Emotions, exhortations, condamnations, détermination. Ainsi pourrait-on résumer la journée nationale d’hommage aux victimes des attentats terroristes du 15 janvier 2016. Ce 25 janvier, à la place de la révolution, autour du chef de l’Etat, le peuple Burkinabè, toutes religions et tous bords politiques confondus, a pleuré les morts tombés sur le sol du ‘’pays des hommes intègres’’. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a pris la résolution, avec l’aide de Dieu et la détermination du peuple, de triompher des forces du mal. C’est « mal connaitre le peuple Burkinabè ».
Place de la révolution, symbole des luttes menées par le peuple burkinabè, des victoires engrangées, mais aussi et souvent, un lieu de recueillement, pour pleurer des fils et filles du pays, arrachés à la vie, injustement. La mythique place a encore servi de cadre ce 25 janvier pour la cérémonie d’hommage aux 32 victimes de 11 nationalités, des attentats du 15 janvier 2016, à Ouagadougou(30) et à Tin-Akoff(2).
Toutes les confessions religieuses, tous les courants politiques, au-delà de leurs différences, se sont retrouvés pour rendre hommage aux victimes innocentes. Prenant la parole au nom de leurs communautés religieuses, les représentants des musulmans, des évangélistes et des catholiques ont unanimement condamné les actes ignobles, « diamétralement opposés à la foi islamique » selon le représentant de la communauté musulmane » et perpétrés par des terroristes, « ces hommes sans foi ni loi » qui n’épargnent personne, ni aucun pays sur leur chemin pervers.
« Quel message ces sinistres individus véhiculent » ?, s’est interrogé le représentant des familles des victimes. La peur et la haine. Pourtant malgré la douleur qui les brûle, ils ne cèderont en aucun cas à la peur, ni à la haine. « Nos familles resteront fortes, unies, et déterminées aux cotés des autorités pour faire face à l’adversité et à la volonté de déstabilisation » du Burkina Faso.
Retentissement de la sirène depuis la mairie de Ouagadougou, Une minute de silence sur toute l’étendue du territoire national, lecture des noms des 32 victimes, allocutions et exécution de l’hymne national, ont été les temps forts de la cérémonie d’hommage.
Un seul objectif, mettre le Burkina à feu et à sang
Pour le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, l’attaque terroriste « n’a autre but que de semer la terreur et la panique, et d’empêcher les efforts de développement du Burkina, dans la paix, la démocratie et la stabilité ». Mais c’est peine perdue pour les forces du mal qui veulent mettre à genou le peuple fier du Burkina. « C’est mal connaitre le peuple burkinabè qui n’a jamais marchandé son honneur depuis la nuit des temps et ne s’est jamais résigné devant ses ennemis ».
Et le chef de l’Etat est convaincu que son peuple, face à ce nouveau défi, se mobilisera comme un seul homme pour opposer une défaite cinglante aux entreprises terroristes sur le sol national, pour défendre son honneur et sa dignité et faire respecter son indépendance et sa liberté contre les forces rétrogrades qui veulent lui imposer leur diktat.
Garant de la sécurité de tous les Burkinabè et de tous les habitants du Burkina Faso, le président du Faso ajoutera que la « vie humaine est sacrée pour être ôtée aussi sauvagement par des individus aux valeurs amorales d’une époque damnée ».
Les récalcitrants de l’ex-RSP et les pyromanes en prennent pour leurs grades
Dans un discours, où le président du Faso s’est présenté comme un chef d’Etat en guerre contre les ennemis de son peuple, Roch Marc Christian Kaboré n’a pas oublié les auteurs de l’attaque du dépôt d’armes et de munition de Yimdi et les pyromanes qui mettent le feu aux marchés de la capitale ; pendant que les Burkinabè pleuraient encore les morts des attaques djihadistes.
Ces soldats de l’ex-RSP, « nostalgiques d’un passé à jamais révolu » et ceux qui se livrent à des incendies dans les marchés et boutiques, « montrent à souhait leur nature d’apatrides et d’ennemis jurés du peuple Burkinabè ».
Le président a ainsi invité à la lucidité et au discernement dans un contexte où les « ennemis extérieurs et intérieurs conjuguent leurs efforts pour plonger le pays dans les ténèbres ».
Quant aux deux otages australiens, le couple du Dr Elliot aux mains de ravisseurs inconnus, il a rassuré leurs familles et leurs proches que tout est mis en œuvre, de concert avec les pays voisins comme le Mali et le Niger pour les retrouver.
La lutte contre le terrorisme est une lutte de chaque instant, a rappelé le chef de l’Etat, qui a souligné la nécessité d’un front uni aux plans interne, sous régional et international pour venir à bout des forces du mal.
En tout état de cause, « c’est débout, déterminés, vigilants » que le Burkina sortira encore vainqueur de ce combat », a martelé le premier des Burkinabè. Et c’est effectivement en chœur « contre la férule humiliante…la rapacité venue de loin, …les servants locaux… », que la cérémonie d’hommage aux victimes des attaques terroristes a pris fin.
Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net
