Le Collectif Initiative Burkina debout (CIBD) a organisé le 24 janvier 2016 une marche nationale de condamnation et de rejet des actes terroristes. Partis de la Place de la révolution, les marcheurs sont passés par le rond-point des nations unies, ont arpenté l’avenue Kwamé Nkrumah jusqu’à une centaine de mètres du lieu des attaques. Puis, ils ont emprunté l’avenue de la cathédrale, l’avenue Mgr Thévenoud, le rond-point des cinéastes avant de rallier le point de départ. Là, ils ont tenu un meeting où tous les intervenants ont dit leur engagement à combattre ce phénomène de la terreur, par tous les moyens.
La marche de condamnation et de rejet des actes terroristes a duré une heure et a été ponctuée par trois arrêts où l’hymne national a été entonné. Au retour à la mythique place de la révolution, le meeting qui a suivi a également duré une heure. Là, les différents intervenants ont réaffirmé leur engagement à se battre contre le terrorisme, jusqu’à la dernière goutte de sang s’il le faut.
C’est Bakaray Séré qui, au nom du comité d’organisation de la marche, a ouvert les allocutions. Il a remercié les participants, puis demandé une minute de silence à la mémoire des victimes. « Non au terrorisme, non à la violence aveugle… », a-t-il lancé. Avant de réaffirmer que le terrorisme ne triomphera jamais dans notre cher Faso. Ensuite, il a appelé à la solidarité et à la résistance face à l’obscurantisme.
Au nom des associations islamiques, Yaya Dama, a condamné une fois de plus ces attaques qui constituent la négation même de l’islam dont se réclament les auteurs. « Nous condamnons fermement ces actes terroristes qui n’ont rien à voir avec l’islam. Ils cherchent à nous diviser. Ne leur donnons pas raison. C’est le moment de rester plus que jamais unis, une union sacrée autour de notre nation », a-t-il martelé. La ligue islamique pour la paix au Faso était fortement représentée à cette marche.
« Merde à ces terroristes «
S’exprimant au nom des femmes, Safiatou Zongo/Lopez a d’abord fait un témoignage poignant sur la mort de la plus jeune des victimes des attaques, l’enfant du propriétaire du Cappuccino. « Les forces du mal sont au Burkina, mais elles n’y pourront rien. Nous disons merde à ces terroristes, nous disons qu’ils ne pourront pas nous terroriser », a-t-elle lancé. Même son de cloche de Hervé Ouattara, qui s’est exprimé au nom des Organisations de la société civile. Il a appelé à « coller les terroristes » (pour paraphraser le chanteur camerounais Franko qui chante « coller la petite »), et les combattre jusqu’à la dernière goutte de sang, s’il le faut. « Nous sommes un peuple de vainqueurs. Ce qui nous est arrivé doit renforcer notre détermination. Nous devons renforcer la surveillance citoyenne pour dénoncer toutes les attitudes suspectes », a souligné le président du CAR.
Prenant la parole au nom des politiques, Bachir Ismaël Ouédraogo, a embouché la même trompette que ses prédécesseurs. Parlant des supposés commanditaires, il a fustigé le copinage des dirigeants de l’ancien régime avec les « forces du mal » avant de prévenir : « S’il le faut, nous ferons une 3e insurrection pour terminer le travail (…) Toute personne qui s’élève contre le peuple burkinabè va se retrouver en enfer ».
Présent au meeting, le propriétaire du Cappuccino, Gaëtan Santomenna a avoué ne plus avoir de larmes. Mais, il a affirmé qu’il utilisera le peu de force qui lui reste pour se battre contre ces barbares et surtout ne pas leur donner raison. Il a promis de se battre au côté du peuple burkinabè pour y arriver.
Après les différents discours, les organisateurs ont remis un message de soutien au gouvernement. C’est le ministre d’Etat, Simon Compaoré qui a reçu le document.
Plusieurs associations ont pris part à cette marche dont, entre autres : Tous unis pour un Burkina paisible, Viim yaa Koglgo, CAR, MOCAD, Mouvement Enfin, la Ligue islamique pour la paix au Faso…
Moussa Diallo
Lefaso.net
