Dix jours après les attaques terroristes du Café Cappuccino et Splendid hôtel, la nation entière a rendu hommage aux victimes. Après le choc, les victimes collatérales retrouvent le verbe. Le propriétaire du Cappuccino affirmait le 24 janvier à l’occasion de la marche contre la peur n’avoir plus de larmes, mais engagé à ne pas abdiquer face à ces barbares d’un autre âge. Ce 25 janvier, c’est l’épouse du PDG de Splendid hôtel qui appelle à l’union sacrée pour combattre ces terroristes.
Entourée de quelques responsables de l’hôtel, sous le hall dévasté par les flammes, Mme Zongo a d’abord eu une pensée pieuse pour les victimes. « En cette journée d’hommage aux victimes des attaques terroristes du 15 janvier, au nom de mon époux, de la grande famille Zongo et de l’ensemble du personnel de Splendid Hôtel, je présente nos condoléances aux parents des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés », a-t-elle déclaré, titubant et visiblement perturbée. Ensuite, elle remercie le président du Faso et tout son gouvernement, les autorités militaires nationales et internationales et l’ensemble du peuple burkinabè pour sa mobilisation au cours de ces événements. Pour le moment, pas question de parler des pertes enregistrées par son établissement hôtelier. Même si une visite a permis de constater une réception partie en fumée, des véhicules du personnel et des clients complètement calcinés, ainsi que les portes ont été défoncées de toutes les chambres (soit par les terroristes, soit par les forces de défense et de sécurité pour s’assurer qu’aucun terroriste ne s’y est réfugié).
L’heure est au recueillement, les expertises et les évaluations des dégâts se feront plus tard, assure-t-elle avant d’appeler à l’union sacrée autour de la nation pour vaincre ces forces du mal. « Je voudrais dire aux fils et aux filles du Burkina Faso que nous vivrons et nous combattrons ces terroristes, nous serons unis pour les combattre », a-t-elle lancé.
Au cours de la visite de l’établissement hôtelier, le chargé de la clientèle interne, responsable des banquets, Rabi Mathias Yambogo a salué la bravoure du personnel. « Les travailleurs, au début, n’ont pas cherché forcément à sauver leur peau. Ils sont restés avec les clients, ont aidé à mettre en place un système d’évasion qui a permis à la grande majorité des clients présents ce jour de pouvoir passer à travers la clôture. C’est un personnel à féliciter », a-t-il confié.
La centaine de travailleurs de cet hôtel seraient actuellement sains et saufs et attendent la réouverture de l’établissement pour retrouver leur emploi.
Moussa Diallo
Lefaso.net
