L’exemple de cette vingtaine de jeunes promoteurs de la cité des Arts de Koudougou est d’un grand enseignement dans cette effrénée contre la pauvreté, le sous-développement et le chômage. Nous leur avons rendu visite le samedi 23 avril 2005.
Ce n’est un secret pour personne, le chômage est la plaie qui mine l’avenir de la jeunesse dans nos pays dits sous-développés. Comment faire pour se libérer de cette pieuvre aux multiples et insidieuses tentacules est la question que bon nombre de jeunes se posent.
Apparemment, Maurice D. Yaméogo et ses camardes (une vingtaine) y ont trouvé la réponse avec la création de la cité des arts de Koudougou. En fait la cité est un centre en construction, mais déjà fonctionnel en partie.
Créée en 1989 sur un site provisoire, la cité a été transférée sur son site en construction sis à l’est de la Direction régionale du Trésor du Centre-Ouest, en face de la route Koudougou-Kindi.
Réalisée à 50% c’est un Centre artisanal et culturel en art plastique et musique. La vingtaine de jeunes travaille dans six ateliers de batik, teinture traditionnelle bogolan, peinture, tableaux et pyrogravure, sculpture et confection de guimbés, de tam-tams, et coulage de bronze. Au finish, le centre pourra accueillir 50 jeunes.
Selon son premier responsable, M. Maurice D. Yaméogo, la cité des arts de Koudougou a pour but de soutenir et promouvoir l’art au niveau provincial, national et continental. La construction du Centre permettra de réaliser des infrastructures telles que : une galerie d’exposition, une scène de spectacles, un centre d’hébergement et une cafetariat.
D’un coût de près de 50 millions, la réalisation du centre a déjà bénéficié du soutien de l’association eau vitale Bretagne-Burkina Faso de Quimper en France pour la construction de la maison d’hébergement de la galerie. La cité entretient aussi des relations de partenariat avec des structures telles que Artisans du monde, Commerce alternative.
M. Maurice D. Yaméogo nous a confié qu’ils ont déjà participé à des expositions en France, au Luxembourg, en Hollande, en Belgique, Allemagne et, sur le plan national, à la Semaine nationale de la culture, aux Nuits atypiques de Koudougou, au SIAO... Selon lui, nos œuvres nationales sont bien appréciées en Europe, surtout le batik, le bronze, la teinture.
Sans ambages, Maurice D. Yaméogo et ses copains nous ont rassuré qu’ils vivent de leur travail et n’ont pas besoin de faire de petits métiers parallèlement. Il ont souhaité que le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme songe à étendre son soutien aux artistes des provinces autres que Ouaga et Bobo.
Ils ont aussi appelé les partenaires potentiels à les appuyer afin qu’ils puissent achever la construction du centre, débutée en 2001, un centre qui est une réalisation concrète de jeunes déterminés et jadis au chômage. En somme une initiative d’autopromotion qui vient confirmer que la jeunesse n’a pas à attendre tout de l’Etat pour s’en sortir.
Cyrille Zoma
L’Observateur
