ActualitésDOSSIERS :: Attaques terroristes du 2 mars 2018 : huit personnes interpellées et placées (...)

Le parquet du procureur du Faso a animé un point de presse dans l’après-midi du mardi 6 mars 2018, au palais de justice de Ouagadougou. Il s’est agi de donner quelques informations sur les attaques terroristes survenues le vendredi 2 mars 2018, à l’ambassade de France et à l’Etat-major général des armées.

« A l’étape actuelle de l’enquête, huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, plus d’une soixantaine de personnes ont été auditionnées comme victimes ou témoins », a affirmé le procureur du Faso, Maïza Sérémé.

Cette double attaque terroriste du vendredi 2 mars 2018, a engendré « des dégâts matériels très importants », a confié le parquet près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou. Il s’agit de :

 vingt-neuf (29) véhicules incendiés et vingt-six (26) autres endommagés ;
 trente-quatre (34) engins à deux roues incendiés et soixante (60) autres endommagés ;
 des bâtiments endommagés.
Toujours en ce qui concerne le bilan, les attaques ont causé :
-  huit (08) militaires décédés ;
-  huit (08) assaillants tués ;
-  autour de quatre-vingt-cinq (85) blessés dont soixante-un (61) militaires et vingt-quatre (24) civils.

Les actions en cours

« Mon parquet qui abrite le Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, a immédiatement ouvert une enquête de flagrance pour association de malfaiteurs terroristes, assassinats, tentative d’assassinats, détention illégale d’armes à feu et de munitions, destruction volontaire aggravée de biens le tout en relation avec une entreprise terroriste », a indiqué Maïza Sérémé, au cours du point de presse.
Les investigations qui suivent leur cours ont été confiées à des enquêteurs de la Gendarmerie Nationale et de la Police Nationale. « Dans le cadre de la coopération judiciaire, une équipe d’enquêteurs et de Magistrats français venus de Paris pour la circonstance apporte son appui à l’enquête », a-t-elle précisé.

Des précisions sur les assaillants

Contrairement aux informations selon lesquelles les assaillants seraient venus en uniforme de l’armée burkinabè, le parquet a clarifié les choses. « Des constatations matérielles sur les lieux des attaques révèlent qu’aucun des assaillants ne portait une tenue militaire ; ils étaient tous en civil », a affirmé Maïza Sérémé.
Toutefois, le parquet a relevé que les assaillants disposaient de bidons d’eau minérale modifiés contenant de l’essence et d’autres liquides dont la nature reste à déterminer. Ils portaient tous sur le front ou avaient sur eux des bandeaux de couleur blanche sur lesquels était inscrit en arabe l’expression suivante : « il n’y a de divinité que Allah et Mohamed est son Messager ». Les assaillants des deux groupes (à l’ambassade de France et à l’Etat-major) portaient des vêtements apparemment neufs composés de chemisettes, de pantalons jeans, des casquettes et des blousons, a notifié Maïza Sérémé.

« A ce jour, les assaillants n’ont pas encore été identifiés », mais les personnes interpellées dans le cadre de l’enquête sont toutes de nationalité burkinabè.
Au cours du face à face avec la presse, le parquet a affirmé que les assaillants parlaient les langues bambara et arabe.

Plusieurs équipes de différents domaines sont à pied d’œuvre pour l’identification des terroristes. Bientôt, les enquêteurs vont procéder à la publication des photos des assaillants afin de faciliter leur identification.

Le film des attaques par le parquet

Au niveau de l’Ambassade de France, les premiers éléments de l’enquête ont révélé que c’est à 10heures 01 minute 56 secondes qu’une voiture particulière de type berline de couleur gris clair circulant sur l’avenue de l’indépendance en direction du bâtiment du Premier Ministère a stationné à hauteur du dernier poste de garde de l’Ambassade de France. Trois des occupants de cette voiture en tenue civile sont immédiatement sortis armés de fusils de type Kalachnikov et ont ouvert le feu sur le poste de garde tuant ainsi l’élément de sécurité qui y était. Un quatrième occupant du véhicule dans la même tenue rejoignait les trois autres assaillants après avoir mis le feu à leur propre véhicule.

Ils ont continué leur assaut en tirant sur les guichets et les portes du consulat de France. Dans leur progression, les assaillants ont croisé un militaire non armé qui quittait les services du consulat. Ce dernier a été mortellement atteint et succombera à ses blessures plus tard à l’hôpital Yalgado Ouedraogo.

N’ayant pas pu accéder à l’intérieur de l’Ambassade, ils ont progressé vers son côté sud où ils ont pu accéder à l’arrière cour des locaux jouxtant l’Ambassade.
Grâce à l’intervention rapide des forces françaises et burkinabè, ils y ont été abattus.
Au niveau de l’Etat-major Général des Armées, l’enquête a révélé un scénario similaire ; les assaillants au nombre de quatre sont arrivés à 10 heures 08 minutes en empruntant la rue du Travail en provenance du rond-point des cinéastes ; deux assaillants habillés en tenues civiles roulaient sur un vélomoteur de couleur rouge modèle NANO ; ils précédaient les deux autres assaillants qui circulaient dans une voiture particulière de type coupée de marque Nissan Almeira de couleur verte. Parvenus au niveau de la porte arrière de l’Etat-major Général des Armées, les assaillants armés de fusils de type AK47 et de grenades ont immédiatement ouvert le feu.

Après des tirs nourris, les trois assaillants ont pu accéder à l’intérieur de l’Etat-major Général des Armées où le conducteur du véhicule bourré d’explosifs s’est fait exploser à côté d’un des bâtiments.

Pendant ce temps, les autres assaillants ont continué l’assaut et munis de produits inflammables, ils ont incendié plusieurs engins stationnés à l’intérieur de l’Etat-major général des Armées. On dénombre malheureusement six militaires décédés.
Les échanges de tirs que les assaillants ont entamés avec les éléments militaires rejoints par les unités spéciales de nos forces de défense et de sécurité se sont soldés par la mort des trois assaillants.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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