Actualités :: COMMISSARIAT DE POLICE DE WEMTENGA : Une famille exige la lumière sur la (...)

Ignace Ouédraogo, 35 ans, marié et père de 2 enfants, a trouvé la mort le 19 avril 2010 dans les locaux du Service régional de la police judiciaire (SRPJ encore appelé commissariat de Wemtenga). Il y était gardé pour avoir volé la motocyclette de son cousin. Sa famille que nous avons rencontrée à la morgue de l’hôpital Yalgado, le mardi 20 avril 2010, accuse les policiers d’être responsables de sa mort.

En attendant d’avoir la version de la police, voici le récit des faits tels que contés par les frères aînés de la victime : Marcel et Roger Ouédraogo. D’après eux, c’est dans la soirée d’un dimanche du mois de mars 2010 (sans aucune autre précision) que la victime, Ignace Ouédraogo, 35 ans, marié et père de 2 enfants, a demandé la moto (Crypton) de son cousin pour rentrer chez lui.

Ils s’étaient rencontrés dans leur grande famille à Zogona, secteur 13 de Ouagadougou, et l’engin de Ignace était en panne. Pour rentrer chez lui, il a dû solliciter celui de son cousin, histoire de le lui ramener le lendemain. Malheureusement, le lendemain, Ignace est revenu chez le cousin sans l’engin. C’est ainsi qu’il a fait comprendre à ce dernier que la crypton aurait été volée chez lui pendant la nuit. Ensemble, Ignace, son cousin, du nom de Sébastien Sawadogo, un élève policier, accompagnés d’autres membres de la famille, se sont ensuite rendus au commissariat de police de Wemtenga pour faire une déclaration de perte. Visiblement, toujours selon les témoignages, le propriétaire de la moto n’avait aucune rancoeur à l’endroit de son cousin lorsqu’ils sont allés faire la déclaration de vol au commissariat.

Sébastien avait même promis de ne réclamer aucun remboursement à Ignace puisqu’ils sont tous deux de la même famille. Sébastien a été adopté, à l’âge de 4 ans, par les parents de Ignace, à en croire nos deux interlocuteurs. Mais, contre toute attente et pendant qu’il était souffrant, Ignace s’est vu convoqué après, le mercredi 14 avril 2010 notamment, par le Service régional de la police judiciaire (SRPJ, communément appelé commissariat de Wentenga, du nom du quartier où il est situé). Il est parti répondre à cette convocation. Il s’est vu finalement accusé d’être le voleur réel de la moto de son cousin. Une décision de garde à vue du suspect a donc été aussitôt prise. Et cela en dépit se son état de santé, ont expliqué ses frères.

Plus tard, le lundi 19 avril 2010, Ignace est mort alors qu’il était au cinquième jour de sa garde à vue. Son corps a été emmené à la morgue de l’hôpital Yalgado où il était encore gardé hier mardi aux environs de 12h, dans une salle annexe (il n’y avait plus de place dans la chambre froide). Avant de l’enterrer, la famille de la victime exige une autopsie du corps. Elle pense que la police a menti en faisant croire qu’elle ne comprend rien au sujet de la mort de Ignace. Le sang sortant des yeux, du nez et la présence de bien d’autres traces sur le cadavre, prouvent, selon eux, que Ignace a été torturé à mort par les policiers (nous ne pouvons pas confirmer la présence de ces traces, le corps était couvert). Surtout qu’un de ses co-détenus qui venait d’être libéré le lundi matin aurait confirmé aux parents de Ignace que l’homme a bel et bien été maltraité par les policiers.

Jusqu’à l’heure où nous écrivions ces lignes, nous n’avions pas encore des nouvelles du cousin élève-policier, Sébastien Sawadogo, le propriétaire de l’engin disparu. Au SRPJ où nous nous sommes rendus après, le commissaire de police ne semblait aucunement surpris par notre visite. Mais en fin de compte, et après avoir longtemps patienté, nous sommes repartis sans aucune information. Il attendait l’autorisation de sa hiérarchie avant de nous dire quoi que ce soit. Et plus tard, par téléphone, le commissaire nous a suggéré de nous référer aux responsables du ministère de la Sécurité. Une longue procédure qui risquerait de retarder la rédaction et la publication de ces premières informations. Affaire donc à suivre.

Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

Célébration du 15-Mai à Bobo-Dioulasso : Libation et (...)
15-Mai à Gaoua : Les traditionnalistes s’approprient leur (...)
Burkina/Célébration de la journée du 15 mai : Le roi de (...)
Journée des coutumes et des traditions à Dédougou : Les (...)
Université Joseph-Ki-Zerbo : Le club de sociologie (...)
Tradition et sécurité : "Si on permet à chaque chef (...)
Burkina : Du matériel medico-technique et des véhicules (...)
Les variantes populaires du blackjack disponibles en (...)
Burkina/Projet de déploiement du Solaire à large échelle (...)
Burkina/ Lutte contre le paludisme : Les journalistes (...)
Célébration du 15-mai 2024 : Le palais de Sa Majesté le (...)
Burkina / Journée des coutumes et traditions : « (...)
Burkina / Journée des traditions : « Ce n’est pas (...)
Burkina/Journée des coutumes et traditions : « La femme (...)
Journée Internationale des Familles (JIF) 2024 : (...)
Burkina/Institution du 15 mai : « Si l’Afrique ne décide (...)
Burkina/Recherche : L’Institut des sciences des sociétés (...)
Burkina : La quatrième légion de la gendarmerie s’engage (...)
Burkina/Santé oculaire : La phase 2 de « KENEYELI » (...)
Burkina/Santé : Un projet d’approche de gestion de la (...)
Journée des traditions : Le mouvement SENS appelle le (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36687


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés