La culture burkinabè va aller à la rencontre des populations du Ghana à travers la caravane du Sahel qui va sillonner plusieurs villes de ce pays du 26 mai au 4 juin 2005.
Initiées en 1997 sous l’impulsion du ministre Mahamoudou Ouédraogo, les caravanes du Sahel sont des tournées avec des artistes confirmés et représentatifs de la diversité culturelle du Burkina Faso.
L’objectif essentiel étant de faire la promotion de nos artistes et de la culture burkinabè sur le plan africain et international.
C’est en 1998 que la première caravane du Sahel a pris la route de la Côte d’Ivoire. Suivra ensuite en 1999 une autre caravane en direction du Mali. En 2000, ce sont les villes du Niger qui seront émerveillées par une crème d’artistes burkinabè. "A chaque fois que la caravane du Sahel est sortie dans un pays, nous nous sommes rendus compte que ce genre de spectacle était non seulement attendu par les populations des pays visités, mais surtout par les communautés burkinabè vivant dans ces pays.
C’était des moments de communion intense entre cette diaspora et les artistes" se souvient Raphaël Kompaoré le directeur des Arts du spectacle et de la Coopération culturelle et chef de mission de la caravane du Sahel 2005. Après une pause de quelques années, la caravane du Sahel reprend la route cette fois vers le Ghana pour étancher la soif culturelle d’une diaspora trop longtemps sevrée.
Certains affirment que depuis la tournée du Larlé Naaba Abga il y a plus d’une vingtaine d’années, les ressortissants burkinabè vivant dans l’ex-Gold Coast n’avaient plus eu l’occasion de communier avec des artistes de leur terroir. L’événement est donc attendu et la caravane du Sahel 2005 n’a pas hésité à faire la fine bouche pour le choix des artistes. Seules les troupes Warba de Mogtédo, Yayori de Sifarasso, Fom Tugol de Dori et Kisto Koimbré de Ouagadougou ont réussi à passer au travers des mailles de la sélection.
"Ce sont des troupes qui ont fait leurs preuves sur le plan national, notamment lors de la Semaine nationale de la culture, des grands prix nationaux ou des festivals régionaux. C’est une sélection très dure qui a abouti à cette liste d’artistes. Nous voulons que ces ambassadeurs soient très représentatifs du dynamisme et de la diversité culturelles de notre pays" explique Raphaël Kompaoré. "La caravane 2005 a aussi une particularité en ce sens qu’elle est accompagnée par des artisans pour des expositions artistiques.
Pilotées par le Centre national d’artisanat d’art, les expositions qui seront montrées dans toutes les villes traversées vont donner à voir une autre facette de notre culture au public ghanéen.
Ce seront des expositions-ventes de bronze, de batiks, de tableaux, de sculptures sur bois, d’instruments de musique, etc, à des prix étudiés pour être accessibles à un large public". Les villes ghanéennes que va "enflammer" la caravane sont Accra, Kumasi, Sunyani, Tamalé et Gambaga.
Le séjour de la caravane dans cette dernière localité de Gambaga revêt tout un symbole. Pour le chef de mission Raphaël Kompaoré, "le bouquet final sera le passage à Gambaga qui est un haut lieu historique avec l’origine des Mossé qu’on y retrouve. Nous ne pouvions pas faire cette tournée au Ghana sans un clin d’œil à ce village. C’est un retour aux sources et ce sera une occasion de vivre intensément ce rendez-vous que nous voulons historique".
Hamado NANA
Sidwaya
