Quelques heures après les attaques terroristes, le premier ministre malien est à Ouagadougou pour apporter la compassion du Mali au peuple burkinabè affligé. Arrivé aux environs de 10h15 ce dimanche, 17 janvier, Modibo Kéita, accueilli à sa descente d’avion par son homologue burkinabè, a été reçu par le président du Faso avant de se rendre sur le site du carnage sur l’avenue Kwamé Nkrumah.
« J’ai été investi de la confiance du président du Mali, le président Ibrahim Boubakar Kéita, pour venir porter à son frère et ami, le Président Kaboré, un message. Ce message s’inscrit dans le cadre des relations d’amitié et de fraternité qui existent entre nos deux pays. Il s’inscrit également dans le cadre des évènements tragiques qui viennent de se passer dans ce pays frère. Ces évènements, le Mali les connaît. Il continue à les connaître. Il était donc de notre devoir, de venir ici exprimer notre compassion et de dire que nous sommes décidés, à aller ensemble, main dans la main, pour lutter contre le terrorisme, le djihadiste. Nous avons, bien attendu, des efforts immenses à faire. Les défis sont nombreux dans nos pays : défis liés au développement, liés à la sécurité, liés également même à la consolidation et à la cohésion du tissu social. Alors, pourquoi donc nous laisser divertir par des actions de telles violences… ? », a-t-il situé le contexte. Modibo Kéita s’est dit heureux de savoir que le président du Faso a une analyse tout à fait pertinente de la situation.
« Le Mali n’accompagne pas le peuple burkinabè dans cette dure épreuve, le Mali est avec le peuple burkinabè… »
« Le Mali a été durement frappé et continue, du reste, à l’être. Alors, il nous faut mutualiser nos efforts. Mutualiser, ce n’est pas un simple vœu. Nous avons des structures de concertations entre nos deux pays, nous devons les activer, notamment la grande commission de coopération. Nous avons également aujourd’hui à faire face à une action presqu’asymétrique. Il faudrait donc une coopération transfrontalière non seulement entre les autorités administratives mais entre nos Forces de défense et de sécurité. Voilà donc ce que nous devons faire ensemble, en rapport avec les autres pays de l’espace sahélien, du G5 Sahel pour nous permettre de mettre ensemble ce que nous devrons faire afin d’arriver à bout de ce qui se passe en ce moment », a partagé le premier ministre malien. Remerciant son homologue burkinabè pour l’accueil qui lui a été réservé, pour « cette traduction d’hospitalité » et pour les perspectives heureuses ouvertes pour renforcer la coopération et les actions communes. Pour le mandataire du président malien, il faut traduire tout cela en actes concrets, en constituant par exemple des patrouilles mixtes, en déployant des Forces le long des frontières, en échangeant les expériences, des réunions périodiques entre les structures etc.
« J’ai dit que le Mali n’accompagne pas le peuple burkinabè dans cette dure épreuve, le Mali est avec le peuple burkinabè, il fait corps et âme avec le peuple burkinabè », a compatit le premier ministre, Modibo Kéita avant d’exhorter : « …nous sommes les tout premiers à nous intéresser à notre devenir, les autres vont nous assister. Mais, c’est à nous d’être les principaux acteurs ».
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
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