Actualités :: Faut-il oui ou non un niveau BAC obligatoire pour les députés (...)

Au Niger, la junte actuellement au pouvoir a proposé des réformes visant à améliorer le cadre général de tenue des scrutins à venir dans ce pays. Au titre des élections législatives, elle a avancé l’idée qu’à tout postulant pour un mandat de député, il soit exigé au minimum le niveau baccalauréat. Une assemblée uniquement composée de têtes pleines ? Idée séduisante de prime abord, mais qui se heurte à l’hostilité de ceux qui l’estiment inconcevable au Niger, mais également dans les autres pays africains ayant une démocratie naissante, et où l’on sait que le niveau d’instruction des populations vole au ras des pâquerettes. Deux opinions tranchées se sont construites autour de cette proposition, défendues chacune par Tomi et Tozi à travers des arguments tous plus valables les uns que les autres, et qui vous sont exposés dans ce « Deux sons de cloche ».

Les parlements africains ont besoin d’une représentation parlementaire à la hauteur des enjeux de développement

La junte militaire nigérienne a mis pile le doigt sur l’une des principales faiblesses des démocraties africaines naissantes : la qualité de la représentation parlementaire. Nos assemblées nationales respectent certes les règles fondamentales du jeu démocratique en accueillant en leur sein tout citoyen proposé par son parti et légalement élu par sa base, mais l’inconvénient qui en découle est que celles-ci peuvent se retrouver avec des députés peu instruits et incapables d’assumer conséquemment la fonction pour laquelle ils ont été élus. Ne nous voilons pas la face : contrôler l’action du gouvernement, puis analyser, critiquer et voter le budget, exigent des compétences qui ne peuvent s’acquérir que si l’on possède un certain niveau d’instruction.

Pour éviter le spectacle de nos assemblées nationales où visiblement certains députés, l’air égaré pendant les débats, passent leur temps à contempler le plafond ou à profiter du moelleux du fauteuil pour piquer un somme, il faut y envoyer des hommes et des femmes à la hauteur des exigences de la fonction. Sinon, on continuera de voir des députés qui, malgré leur bonne volonté, épuiseront cinq longues années de mandat sans la moindre contribution concrète ni aux débats, ni aux propositions de lois. Il faut que cela change, et la meilleure manière d’y parvenir est d’imposer aux partis politiques un choix de candidats ayant au minimum le niveau bac. C’est ainsi que l’on pourra tirer vers le haut le niveau de représentation de nos parlements.

TOMI


Ce serait de la discrimination. Pas besoin de diplôme pour travailler pour son peuple

Exiger un niveau bac pour se faire élire député ? Et puis quoi encore ? Voici comment naissent les injustices dont il est difficile de rattraper plus tard les conséquences. Dans le contexte des démocraties naissantes en Afrique, la qualité première exigée à un candidat à la députation est sa capacité à mobiliser pour se faire élire. Imposer une telle règle à un parti en compétition électorale serait lui demander de se faire harakiri car le diplôme n’est pas forcément compatible avec la force de mobilisation sur le terrain. Il faut ensuite tenir compte du fait qu’en Afrique, l’on en est encore à se battre avec des taux de scolarisation très bas, ne dépassant pas souvent les 10 à 15%.

C’est un fait très limitant pour les partis politiques qui se retrouvent avec des capacités de choix très réduites. Et puis, il appartient à nos systèmes démocratiques d’inventer des solutions palliatives à ce problème de niveau d’instruction de nos élus. C’est pourquoi certains parlements africains, dont celui du Burkina par exemple, ont institué la fonction de secrétaire parlementaire, destinée à fournir un appui technique à nos élus. Or, s’il est possible de recourir à de telles solutions, il devient inutile d’en envisager une autre susceptible d’ouvrir la boîte de Pandore. En effet, l’exigence de ce niveau de diplôme pour se retrouver à l’hémicycle pourrait engendrer, au fil du temps, des fractures élitistes qui seraient préjudiciables à la prégnance de la chose politique sur le peuple. C’est pourquoi cette idée est contraire à l’égalité entre les citoyens.

TOZI

San Finna

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