- El Hadj Adama Sakandé
La vision de la lune se pose avec acuité, surtout en période de jeûne. Pour en savoir davantage, nous avons rencontré le vice-président de la Communauté musulmane, El Hadj Adama Sakandé.
L’apparition de la lune détermine le début du mois de Ramadan. Cependant, à cause des phénomènes météorologiques, la lune n’est pas toujours visible dans toutes les régions du territoire national.
C’est pourquoi la communauté musulmane du Burkina Faso a mis en place depuis une dizaine d’années, une commission d’observation de la lune. Cette année, le jeûne a débuté officiellement, le jeudi 12 août et non le mercredi 11 août. Selon le vice-président de la Communauté musulmane, El Hadj Adama Sakandé, la commission a siégé, le mardi 10 août jusqu’aux environs de 22 heures et n’a pas reçu d’informations fiables sur la vision de la lune.
C’est après avoir siégé aux environs de minuit, que des gens ont appelé pour dire qu’ils ont vu la lune vers Manga. Mais à cette heure-là, la communauté n’avait plus de possibilité d’informer l’ensemble des musulmans du pays, car elle passait par le canal de communiqués à la radio et à la télévision, notamment lors des derniers journaux de 22 heures.
« Nous avons fait passer le premier communiqué à 20 heures où on a dit qu’on n’avait pas vu la lune. C’était une manière de susciter une réaction de la part de ceux qui l’auraient vu. Mais il n’y a rien eu », a soutenu El Hadj Sakandé.
Avant de poursuivre : « C’est difficile de faire comprendre à quelqu’un qu’on a vu la lune à minuit, c’est une question de logique. La lune apparaît vers 18 heures - 19 heures. Nous avons des moyens de communication un peu partout au Burkina. On a le contact de la commission, mais personne n’a donné l’information jusqu’à 22 heures ».
La commission ne peut pas siéger jusqu’à l’infini et il fallait arrêter une heure. La règle en vigueur au sein de la Communauté musulmane est qu’on débute le jeûne, en observant la lune quelque part au Burkina Faso et pas hors du pays.
Suivre ou non l’Arabie Saoudite
La commission n’a pas arrêter comme principe, d’imiter d’autres pays. Grâce au satellite notamment, les gens savent ce qui se passe en Arabie Saoudite. Lorsque les Saoudiens ont vu la lune et devraient jeûner le lendemain, des gens ont pris la décision de suivre l’Arabie Saoudite, parce que c’est là où se trouve la Kaaba, le berceau de l’islam... « Ils oublient qu’il y a 3 heures de décalage horaire entre l’Arabie Saoudite et nous », relève le vice-président de la Communauté musulmane.
Au plan religieux, a-t-il mentionné, il est dit qu’on peut suivre les pays qui ont les mêmes horaires que nous, parce que l’apparition du croissant lunaire est une question de minutes et non d’heures. « Si les nuages vous empêchent de voir, il n’est pas dit que la lune n’est pas sorti, mais les nuages ou le brouillard ont empêché de la voir, complétez le mois », tel est le comportement stipulé par le Coran et observé par la communauté musulmane.
« Il y a des pays qui ont opté de suivre l’Arabie Saoudite sans aucune forme de procès. Les gens ne cherchent plus à voir la lune. Ils ont lié leur sort à l’Arabie Saoudite », fait remarquer El Hadj Adama Sakandé. Selon lui, si au Burkina Faso, si les responsables des associations islamiques estiment qu’avec les moyens de communication moderne, il faut s’aligner derrière l’Arabie Saoudite, il n’y a aucun problème. Avant une telle éventualité, la commission d’observation de la lune fonctionnera, en suivant les règles établies.
Bachirou NANA et Rasmané SIMBRE
Sidwaya
