Actualités :: SYNTER : Pourquoi nous allons en grève

Dans l’appel ci-dessous adressé aux travailleurs et travailleuses du MESSRS, le SYNTER réaffirme le maintien de son mot d’ordre de grève des 22 et 23 avril 2010

Travailleurs, travailleuses de l’éducation et de la recherche, Les 22 et 23 avril prochains, le SYNTER vous appelle à observer une grève d’avertissement de 48h sur toute l’étendue du territoire national. Mais pourquoi cette lutte et pourquoi devons-nous nous mobiliser pour son succès ?

Le MESSRS, à l’image du gouvernement de la 4è République, affiche un manque de volonté réelle, sinon un véritable mépris vis-à-vis des problèmes des travailleurs. En effet, depuis au moins quatre ans, aucun problème sérieux posé par les travailleurs à travers leurs organisations syndicales, aussi bien collectivement que individuellement n’a connu une avancée concrète et significative. La dernière audience avec le ministre et son staff le jeudi 15 avril dernier n’a fait que nous conforter dans cette analyse ; puisque pratiquement rien de nouveau n’en est sorti. Il y a de cela un an, le SYNTER faisait un bilan des différentes plates-formes soumises et discutées avec les autorités.

Il en ressortait que sur 48 points, 04 seulement ont connu une réponse satisfaisante ; soit 08,33%. C’est entre autres ce constat d’échec qui a conduit notre syndicat à lancer un mot d’ordre de grève de 72 heures en mai dernier avec boycott des évaluations de fin d’année dans les établissements. En dépit de ces actions, le gouvernement ne s’est pas du tout senti interpellé dans le sens de proposer des solutions justes aux préoccupations posées. Or, la vie chère qui tenaille le monde du travail de notre pays, depuis au moins deux ans, n’épargne guère celui de l’éducation. Bien au contraire, les travailleurs de l’éducation et de la recherche sont confrontés à des conditions de vie et de travail de plus en plus difficiles et qui transparaissent dans les plates-formes. Il s’agit entre autres :

Du contingentement, sinon du blocage des avancements : La majorité des travailleurs ont au moins deux (02) avancements en retard et certains de ceux qui avancent en années paires sont à 03. Cela représente un manque à gagner de l’ordre de 300 000F à plus de 450 000 F CFA ; soit 2 à 3 mois d’arriérés de salaire ; Des indemnités : le cas de l’indemnité spécifique est plus que révoltant. En effet, de tous les ordres d’enseignement (du primaire au supérieur), seuls les travailleurs de l’enseignement secondaire n’en bénéficient pas et cela malgré les promesses répétées du MESSRS sur la question depuis quelques années maintenant. Au niveau spécifiquement de la Recherche, de nombreux travailleurs continuent à ne bénéficier d’aucune indemnité en dépit des contraintes objectives de leurs missions.

L’encadrement pédagogique du secondaire reste le seul secteur à n’avoir pas encore recouvré le montant intégral de ses indemnités de logement rabattues sous le CNR ; Des effectifs pléthoriques : ils sont foncièrement anti- éducatifs. En effet, ils donnent l’illusion aux parents que leurs enfants vont à l’école mais en réalité, ceux-ci leur sont renvoyés en fin d’année du fait de la difficulté pour les personnels d’éducation d’encadrer de telles classes. Les statistiques de la Direction des études et de la planification sont révélatrices du désastre. Ainsi peut-on lire dans le document "Tableau de bord des Enseignements secondaire, supérieur" année 2006-2007, ce qui suit : "Les rendements internes du système sont médiocres. Le taux de redoublement par exemple est supérieur à 20% à tous les niveaux de l’enseignement secondaire (…) Sur 100 élèves entrés en sixième, seulement 74 atteignent la classe de cinquième, 27 la classe de seconde et moins de 15 parviennent en classe de terminale." Et en troisième, ils sont 51%.

Il importe de signaler que ces résultats médiocres sont obtenus avec les sacrifices financiers et matériels importants que consentent les parents aussi bien au public qu’au privé. Aucune méthode pédagogique n’est appropriée avec ces effectifs qui ont atteint cette année, par exemple, 160 élèves en classe de 6è au Lycée national de Bobo-Dioulasso. Leur impact sur la santé des travailleurs est dévastateur.

Des examens : ils sont toujours caractérisés par l’implication discriminatoire des enseignants dans leur organisation avec comme conséquence le développement du clientélisme. La fraude quant à elle, apparait comme consubstantielle aux examens. De même, les conditions financières de prise en charge de la majorité des examinateurs restent dérisoires. Ainsi, malgré l’harmonisation au niveau des pays de l’UEMOA pour le Bac, la correction de sa copie est autour de 300 F CFA au Burkina pendant qu’elle est à près de 500 F CFA au Mali et de 1000 F CFA au Bénin.

Ce sont toutes ces réalités qui conduisent les travailleurs sur le terrain de la lutte. Cette année encore, dans de nombreuses localités, les travailleurs organisés au sein du SYNTER particulièrement, ont mené diverses luttes autour des problèmes de l’école. Au lieu de se pencher convenablement sur leur résolution, l’administration opte, le plus souvent, pour la voie de la répression pendant qu’elle ferme les yeux et parfois couvre les délinquants à cols blancs qui créent des situations de malversation dans la gestion des établissements et services.

Cette situation, présentant un tableau aussi sombre, est en partie le reflet de l’engagement des travailleurs de l’éducation et de la recherche à se mobiliser fortement et défendre conséquemment leur outil de travail. C’est pourquoi, le SYNTER lance un appel vibrant à tous les travailleurs et travailleuses du MSSRS à faire de l’action de grève des 22 et 23 avril prochains un succès éclatant à même de contraindre les autorités à se pencher de façon satisfaisante sur les revendications. A défaut, il les invite à se tenir prêts pour les autres mots d’ordre que l’évolution de la situation commanderait. Pain et Liberté pour le peuple ! Pour le Bureau National.

Mamadou BARRO Secrétaire Général.

Le Pays

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