Hier matin, devant la salle mortuaire de l’hôpital européen Georges Pompidou dans le 15e arrondissement de Paris, l’émotion était vive. Dans cet étrange endroit de l’hôpital où règne un silence pesant, de temps en temps rompu par des sanglots, une foule nombreuse, très cosmopolite est venue rendre un dernier hommage à Sotigui Kouyaté, décédé le 17 avril dernier à l’âge de 74 ans. Sa veuve et ses enfants, dignes dans la douleur, reçoivent le réconfort d’amis, de parents et d’anonymes Burkinabè de France.
Dans la foule, de nombreux professionnels du 7e art sont là, dont Souleymane Cissé (Mali) qui regrette de n’avoir pas eu l’occasion de travailler avec « ce comédien impressionnant », Fanta Nacro (Burkina), Cheikh N’Diaye (Sénégal) Alexandre Bitjoka (Cameroun), Serge Delmas (France), un enseignant de l’ex INAFEC, Andrée Davanture, (France) monteuse au studio de production ATRIA.
Dans un bref discours d’hommage, l’ambassadeur du Burkina en France, Luc Adolphe Tiao a rappelé que cet « brillant esprit, dont le caractère a été forgé par la grande école de la rue, a su par sa grande intelligence et un riche parcours atypique, toucher à l’universel tout en gardant ses racines africaines », puis a invité l’assistance à « diriger ses regards vers les valeurs de don de soi, de bonté, d’humanisme que nous lègue cet illustre homme ». Dans l’après-midi, une cérémonie religieuse a été organisée à son domicile dans le 19e arrondissement où des prières ont été dites pour accompagner son retour au Burkina prévu cet après-midi .
Né en 1936 à Bamako Bamako, Sotigui Kouyaté a été un footballeur professionnel, puis enseignant avant de s’orienter dans la comédie. Selon son entourage, il est parti en toute poésie. Au son de la Kora…
Joachim Vokouma
Lefaso.net
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