En marge des activités commémoratives du 2e anniversaire de l’insurrection populaire d’octobre 2014, l’Association des blessés de l’insurrection populaire (ABIP-BF) et des parents de victimes ont été reçus par le président de l’Assemblée nationale et une délégation restreinte de députés, sur demande de l’ABIP-BF, le 29 octobre 2016. Les responsables de l’association sont venus remercier Salifou Diallo pour son implication ayant permis l’évacuation sanitaire de certains blessés à l’extérieur. Mais, 69 d’entre eux souffrent encore et attendent des soins appropriés, ont-ils rappelé. Le président du parlement les a rassurés que personne ne sera oublié. Mieux, il a annoncé que l’Assemblée nationale jouera son rôle afin que justice soit rendue.
La rencontre a duré une vingtaine de minutes. Avec seulement trois brèves allocutions, celles du responsables de l’Association des blessés de l’insurrection populaire (ABIP-BF), d’un parent de victime et du président de l’Assemblée nationale. L’ABIP-BF dit revenir sur ses traces pour remercier l’Assemblée nationale et son président pour le soutien apporté aux blessés de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015.« Entre temps, au niveau de nos centres hospitaliers, il n’y avait plus de répondant, donc, on s’est retourné vers le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, pour demander du soutien, lui également a rendu compte au président du Faso qui a pris l’engagement de soigner tous les blessés de l’insurrection populaire. C’est dans ce sens que nous sommes revenus vers lui, puisque tout a commencé par-là, pour lui dire merci et à travers lui, dire merci au président du Faso », a expliqué Frank Sia, le responsable de l’ABIP-BF. Même son de cloche de la part du représentant des parents des victimes.
Aussi, dans le cadre de l’organisation des activités commémoratives de l’an 2 de l’insurrection populaire, l’ABIP-BF dit avoir bénéficié d’un don de trois millions de francs CFA de la part de l’Assemblée nationale.
Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a rappelé que cette audience, avec à ses côtés une délégation restreinte de l’Assemblée nationale, n’est pas une cérémonie officielle. Elle s’est faite à la demande de l’ABIP-BF. Il a assuré qu’aussi bien les disparus que les blessés, « notre peuple ne vous oubliera jamais parce que vous avez donné votre vie, vous avez donné vos corps pour défendre ce pays, pour défendre la vérité et la justice sociale ». Avant d’ajouter qu’il est du devoir de tout patriote burkinabè de les soutenir. Quant à l’Assemblée nationale, assure Salifou Diallo, elle restera « toujours attachée aux familles de ceux qui se sont sacrifiés, aux blessés pour qu’ils retrouvent une santé parfaite » et donner ainsi un exemple de solidarité. Le président de l’Assemblée nationale a également précisé que la question principale aujourd’hui, n’est pas seulement de soigner les blessés, mais aussi et surtout rendre justice. « Il faut que justice se fasse (…) L’Assemblée nationale va veiller sur cette question également ». Aux parents des victimes, il a dit : « vos enfants se sont sacrifiés pour ce pays et ce pays et ce peuple ne vous oublieront jamais ».
« Nous nous battons pour la justice, nous attendons une justice pour les martyrs, une justice pour les blessés, et nous attendons également une réparation conséquente pour tous ceux qui souffrent dans leur chair », a martelé Frank Sia. Tout en accueillant avec joie les propos du président du parlement sur la question de la justice, les membres de l’ABIP se demandent « si ce n’est pas des déclarations politiques ».
Deux ans après l’insurrection populaire et plus d’un an après le coup d’Etat manqué du RSP, des blessés attendent encore de bénéficier de soins adaptés. A en croire l’ABIP-BF, aujourd’hui, on compte encore 69 blessés en attente de soins dont 10 portent toujours des balles dans leurs corps et neuf autres blessés jugés dans un état critique même s’ils ne portent pas de balles dans leurs corps. Pour le reste des blessés, il s’agit de problèmes de nerfs, de fractures mal traitées…
Moussa Diallo
Lefaso.net
