Après « Burkina gigamix », Mountaga TALL, est revenu avec un nouvel album dans lequel on retrouve les raisons du premier essai qu’est « Burkina gigamix » à savoir reprendre les anciennes chansons qui ont fait la pluie et le beau temps au Faso et même dans la sous-région.
Une fois de plus « Monsieur Interprète, Mountaga TALL » qui par son travail met à défaut l’expression « je préfère l’original à la photocopie » nous plonge dans le bon vieux temps sans y être totalement avec l’opus n°2 intitulé « Tu dis quoi ? ».
C’est le retour dans les bacs à disques avec encore une version reprise des anciens morceaux, le filon marche bien alors ?
Mountaga TALL (M.T) : Lors du match de soutien à notre confrère, feu Issaka OUEDRAOGO, j’avais accordé une interview à votre journal dans lequel j’assurais qu’après « Burkina gigamix », si l’occasion se représentait, j’allais la saisir. Je me plais bien dans ma peau de chanteur interprète, toute chose que ceux qui ne comprennent pas aiment tourner en dérision. Alors que le chanteur interprète a aussi des droits et de grands noms de la musique ne sont que des chanteurs interprètes.
Cette nouvelle œuvre a-telle un titre générique ?
M.T : Oui, elle est en double album, et je lui ai donné le nom « Tu dis quoi » ?
Pouvez-vous répondre à la question ?
M.T : A un moment donné de ma carrière, des mélomanes ont jugé que je ne savais qu’interpréter ; ce qui en fait nie tout mon talent artistique. Alors pour mes 25 ans de musique, j’ai pris la résolution de faire quelque chose de grand. Et cela commence par la sortie d’un double album ; sur le volume n°1 on retrouve mes compositions et des reprises car il faut l’avouer « Burkina gigamix » a fait tache d’huile.
Et je reçois toujours des messages de félicitations pour cela.
Je fais la musique pour mon plaisir et celui des mélomanes, et partant de cela, je ne dois pas décevoir les fans. Sur le volume n°2, il y a aussi des reprises et une partie de mes compositions. Je n’ai pas voulu d’un album où il n’y a que mes compositions et un autre où il n’y a que des reprises.
Marketing oblige.
Le titre générique de l’album répond à toutes les questions qui se sont posées à la sortie de « Burkina gigamix ».
Certains se sont demandés si je pouvais faire une œuvre de la taille de « Burkina gigamix » ; d’autres disaient que ma carrière est liée à ceci ou cela. J’ai tout ou presqu’entendu. C’est pourquoi l’album porte le titre « Tu dis quoi » ?
Comment gérez-vous tout cela sur le plan des droits ?
M.T : Il y a aucun problème par rapport à la gestion des droits.
Le Burkina fait partie des pays qui ont commencé à reconnaître les droits voisins.
Cela m’enchante dans la mesure où dans la conception générale on pensait que les artistes interprètes n’avaient pas de droits. Au BBDA aujourd’hui, il y a un chapitre droits voisins, pour tous ceux qui contribuent d’une façon ou d’une autre à la conception d’une œuvre musicale. Dans la répartition, les auteurs compositeurs ont une part, ceux qui ont adapté les œuvres ont aussi leur part ; toutefois l’auteur compositeur est le plus grand bénéficiaire.
Car avant tout c’est lui qui a écrit la chanson.
En tant qu’adaptateur, je me mets dans la peau de celui qui a écrit la chanson et je recompose la musique ; en ce moment je deviens compositeur de la nouvelle musique ; j’ai alors des droits dérivés.
Pour cette seconde sortie, nous avons appris que vous êtes artiste et producteur, comment avez-vous conjugué tout cela ?
M.T : Je n’ai jamais voulu être à la fois riz et bœuf. Dans ma carrière je n’ai jamais voulu être producteur, manager, chanteur ; j’ai toujours milité pour la division du travail.
Et il faut reconnaître que le mélange des rôles constitue une des plaies de notre musique.
En tant que chanteur, mon devoir est de m’occuper de mon rôle à savoir chanter et derrière il y a le staff managérial. C’est comme cela que je fonctionne.
Que doit-on retenir du nouvel opus ?
M.T : Je demande à tous ceux qui se posaient des questions de me dire après la sortie de l’œuvre ce qu’ils en pensent.
Ceux qui pensaient que la barre très haut placée de « Burkina gigamix » n’était pas dépassable, ceux qui pensaient que je n’ai plus d’inspiration, ceux qui ont même revendiqué ma carrière, à tous ces gens je dis « Tu dis quoi » ?
Dans le nouvel album, il y a un clin d’œil à une certaine Liza, qui est-elle pour vous ?
M.T. : Mon épouse se prénomme Liza et c’est une chanson un peu personnelle qui parle de certains faits que j’ai vécus.
Il y a eu beaucoup de choses autour de ma vie et de mes relations avec mon épouse.
C’est cela que je chante.
par Issa Sanogo
L’Opinion
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