ActualitésDOSSIERS :: Attaques terroristes sur avenue Kwamé Nkrumah : Que s’est t-il passé du (...)

Vendredi soir, je me suis retrouvé à l’Institut Français, sur invitation d’un ami artiste qui présentait son premier album au Café Concert. Un public métissé, d’artistes, avec quelques enfants qui couraient et s’amusaient sur la scène.

A l’entrée de l’Institut, pour les habitués, il se trouve un cordon de sécurité qui vérifie au laser les personnes qui franchissent cet espace culturel, de littérature et d’échanges multiculturels. On y vient pour voir du cinéma, assister à des concerts, étudier, emprunter des livres, boire une bière, prendre son café et deviser avec un partenaire, un ou une amie. Depuis le très bas âge, connu sous le nom du centre culturel Georges Méliès, il est le lieu ou plusieurs élèves et étudiants ont fourbi leurs armes à la vie active et intellectuelle. Aujourd’hui encore j’y vais à l’occasion de concerts, de festival. J’ai toujours aimé fréquenté ce lieu.

Me voici alors ce vendredi autour de 19h sur invitation de mon ami Noufou qui m’a fait l’honneur d’être parmi la centaine de ses invités. Certains adossés au comptoir et d’autres assis à leurs tables, savourant les notes mélodieuses et écoutant les paroles poétiques de ce jeune artiste. 19h30, je reçois un appel d’une source qui me dit qu’il ya des tirs en ville. Je m’éclate en lui répondant « c’est quoi ça encore ? C’en est fini les ting tang » et lui dit que d’ici on entendait rien. Malgré tout j’appelle une autre personne pour vérifier l’info. Non, cette personne me dit qu’il n’a pas d’infos. Quelques minutes après la première personne me rappelle et affirme qu’il y a véritablement des tirs du côté de Kwamé Nkrumah et qu’on dit que des Djihadistes ont pris en otage ceux qui étaient à l’hôtel Splendid.

Ne voulant pas paniquer les gens, je me dirigeai discrètement vers deux policiers et leur demandai s’ils avaient reçu une information, ils me répondirent que si, mais ils cherchaient à vérifier. Un Français s’avança vers moi et me demanda ce que j’avais comme info. Ne le connaissant pas, je lui dis que je discutais avec des hommes de sécurité, pour moi habiletés à me répondre. Il cria « Monsieur, oui ! nous sommes au courant, il y a quelque chose qui se passe sur Kwamé Nkrumah ». Et, ce monsieur me pria de rejoindre les spectateurs. Ok, ce je fis.

Quelques minutes après, voici ce monsieur qui commença à crier en direction de l’orchestre et du public « arrêtez tout ! Arrêtez ! Éteignez les lumières !... ». Panique, le public ne comprenait pas ce qui se passait, femmes, enfants, criaient. Pire on entendit des tirs en face. Les militaires passaient par là et faisaient des tirs de sommation. La panique doubla, les gens couraient dans tous les sens sans savoir quoi faire, plusieurs se retrouvèrent coincés au grand mûr barbelé au fond de l’Institut. Les enfants pleuraient, la situation étaient surréaliste, chacun faisait sa dernière prière.

Personnellement, je pris la décision d’escalader le mûr et de me retrouver dans le six mètre entre le camp Guillaume et l’Institut, dans ma chute je me déchirais la main droite avec une vielle tôle et un fessier contusionné. Un monsieur de passage par là m’emmena jusqu’à SITARAIL et je pris un taxi pour allé dans un centre de soin. Aujourd’hui tout est en ordre, j’ai fait les contrôles, tout va bien.

Mon récit est juste pour qu’on se pose des questions et qu’on prenne des mesures idoines pour sécuriser les lieux dont raffolent ces bandits et mieux nous éduquer à observer des mesures de sécurité.

En effet, comme beaucoup de gens le savent, ces soi disant Djihadistes, visent tout d’abord des intérêts étrangers. Nous étions dans une enclave diplomatique française et du coup tout le monde a pensé que c’était la fin. Malgré la présence de la sécurité, lorsqu’il y a eu la panique, les gens n’avaient plus de repères en ce moment T. La débandade qui s’en est suivie pouvait créer un drame sans précédent. Dans la bousculade, certains disaient de percer le mûr pour sortir, d’autres envisageaient des solutions risquées.

Après avoir échappé, j’ai appris que les choses étaient entrées dans l’ordre et qu’un cordon de sécurité avait été dressé pour évacuer le public. De plus en plus, il est nécessaire d’enseigner les mesures primaires de sécurité à la population lorsqu’on est en face de ce type de danger. Nous Burkinabè, nous devrons apprendre à changer nos habitudes et nos comportements.

Evariste ZONGO
Journaliste,
Spécialiste en éducation et développement

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