ActualitésDOSSIERS :: Lutte contre les attaques terroristes : Les solutions de Jonas (...)

Lorsque le 31 octobre 2014 nous avions réussi à mettre fin au pouvoir du Président Blaise Compaoré, nous avions crié victoire. Mais les acteurs politiques avertis avaient émis un avis contraire. Leur analyse s’est basée sur plusieurs éléments.

a. Après 27 années, le pouvoir Compaoré laisse une administration publique caractérisée par toutes sortes de maux qui ne peuvent être résolus en un mandat présidentiel. Celui qui succédera à Blaise Compaoré n’aura pas la tâche facile.

b. D’anciens bonzes au pouvoir se retrouvent en exil avec beaucoup d’argent car ayant fait de fortes fortunes sous le règne Compaoré. Ils auront tous les moyens pour rendre la tâche difficile aux nouveaux tenants du pouvoir par des actes de déstabilisation.

c. Le pouvoir Compaoré laisse une armée à reconstruire sur les plans de l’unité et de la loyauté aux institutions.

Quand le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir) est arrivé au pouvoir, cette analyse a commencé à avoir un intérêt. Très vite, une rumeur a commencé à circuler dans l’opinion publique : certains tenants de l’ancien pouvoir se seraient fixé un objectif : déstabiliser le pouvoir MPP avant 2020, année de la fin de son premier mandat présidentiel. Une fois encore, les acteurs avertis de la chose politique ont pris au sérieux une telle rumeur. Les non avertis l’ont banalisée. Et pourtant la rumeur a persisté pendant longtemps et est allée en se précisant : le pays connaîtra des attaques à caractère terroriste ; des casernes militaires, des brigades de gendarmerie, des commissariats de police, des postes de Douanes, seront attaqués avec pour objectif de tuer. La population civile subira également le même sort. Des attaques simultanées seront un des modes opératoires à un moment donné, et bien d’autres. L’objectif encore de tout ça c’est d’« amener Roch à laisser le pouvoir et fuir avant 2020 ». Ceux qui ont voulu y croire y ont cru sans avoir vu. D’autres ont voulu voir avant d’y croire. Et au fur et à mesure les choses se révèlent.

Des casernes militaires, des brigades de gendarmerie, des commissariats de police, des postes de Douanes, ont été effectivement attaqués avec des pertes en vies humaines dans tous ces corps. La population civile a subi le même sort avec les attaques de l’hôtel Splendide, les cafés Cappuccino et Istanbul et dans la Région Sahel du pays. Des attaques simultanées sont arrivées le 02 mars 2018 à Ouagadougou. Jusque-là rien n’a été faux. Et la rumeur a continué. Elle dit que les déstabilisateurs n’entendent pas s’arrêter. Ils tiennent à réaliser leur objectif même si le Burkina Faso doit disparaitre de la carte du monde. Elle ajoute que les terroristes ne resteront pas aussi les bras croisés face à leurs amis qui sont en prison pour tentative de coup d’Etat en 2015. Sur cette question, chaque Burkinabè y est allé selon qu’il fait partie des insurgés ou de ceux qui ont perdu le ‘’paradis’’ d’hier. On est fondé de faire un lien entre le début du procès sur le coup d’Etat de septembre 2015 ouvert le 27 février 2018 et les attaques du 02 mars 2018, notamment celle contre l’Etat-major général des Armées.

Et pourtant la rumeur continue à courir. Elle dit que le pouvoir du MPP est vraiment visé. Elle insiste sur le fait qu’il faut chasser Roch du pouvoir avant 2020. Et il faut tout faire : attaquer, tuer, détruire jusqu’à ce que le peuple se révolte et favorise la chute du régime en place. A défaut, il faut tout faire également pour l’empêcher d’avoir des résultats pendant son mandat pour n’avoir rien à présenter pour convaincre le peuple d’un deuxième mandat.

L’acharnement contre notre pays participe donc d’un plan bien pensé avec pour objectif principal de rendre la monnaie à ceux qui ont osé mettre en exil des intouchables d’hier et emprisonné d’autres. Dès lors, le Burkinabè doit avoir plusieurs attitudes, le pouvoir en place aussi, dont les principales sont :

Pour le Burkinabè :

1. montrer qu’il ne regrette pas la fin du régime Compaoré ;

2. être prêt à tous les sacrifices pour soutenir et protéger notre pays ;

3. reconnaître en nos forces de défense et de sécurité des héros vivants qui sont en train de tomber un à un pour nous permettre de continuer à vivre et de maintenir le Burkina Faso sur la carte du monde ; et féliciter leur professionnalisme et leur courage ;

4. garder de celles et de ceux qui sont déjà tombés sur le champ d’honneur l’image de frères et sœurs qui se sont sacrifiés pour nous ;

5. renforcer la résilience pour faire échec chaque fois que la force du mal déroulera un pan de son plan.

Pour le pouvoir en place :

a. on est fatigué du laisser-aller avec cet incivisme notoire qui ne saurait se poursuivre dans un contexte de terrorisme avec des complicités à l’intérieur. Le pouvoir doit prendre la hauteur du sacrifice que consent actuellement le Burkinabè au prix de sa vie. L’incivisme doit donc s’arrêter par la prise de mesures révolutionnaires. Tout citoyen qui ne se sentirait pas concerné par le civisme sera considéré comme partisan d’entreprises terroristes et traité comme tel. Il y a un temps pour laisser aller, il faut un autre temps pour l’arrêter. Il faut de même contre le laxisme et la bureaucratie lourde qui ne sont plus supportables dans l’administration publique. En termes clairs, très peu de fonctionnaires travaillent, la grande majorité s’adonnant à des commerces, à l’absentéisme, à la distraction au su et au vu de l’Autorité.

b. il faut mettre fin définitivement à ces rackets sur les axes routiers par la police, la gendarmerie et la Douane, qui sont également connus de tous et de l’Autorité, pour se consacrer à une véritable sécurisation du territoire.

c. il nous parvient toujours des plaintes sur le manque ou l’insuffisance d’équipements au profit des forces de défense et de sécurité. Il devient urgent de résoudre de tels problèmes là où ils en existent encore.

d. si la collaboration des populations avec les forces de défense et de sécurité n’est pas négligeable, le renseignement dans toute sa profondeur est la seule voie d’issue. Le problème est donc plus profond qu’une information des populations aux forces de sécurité. Si ceux qui nous terrorisent le font avec une certaine facilité, c’est parce qu’ils disposent de moyens financiers importants leur permettant de recruter avec facilité des gens chargés de semer la terreur et la désolation et d’autres chargés de les renseigner jusque dans les pratiques dans nos institutions.

Il se pose alors la pertinence du débat citoyen sur la gestion des ressources financières de l’Etat dans un contexte aussi particulier. La réflexion lancée sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat devra être une occasion pour réfléchir dans le même temps sur les voies et moyens pour mobiliser les ressources internes au profit de la lutte contre le terrorisme.

L’affront que le terrorisme nous a réservé ce 02 mars 2018 en lançant officiellement son plan de déstabilisation doit nous enseigner qu’en matière de terrorisme, il faut croire sans avoir vu. Et ma conviction est ferme. On peut mettre fin à ces attaques contre notre pays et empêcher ces malfaiteurs de réaliser leur objectif. Tout dépend de comment le pouvoir en place appréhende la situation.

Jonas Hien

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