Depuis quelques mois, la SONABEL (Société Nationale Burkinabè d’Electricité) a des difficultés à satisfaire sa clientèle particulièrement dans la ville de Ouagadougou. Toute chose qui crée un désarroi pour la population et un blocage des activités socio-économiques. Or, la nationale d’électricité à travers son premier responsable Mr Salif Kaboré, avait dit qu’en début d’année 2010, le délestage serait un mauvais souvenir et que désormais tout allait bien se passer dans le meilleur des mondes possibles. Surtout avec l’interconnexion, la SONABEL avait juré mordicus que le calvaire de coupures d’électricité était fini. Mr Salif Kaboré brandissait cette nouvelle comme son cadeau de nouvel an. Mais que nenni ! Car ce qu’il nous était donné d’espérer se transforme rapidement en leurre.
Comme l’année dernière, les coupures d’électricité sont bel et bien là. Et contrairement aux actions de communication que s’était donnée la SONABEL l’année précédente, cette année, c’est « silence radio ». Aucune explication n’est fournie aux clients. C’est vrai qu’après avoir annoncé la fin du délestage comme un fait du passé devant Dieu et les hommes, il est difficile pour l’équipe de Mr Salif Kaboré de revenir dire quoi que ce soit mais tout de même, c’est toujours mieux d’informer le peuple de ses limites et annoncer un programme de délestage. Ceci a l’avantage d’être honnête et de permettre aux uns et aux autres de s’organiser en fonction de l’heure à laquelle ils seront privés d’électricité. Ce n’est pas une honte de le faire. C’est d’ailleurs une obligation pour la SONABEL de communiquer avec sa clientèle.
Même s’il est vrai qu’en général au Burkina Faso, les gouvernants ne pensent pas avoir un devoir vis-à-vis des gouvernés, ce n’est pas pour autant qu’il faille abuser de la patience des pauvres citoyens. Dans d’autres pays, les responsables auraient été acculés par la population qui leur demanderait des comptes. On le voit d’ailleurs dans certains Etats où les premiers responsables d’électricité se précipitent pour donner l’information vraie à la population. Ici, à notre humble avis, peu d’informations circulent malgré les dommages lourds qu’engendrent ces délestages. En effet, beaucoup d’entreprises et de services n’arrivent plus à bien fonctionner. Les cours à l’Université sont souvent suspendus, les élèves et étudiants en classe d’examen éprouvent de sérieuses difficultés pour préparer leurs examens qui arrivent bientôt. Et ceci sans compter les appareils ou matériels dans les ménages qui se gâtent avec ces coupures en désordre.
Alors, à défaut de résoudre le problème, il est nécessaire d’établir un programme de délestage afin de le mettre à la connaissance des consommateurs d’électricité. Se cloîtrer dans le silence est loin d’être la solution.
San Finna
