« Conjuguer les efforts pour lutter efficacement contre le terrorisme », tel était l’objectif d’une rencontre entre le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, le commandant de la deuxième région militaire Gille Bationo, celui de la gendarmerie Omer Tapsoba et le directeur régional de la police nationale Sidy Traoré. Ils ont rencontré les acteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du transport et de l’industrie ce mardi 26 janvier à Bobo-Dioulasso. Pendant quatre heures d’échanges, chaque entité a émis des propositions de mesures de sécurité avec un appel de la population à une franche collaboration avec les forces de défense et de sécurité (FDS).
L’attaque terroriste du 15 janvier dernier qui a endeuillé le Burkina continue de faire des inquiétudes, d’où la nécessité de prise de mesures particulières de sécurité. C’est dans cet élan que le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins entouré des premiers responsables de la défense et de la sécurité a rencontré les acteurs socioprofessionnels du domaine de l’hôtellerie, de la restauration, du transport, pour réfléchir ensemble sur les actions pouvant être menées dans le sens de la lutte contre le terrorisme au Burkina. Il s’agit, notamment, note le secrétaire général Bernard Béba d’adopter des règles communes à même de protéger davantage la région et partant tout le Burkina. « Nul doute du manque d’effectif des FDS mais aussi du manque de moyens matériels. Il y a donc lieu de mutualiser les efforts pour vaincre cet ennemi invisible », indique le secrétaire général de la région. En effet, confie Seydou Traoré, représentant des hôteliers de la ville de Sya, après l’attaque de l’hôtel Splendid et du restaurant Cappuccino, une rencontre a eu lieu avec le ministre d’Etat, de l’administration territoriale et de la sécurité, Simon Compaoré. Ensemble, ils ont réfléchi à des mesures parmi lesquelles la mise en place de portiques et/ou de scanner dans les hôtels, les fouilles des bagages de clients, etc. Le hic du portique, souligne le représentant des hôteliers est sa cherté. « Ils coûtent 60 000 euros (près de 40 millions FCFA, ndlr) et ce n’est pas évident que tous les hôtels du Burkina puissent en acquérir », dit-il.
Des actions oui, mais une franche collaboration de la population serait la meilleure
Si les transporteurs proposent la présence de la police dans les grandes gares pour le contrôle des passagers, les hôteliers, ont quant à eux, proposé les armes blanches ou à feu soient interdites dans les hôtels. Des actions, l’on note aussi la création d’une cellule de crise fonctionnant 24h/24, l’identification de tous les documents des clients, etc. Mieux, propose un hôtelier : « Il serait judicieux que l’Etat procède à un prélèvement de taxes chez des commerçants ou encore que chaque Burkinabè donne 1000F à chaque fin de mois pour la mise en place d’une force spéciale de police pouvant intervenir en cas d’alerte ». Au niveau des industriels notamment la Sofitex, une mesure sécuritaire a été prise dans toutes les unités de production et le secrétaire général Jonas Bayoulou, de proposer des visites spontanées de la police et de la gendarmerie sur les sites.
Des propositions, mais aussi des questions comme celle posée par un tenancier de boite de nuit qui demande s’il est opportun que les FDS accèdent à la boite avec une arme. A priori, note le commandant de la gendarmerie, il n’est pas normal qu’un homme de tenue entre dans une boite de nuit avec une arme. Quant aux autres propositions de mesures de sécurité, elles semblent à son avis faisables avec une franche collaboration de la population, sauf cependant, celle de la présence de la sécurité dans les gares routières en raison des moyens et effectifs limités.
De toute évidence, indique Bernard Beba, chacun à son niveau doit apporter sa part contributive pour une lutte efficace contre le terrorisme. « Nous avons en face un ennemi invisible qui ne prévient pas. On ne sait d’où il vient et par où il va s’attaquer. Il est impérieux de multiplier les efforts pour le vaincre », laisse- t- il entendre. Il a été en outre, demandé d’informer toute la population sur ce type de guerre engagé contre le terrorisme, histoire de mettre tout le monde au même niveau d’information. La situation étant très préoccupante, les hôteliers promettent d’appliquer les mesures qui siéent même si cela parait compliqué. L’heure est également à la vigilance et à la signalisation de tout individu suspect.
Bassératou KINDO
Lefaso.net
