neutralisation de Hassane Idrissa (...)
Insécurité au Burkina : L’UE condamne les attaques du 25 (...)
Lutte contre l’insécurité au Burkina : Les populations (...)
Burkina/ Lutte contre le terrorisme : Gayéri dispose (...)
Burkina/Lutte antiterroriste : Plusieurs localités (...)
Burkina : Les BIR 7 et 8 détruisent plusieurs bases (...)
Koulpélogo : Des terroristes neutralisés, du matériel (...)
Lutte antiterrorisme : Le ministre Mahamadou Sana (...)
Burkina : Les vecteurs aériens bombardent des bases (...)
Burkina : Des terroristes à bord de deux pick-up tués (...)
Burkina : La gendarmerie et les VDP neutralisent (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 2205


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés